Le ministère de l'Equipement et du Transport (MET) par l’intermédiaire de l’agence MAP, a fait savoir que le réseau routier national hors périmètre urbain n’a connu que de «relatifs dégâts matériels». D’après la même source, les routes nationales ont «globalement bien résisté» aux fortes précipitations. Une assurance qui surprendra tous les automobilistes marocains qui pestent encore devant ses mêmes routes nationales qui avaient très mal résisté, malgré des pluies pourtant plus faibles. Les usagers de l'autoroute Meknès-Rabat le vérifient depuis des mois suite à l'affaissement de plusieurs dizaines de mètres devenus donc impraticables et toujours pas réparés au jour d'aujourd'hui.
En outre, si pour le MET, le réseau national a "globalement bien tenu", il n’a pas été épargné par des coupures dans plusieurs régions. Ces coupures ont concerné pendant plusieurs heures toutes les catégories de routes (nationales, régionales et provinciales). Le cas de l'autoroute Casablanca-Rabat interrompue entre 8h et 12h45 au niveau de Mohammedia, a été le plus impactant, car la plus fréquentée du pays.
S'agissant du périmètre urbain, qui ne dépend pas directement du MET, il y a de nombreux motifs d'inquiétudes. Les précipitations ont révélé au grand jour, l’état de dégradation avancée des voiries dans plusieurs villes, particulièrement, les affaissements extrêmement dangereux de la chaussée. A Rabat, une voiture est tombée dans un trou en plein milieu d'une rue. Dans la capitale économique, un camion s'est renversé à cause d'un trou au croisement des boulevards Abdelmoumen et Anoual. Le manque d'entretien des voiries ne pardonne pas.
Toujours à Casablanca, où quelques 200 mm de pluies ont été enregistrés, la situation est préoccupante. Comme disait Nadia Salah de L’Economiste, quand la terre sèchera, «Casablanca, la deuxième ville la plus riche d’Afrique, la deuxième place financière, le troisième port du continent… ressemblera aux pires des cités du même continent, celles où sévisse misère, catastrophes naturelles et guerre civiles».
Les Casablancais sont donc réduits à louer des pompes pour désengorger leurs parkings en sous-sol ou leurs caves. Beaucoup de quartiers de la ville blanche n'ont toujours pas d'électricité, la plupart des magasins du quartier commercial du Maarif sont restés fermés durant les 3 derniers jours, et enfin des voies sont fermées à la circulation. Malgré tout cela, pas d'inquiétudes à avoir puisque la MAP, citant les autorités locales, a indiqué que la majorité des problèmes liés aux intempéries ont été résolus.
La pluviométrie enregistrée à Casablanca (178 mm) en l’espace d’une nuit, correspondrait à la moitié des précipitions que connait la région en une année. Une pluviométrie certes exceptionnelle pour cette ville mais pas impossible à gérer. Encore faut-il mettre les moyens en amont, responsabiliser les responsables (sic), et prévoir des plans d'urgence qui éviteront à l'avenir que la capitale économique soit paralyser à la moindre tempête.