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Grand Angle

Naufrage de Lanzarote: un père meurtri dénonce les passeurs

Le père de Mohamed Harucha, l'un des naufragés au large de la côte de Lanzarote il y a quelques jours, a dénoncé dans une lettre présentée au commissariat de police de Guelmim, les noms des membres du réseau mafieux qui a poussé son fils à la mort. L'information a été donnée ce jeudi par la radio généraliste espagnole « Cadena COPE ».
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Les bandes organisées de trafic d'êtres humains ont donc des visages. C'est ce que confirme la lettre d'un père meurtri par la disparition de son fils dans le naufrage près de l'île de Lanzarote le 15 février dernier. La majorité des 25 tués dans ce drame étaient des enfants et des jeunes. « Ce groupe – mafia – vit sur l'Avenue Hassan près d'une mosquée » commence la lettre du père de la victime dont certains passages sont rapportés par la radio « Cadena COPE ». L'homme a décidé de rompre avec la douleur en se rendant au commissariat afin d'éviter que les « criminels » restent impunis. Il continue en écrivant qu'ils sont « responsables du trafic d'enfants à l'étranger ». Il ne se contente pas seulement de dénoncer mais prévient dans sa missive que si rien n'est fait par les autorités compétentes locales, il essayera de se faire entendre à un niveau plus haut. Comme les militaires ne peuvent s'exprimer par l'intermédiaire des médias, le père indigné se montre très clair dans son message écrit: « celui qui ne lutte pas contre le crime est un criminel. Ces personnes que j'ai mentionnées sont responsables de la mort d'enfants et ce n'est pas un honneur à la monarchie, mais plutôt une catastrophe ».

La plupart des occupants du bateau venait du même quartier de la ville. Les « trafiquants » arrivent à convaincre facilement les jeunes issus des endroits pauvres de Guelmim ou Assa d'embarquer pour des « possibilités prometteuses de l'autre côté » affirme Abdellah El Hariach de l'Association Sud de la migration et du développement. Mais parfois ce sont les parents eux-mêmes qui poussent leurs progénitures à tenter la traversée.

La ville de Guelmim est située à environ 200 km au sud d'Agadir. Le taux de chômage est très élevé dans cette contrée de la porte du Sahara. Il n'y a pas de grandes entreprises ou d'industries. Ainsi dans ces conditions de vie difficile, les bandes mafieuses font des promesses de vie idyllique aux jeunes et les embarquent dans les « pateras de la mort ».

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