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Grand Angle

Les familles des morts des marches du Mouvement du 20 février réclament toujours justice

Quatre ans plus tard, les familles des personnes mortes en marge des marches du Mouvement du 20 février réclament toujours la vérité sur les causes exactes des décès. C’est le cas des proches des cinq jeunes d’Al Hoceima et du «Adliste» Kamal Ammari, originaire de Safi.

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Le Mouvement du 20 février ne se résume pas à ses slogans, ses marches et ses figures de proue mais il a également connu ses morts. Le jour du lancement des premières protestations du M20F avait été endeuillé par la découverte à Al Hoceima de cinq cadavres, complètement calcinés à l’intérieur d’une agence bancaire incendiée. Ce sont les premiers décès enregistrés alors que le mouvement était encore au stade embryonnaire. La version officielle, relayée par l’ancien ministre de l’Intérieur, Taieb Cherkaoui, avait immédiatement pointé du doigt «des fauteurs de troubles».

Les familles demandent la vérité

Quatre ans plus tard,  cette version est loin de faire l’unanimité auprès des familles des victimes. Celles-ci avancent la thèse de la mort sous la torture qui aurait été maquillée en incendie. Il faut dire qu’aujourd’hui plusieurs zones d’ombre entourent encore ces décès. On ne sait pas par exemple pourquoi les caméras de l’agence bancaire n’ont pas enregistré l’ «entrée par effraction des cinq jeunes». La même interrogation se pose concernant les systèmes d’alarmes qui n’ont pas retenti.  Et surtout où en sont les investigations sur les 20 millions de dirhams subtilisés si les présumés coupables sont tous morts ?

Malheureusement, l’enquête menée par le parquet de la cour d’appel d’Al Hoceima n’a conclu à aucun résultat satisfaisant pour les proches des victimes. Depuis, l’affaire a été classée «faute de preuves». Une fois à la tête du département de la Justice, Mustapha Ramid avait déclaré que l’auteur de l’incendie est inconnu. En revanche, les familles se disent persuadées de l’implication du Makhzen dans la mort de leurs enfants. Et le contexte rifain où les stigmates du passé résistent encore aux initiatives d’une réconciliation timorée rend les choses encore plus compliquées.

D’Al Hoceima à Safi, des morts qui demandent justice

A des centaines de kilomètres d’Al Hoceima, Kamal Ammari, un jeune de Safi, membre d’Al Adl wal Ihssane, avait succombé, le 2 juin 2011, à de graves blessures après une manifestation du Mouvement du 20 février. Le décès aurait été causé par une intervention des forces de l’ordre contre les marcheurs.

L’autopsie confiées à trois médecins précisait que la mort de Kamal, 30 ans, serait due à une «pneumopathie extensive avec anoxie cérébrale», aggravée par «un traumatisme thoracique». L’enquête policière n’a pas encore identifié le moindre suspect. De son côté, le CNDH a rédigé un rapport sur cette affaire. Mais le document n’a jamais été révélé au public et a été remis aux hautes autorités du pays.

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