Les scandales immobiliers sont fréquents au Maroc. L’un d’eux qui se déroule une nouvelle fois à Salé bat tous les records. Il concerne tout un quartier où résident plus de 3500 familles qui sont menacées de perdre leur biens et de se retrouver à la rue. Tout ce beau monde, ne pouvant fournir les titres fonciers de leurs maisons, pourrait être expulsé.
Jamal Mandrai, un homme d’affaire qui se trouve être aussi le secrétaire général d’une petite formation politique (l’Union marocaine de la démocratie - UMD) depuis mai 2012, a profité de la "naïveté" ou de la "complicité" des héritiers du terrain pour s’affirmer comme étant le maître des lieux. L’opération ne lui aurait apparemment pas couté une somme astronomique. Bien au contraire, il aurait bénéficié de remises sans précédent, payant le mètre carré au modeste prix de 14 dirhams alors que sur le marché il coute 8 000 dirhams. Un autre record.
Le chef du parti s’offre une circonscription électorale à moindre frais
L’affaire est actuellement au stade de l’enquête qui a été confiée à la Brigade nationale de la police judiciaire. En attendant la perspective d’un procès si redouté par les 3 500 familles, le chef de l’UMD est désormais à la tête d’un réservoir électoral important et surtout à moindre frais. Et cela pourrait lui être fortement profitable à quelques mois des élections communales et régionales et à une année des législatives de 2016
Il n’a qu’à faire miroiter une solution au problème à ses électeurs potentiels et le voilà quasiment sûr de battre n’importe quel candidat qui se présenterait face à lui. Le quartier en question est située dans une zone réputée PJDiste. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la première plainte déposée contre Mandri est l’œuvre de Jamaâ Moâtassime, le directeur de cabinet du chef du gouvernement. A l’époque celui-ci était encore n°2 de la mairie de Salé, un poste qu’il a quitté en 2014 pour se consacrer entièrement à sa nouvelle fonction.
Jamal Mandri est un ancien du PAM. Il a ensuite «convaincu», en 2012, le fondateur de l’Union marocaine de la démocratie, créée en 2006, Abdellah Azmani, un ancien ministre de la Culture du gouvernement Filali II, de lui «céder» la formation.