Depuis plus de dix ans, les gouvernements de certains pays de l’Afrique subsaharienne, envoient chaque année les plus méritants de leurs bacheliers au Maroc pour y effectuer des études universitaires. Ainsi, le Maroc participe à la formation des leaders de l’Afrique et vulgarise sa politique dans le continent. Car chaque année plus de 500 étudiants retournent dans leur pays d’origine en ayant dans leur valise, l’expertise et la technicité marocaine qu’ils mettent à la disposition de leur nation. Ceci dans tous les domaines d’activités : La science, les technologies, les sciences humaines etc…
La cité universitaire internationale, dortoir de la plupart des étudiants
Nous sommes à Rabat, à la cité universitaire internationale, où l’on trouve la majorité de ces étudiants subsahariens dans la capitale. Aida, ancienne étudiante sénégalaise au Maroc, a suivi tout son cursus à l’ISIC, l’école publique de journalisme et de communication du pays. Elle se souvient que dans sa classe, elle était la seule fille étrangère de sa promotion : « J’étais avec quatre garçons subsahariens dans ma promotion. Au début je me sentais seule mais avec l’accueil, l’ouverture de mes camarades marocains et la solidarité de mes amis, je me suis adaptée», confie-t-elle. Elle rajoute, «la communication était facile puisque nous parlions tous le français et pour mieux nous adapter, je m’amusais à prononcer certains mots de la Darija, le dialecte du pays, qui était un peu compliqué au départ».
Aida est consciente que le Maroc est plus doté que son pays d’origine, elle s’y sentait à l’aise. «Les moments où je sentais que je suis étrangère» confie-t-elle, c’est lorsqu’elle faisait l’objet de remarques frustrantes que certains Marocains, peut-être non habitués à voir des étrangers, proféraient à son encontre, du genre «Azzia». Mais dans son école, elle ne s’est jamais sentie différente. Au contraire, sa culture et ses origines intéressaient ses camarades.
Le passage au Maroc, un moment inoubliable
Les témoignages des anciens étudiants au Maroc, aujourd’hui retournés au pays ne manquent pas. Francis est un ancien étudiant béninois du Maroc. Aujourd’hui, il est cadre dans le secteur de la communication dans son pays. Interpellé sur son séjour au Royaume, il nous raconte «qu’il n’a gardé que de bons souvenirs, ses amis, la cuisine marocaine et la beauté du pays». D’ailleurs, il nous dit qu’il envisage d’y faire un tour lorsqu’il aura des congés.
Diakhiss, un Mauritanien de la même promotion que Francis n’a pas oublié ses soucis et ses «nombreuses altercations avec [ses] professeurs», mais néanmoins, il avoue que les plus beaux moments de sa jeunesse, c’est au Maroc qu’il les a vécus. Son séjour, dit-il, lui a permis de «connaître plusieurs cultures, de [se] faire des amis de nationalités différentes» de la sienne.
En un et mille mots, le Maroc, riche de par sa culture et sa position géographique, fait aussi le bonheur de certains pays de l’Afrique en formant leurs cadres. Et sa politique de développement continue d’être un exemple dans la région, ce qui pousse à penser qu’il restera encore longtemps la destination privilégiée des étudiants de l’Afrique noire.