Les autorités marocaines ont vite cédé à la pression internationale. Dans la soirée du lundi, elles libèrent un ressortissant britannique, Ray Cole, 69 ans, condamné la semaine dernière à quatre mois de prison pour pratiques homosexuelles. Un porte-parole du Foreign Office a d’ailleurs confirmé la nouvelle.
De son côté, la BBC indique que le fils de l’ex-détenu a remercié les autorités marocaines pour avoir «montré de la compassion» envers son père. «Nous sommes heureux d’annoncer que notre père Ray Cole est sorti de prison et il est en route vers la maison». Il est attendu, aujourd’hui, à Londres.
Des parlementaires menacent le Maroc
En Grande-Bretagne, il est évident que l’heure est à la satisfaction. Et pour cause, les appels aux touristes britanniques de boycotter la destination Maroc, lancés par le député du parti conservateur, Charles Elphicke, ont contraint la justice marocaine à agir très vite alors qu’elle est réputée pour sa lourdeur légendaire.
Le parlementaire a vivement exhorté ses concitoyens à annuler tout projet de visiter le royaume, prétextant que le pays «n’est plus une zone sûre pour les touristes britanniques» parce qu’ils risqueraient d’être «accusés de crimes remontant à l’époque médiévale».
De son côté, l’eurodéputé Michael Cashman, un grand défenseur du mariage des homosexuels au Royaume-Uni, sur un ton très menaçant a appelé Rabat à la libération immédiate de Ray Cole «sinon les Marocains doivent faire face à des conséquences économiques et diplomatiques qui en découleraient».
L’ami marocain de Ray a-t-il bénéficié de la même générosité ?
Pour le moment, on ne sait pas si le jeune marocain, J.W.N, également condamné au même titre que Ray Cole, à quatre mois d’emprisonnement, a pu bénéficier de la même générosité. Le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, qui a confirmé auparavant la sortie de prison de Ray Cole, s’est montré assez réservé lorsqu’il a abordé le cas du Marocain, évitant de parler de sa libération. Des voix au Royaume-Uni mais aussi au Maroc se sont fait entendre pour appeler à la libération du jeune marocain. La justice risque de retrouver cette fois, sa légendaire lenteur.