Bataille électorale de Moulay Yaâcoub : Le Conseil constitutionnel pris dans la guerre entre Chabat et Benkirane

La rumeur d’une quatrième élection partielle pour la circonscription de Moulay Yacoub s’est répandue comme une trainée de poudre. «C’est une information sans aucun fondement», nous confie brièvement Taoufiq Hjira, le président du Conseil national de l’Istiqlal. Même son de cloche auprès d’Adil Benhamza, le porte-parole du PI.  

Et pourtant, dans la soirée d’hier, de nombreux sites d’information, y compris celui du quotidien Attajdid, proche du PJD, ont fait écho, avec preuves à l'appui, de la décision du Conseil constitutionnel invalidant le scrutin du 24 avril, qui avait donné la victoire à Lahcen Chehbi, le candidat de l’Istiqlal contre le PJDite Mohamed Youssef.  La majorité de ces publications se sont basées sur des déclarations attribuées à Abdellah Bouanou, le président du groupe parlementaire de la Lampe à la Chambre des représentants.

La fuite se situerait-elle au sein du Conseil constitutionnel ?

Aujourd’hui, revirement de la situation. Bouanou met un peu d’eau dans son thé et avance que la décision du Conseil constitutionnel n’a pas encore été publiée.

Mais de qui tient le PJDiste le verdict des sages du CC avant même qu’il soit diffusé au grand public ? Une source que nous avons contactée situerait la fuite de l’information au sein même du CC, insinuant qu’un membre de l’institution était un ancien député du PJD avant sa nomination au Conseil. Une version que contredit une autre source qui avance que l’intéressé aurait coupé tout lien avec ses anciens frères de la Lampe, se conformant ainsi à l’obligation des sages du CC d’observer une neutralité dans les affaires qu’ils examinent.

Pour mémoire, la circonscription de Moulay Yaâcoub a connu l’organisation de trois élections partielles. La première tenue en février 2013 avait souri aux islamistes et celles du 3 octobre 2013 et 24 avril 2014 étaient en faveur de l’Istiqlal. Lors du premier scrutin, le CC avait invalidé les résultats, sur un recours présenté par le candidat de la Balance à la suite de la participation d’une délégation de l’organisation palestinienne Hamas, l’antenne des Frères musulmans à Gaza, à un meeting électoral. Et lors de la deuxième fois, le Conseil donnait raison à la plainte du PJD contre Chabat qu'il accusait d'adopter un discours qui «incite à la haine».