Pour ce qui est de l’activité à l’export, il convient de distinguer deux cas de figure. Dans les secteurs où les entreprises marocaines sont en concurrence avec des entreprises européennes, la baisse du taux de change €/DH aura un impact négatif. Par contre, sur les secteurs où nos entreprises étaient en concurrence avec les pays dont la devise est rattachée au dollar (Chine, Egypte, …), nous grappillerons quelques précieux points niveau compétitivité.
Ce qui n’est pas pour déplaire à Saad Benabdellah, Directeur général du Centre Marocain pour la Promotion des Exportations (CMPE). «Ces deux derniers mois, l’activité à l’export a connu une croissance de l’ordre de 2,5 % par rapport à la même période l’année dernière. On a donc bien géré la crise. Au niveau des produits et des services, nos exportations gagnent de plus en plus de terrain. Aujourd’hui, nous avons une offre exportable cohérente et complète. C’est la conséquence directe de la capacité des exportateurs marocains à répondre aux exigences des marchés internationaux», indique le Dg du CMPE.
Ce dernier ajoute «qu’aujourd’hui il y a une crise de la demande pas de l’offre. Si en 2009, il faut bien avouer que nous avons soufferts, il n’en reste pas moins que l’on assiste à une stagnation. L’hémorragie est stoppée», dit-il. Quand à la baisse de l’Euro et son impact sur les exportations des entreprise marocaines, Saad Benabdellah déclare que «peu importe le cours de la monnaie Euro ou du Dollar, il faut être compétitif. Faute de quoi, vous êtes spectateur et non plus acteur».
Et l’impact sur les transferts des MRE ? Selon un analyste financier à Casablanca, «il est difficile d’analyser le comportement qu’adoptera cette population. Il se peut que les MRE continuent à transférer vers le Maroc, selon leur habitude et fréquence, néanmoins le montant va baisser à cause de la dépréciation de l’Euro par rapport au Dirham et cela va se répercuter sur le volume global des transferts», dit-il.
Au niveau de la dette du Maroc, les charges de celle-ci vont baisser suite à l’appréciation du Dirham vis-à-vis de l’Euro. Etant donné qu’une grande partie de la dette du Maroc est libellée en Euro, autant dire que la situation est à l’avantage du Royaume.
Quand au secteur du Tourisme, difficile d’anticiper tant les facteurs liés à cette activité sont multiples et divers. «Le Maroc a un avantage majeur. Celui d’être la destination soleil la plus proche de l’Europe et la moins coûteuse», déclare un opérateur du secteur.