Un vent de changement souffle sur la scène médiatique au Maroc. L’hebdomadaire arabophone Al Aan et le site d'information le360.ma, deux supports, un en papier et l'autre électronique, partageant la même ligne éditoriale, annoncent aujourd’hui leur «fusion» dans une «nouvelle» enseigne.
Les anciennes sociétés éditrices et ses «actionnaires» officiel ont complétement disparu, cédant la place à l’émergence d’une nouvelle entité baptisée Edit Holding, dont le tour de table est réparti comme suit : Mme Aïcha Bouayad, 80% et Mohamed Aziz Daki, le directeur du festival Mawazine, 20%.
Les véritables actionnaires s’affichent
Cette opération a le mérite de révéler au grand public, les véritables identités des actionnaires des deux supports. Un secret de Polichinelle pour les initiés et le milieu de la presse. Cette initiative est à saluer, d’autant plus qu’elle introduit plus de transparence en mettant fin à l'utilisation de prête-noms de circonstance. Une leçon donnée également aux autres supports dont le budget de fonctionnement dépasse les millions de dirhams, et ce, dans une totale opacité.
Ce «regroupement en holding du site d’information le360.ma et le magazine Alaan obéit au besoin de fonder un groupe de presse professionnel et de développer des synergies entre deux structures qui partagent la même ligne éditoriale», annonce un communiqué de la société Edit Holding.
Concentration dans le secteur des médias
Les deux supports en question sont encore des nouveaux sur la scène médiatique : Al Aan n’a que deux ans d’existence alors que le360.ma bouclera sa première année le mois prochain.
Durant ces 24 mois, l’hebdomadaire arabophone, par ses positions hostiles au PJD, à Moulay Hicham et à la famille du milliardaire Chaâbi, a réussi une jolie percée médiatique. L’Affaire Amara lui a donné une certaine notoriété. Le prochain procès pour diffamation que s’apprête à intenté le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Ouzzine, contre Al Aan devrait nourrir les ventes et la cote de popularité du magazine.
Cette concentration est une issue salutaire pour dépasser la crise dans laquelle s’enfonce le secteur médiatique depuis trois ans. D'autres concentrations de ce type suivront très probablement.