Surprise lors de la prière de ce vendredi effectuée en présence du roi Mohammed VI à Tanger. A la mosquée Tarik Ibn Zyad, l’auteur du prêche n’était autre que Mohamed El Fizazi, un ancien détenu salafiste. Pour rappel ce denier avait été condamné par la justice marocaine à 30 ans de prisons en 2003 pour son implication dans les attentats terroristes de Casablanca. Il avait ensuite bénéficié, huit ans plus tard, d’une grâce royale, le 14 avril 2011 en plein printemps arabe.
Le cheikh salue les initiatives du roi au Maroc et en Afrique
Dans l’ensemble, le prêche d’El Fizazi n’a point dérogé à la règle tracée par le département des Habous et des Affaires islamiques dirigé par Ahmed Taoufiq. Le choix du sujet traité est parfaitement en phase avec les tournées du roi au Maroc et en Afrique. Pour illustrer ses propos, le salafiste a jeté son dévolu sur la «Sourate Qurayshites» en exposant des versets qui rappellent les «voyages» commerciaux « en hiver comme en été» de la tribu du prophète Mohammed (PBSL).
El Fizazi a noté que le souverain «protecteur de la foi, ne cesse d’entreprendre des démarches et de lancer des grands projets pour réunir les conditions idoines à ces deux bienfaits: celui de la quiétude vis-à-vis de la sécurité des gens quant à leur intégrité physique et morale contre toute agression ou atteinte aux fondamentaux et aux constantes religieuses et aux valeurs éthiques de la Oumma, et celui, non moins important, de la stabilité qui favorise la cohabitation entre les humains et la lutte contre l’ignorance et la pauvreté, en faisant prévaloir les vertus de la solidarité et de l’entraide», indique une dépêche MAP.
Le couronnement du processus de révision
Le prêche présenté par Mohamed El Fizazi devant le roi est une consécration pour l'ancien détenu salafiste. Au fil des années, le cheikh s’est complètement débarrassé de toutes ses positions radicales qu’il avait maintes fois exprimées sur des chaînes satellitaires arabes et dans des déclarations à la presse.
Une fois sorti de prison, l’homme a essayé de donner de lui une nouvelle image, se présentant comme un grand défenseur de la monarchie et de la commanderie des croyants. C’est justement grâce à ces gages que le ministère des Affaires islamiques lui a confié, depuis quelques mois, la gestion d’un lieu de culte. Et aujourd’hui conduire la prière du vendredi devant le roi sonne comme le couronnement de sa stratégie.