«La terreur de Limoges» débarquera bientôt au Maroc. Cet adolescent français de 14 ans défraie la chronique en France depuis plus de deux ans. A son actif, pas moins d’une vingtaine de vols et d'agressions, ainsi que plusieurs évasions de tribunaux ou de centres éducatifs. Pour tenter de le remettre sur le droit chemin, la Protection judiciaire de la jeunesse, une direction relevant du ministre de la Justice français en charge «de l'ensemble des questions intéressant la justice des mineurs» a, en effet, décidé de l’envoyer au Maroc.
Son départ se fera dans les prochains jours, rapporte mardi le site d’actualité RTL.fr. Sur place, le jeune multirécidiviste effectuera un «stage de rupture», une sorte de classe de nature censée l’aider à se remettre en question en l’éloignant de son environnement habituel. Mais la police française, qui le connait très bien, n’est pas convaincue de l’utilité de ce voyage.
Des vacances au soleil ?
Ayant eu «affaire à lui des dizaines de fois», les policiers le connaissent désormais très bien. Pour eux, ce n’est pas ce stage au Maroc qui aidera le jeune garçon, qu’ils considèrent comme «un délinquant dangereux et ingérable», à devenir meilleur. Ils voient plutôt les choses autrement. La police estime, en effet, que ce voyage sera pour lui une sorte de «vacances au soleil payées par le contribuable». Et pour cause, l’adolescent au casier déjà bien rempli ne cesse de faire parler de lui.
Il y a à peine de cinq jours, il s’est fait interpellé alors qu’il venait de s’échapper d’un centre éducatif fermé situé dans le Val-de-Marne. Samedi, les policiers l’ont arrêté dans le métro de Paris après qu’il ait arraché un téléphone portable des mains d’un voyageur. Placé d‘abord en garde à vue, l’adolescent a été par la suite déféré devant le juge des enfants de Limoges qui l’a remis en liberté, sous contrôle judiciaire, et placé dans le même centre éducatif d’où il s’était échappé la semaine dernière.
Une soixantaine de procédures à 12 ans
Ce n’est pas simplement aujourd’hui que la «terreur de Limoges» s’est fait connaitre auprès des services de police. En 2012 déjà, l’enfant, issu d’une famille de cinq enfants de trois pères différents, avait beaucoup fait parler de lui pour vols et agressions répétitives. Mais à l’époque, vu son âge, «aucun tribunal ne pouvait le placer en centre éducatif fermé, et les policiers n'étaient pas autorisés à le mettre en garde à vue», souligne Le Figaro.
En l'espace d'un mois, en janvier 2013, alors qu’il ne lui restait qu’un mois pour fêter son 13e anniversaire, le nom de l’adolescent «apparaissait dans une soixantaine de procédures» dont des agressions au couteau. «Il n'a jamais pu construire sa personnalité dans le rapport à l'autre, ou à l'autorité. Sa vie est marquée par l'instabilité», expliquait alors un éducateur qui l'avait croisé. Aujourd’hui, la justice ne sait vraisemblablement plus quoi en faire pour l'envoyer au Maroc. Mais le royaume aura-t-il de l’effet sur lui ? On en saura certainement plus dans les prochaines semaines.