Le Maroc a, désormais, un nouvel ambassadeur en Espagne. Fadel Benyaich succède à Ahmedou Ould Souilem. Le Sahraoui a occupé ce poste, voilà plus de trois années. Vers la fin 2010, Rabat avait un peu forcé la main de Madrid pour qu’elle mette en sourdine ses réserves à la nomination à la tête de la représentation diplomatique du Maroc au voisin du nord, d'un ancien membre fondateur du Polisario ayant rallié le royaume, quelques mois auparavant.
La sœur à Lisbonne, le frère à Madrid
Fadel Benyaich est un ancien du collège royal au même titre que Fouad Ali El Himma, Hassan Aourid ou Yassine Mansouri (le patron de la DGED). C’est un homme habitué à travailler dans l’ombre. Depuis l’accession au trône du roi Mohammed VI, il a été affecté au cabinet royal avec le titre de «chargé de mission».
Durant toutes ses années, Fadel Benyaich, à l’abri des regards des médias, a suivit l’évolution des relations entre le Maroc et l’Espagne. Cette désignation est une consécration pour ce rifain. A Madrid, Fadel ne sera nullement dépaysé. Sa mère est une ressortissante espagnole alors que sa sœur, Karima, est l’actuelle ambassadrice du royaume au Portugal.
Benyaich a-t-il renoncé à sa nationalité espagnole ?
Il y a quelques jours, certains supports de la presse marocaine ébruitaient un problème lié à sa double nationalité susceptible d'empêcher la nomination de Benyaich. En effet, en cas de poursuite judiciaire en Espagne, en tant qu'Espagnol, c'est son immunité diplomatique qu’il risquerait de perdre. Mais l’agence EFE avance que Fadel Benyaich aurait renoncé à sa nationalité espagnole pour les exigences de sa nouvelle mission.
Fadel Benyaich est un habitué du Palais. Son père, décédé en 1971 lors de la tentative du coup d’Etat de Skhirat, était le médecin personnel du roi Hassan II.