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Grand Angle  

Laâyoune : L’ancien wali contraint de quitter le palais des congrès à cause de protestataires

Après deux ans à la tête de la wilaya de Laâyoune, Khalil Dkhil vient de passer la main à Bouchaâb Yahdih. Mais les choses ne sont pas faites dans le calme. La cérémonie d’investiture du nouveau wali organisée hier a été perturbée par des manifestants. L’ancien wali a même été contraint de quitter le palais des congrès. Détails

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Khalil Dkhil, ancien wali de Laâyoune
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L’ancien wali de Laâyoune a passé, hier après-midi, des moments très difficiles au palais des congrès,  à l'occasion de la présentation de son successeur, Bouchaâb Yahdih, ex-représentant du Polisario à Paris et ex-ambassadeur du Maroc en Suède. Des hommes, se disant «victimes» de la gestion de deux années de Khalil Dkhil, ont interrompu le déroulement de la cérémonie en lançant des accusations sur sa gestion de la ville. Certains même ont quitté leurs places pour tenter de se rapprocher de l’estrade où se trouvait l’ex-wali.

Dkhil contraint de quitter la cérémonie

Des hauts gradés de la police, en uniforme, ont essayé de calmer les protestataires mais sans réel succès. Il a fallu l’intervention de quelques policiers en civil et d'une femme pour les convaincre de quitter la salle. Mais avant d’obtempérer, ils ont tenu à souligner que leurs revendications sont purement «sociales». L’un d’eux a quand même lancé, avant de partir, que Dkhil «doit assumer sa responsabilité devant S.M le roi».

Une fois leurs revendication faites, le groupe de contestataires a quitté les lieux, laissant au ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad et à son n°2 Charki Draiss, le soin de présenter le nouveau wali, Bouchaâb Yahdih. Ces derniers n’ont, bien entendu, pas oublié de louer les «qualités» de son prédécesseur.

A l’extérieur du palais des congrès, les anti-Dkhil, se présentant comme des membres d’un mouvement associatif local, ont tiré à boulets rouges sur l’ex-wali et sur la majorité de ses collaborateurs, traités de «voleurs». Certaines sources à Laâyoune nous ont confié que le ministre délégué à l’Intérieur, Charki Draiss, aurait demandé au nouveau wali de nommer de nouveaux directeurs des services de la wilaya. Est-ce là une conséquence de la protestation ou s’agit-il d’une décision prise à Rabat avant d'arriver à Laâyoune ? L’intervention des contestataires a, en tout cas, contraint Khalil Dkhil a quitté la cérémonie.

Le maire serait-il derrière cette mise en scène ?

Depuis hier, tous les regards sont tournés vers Hamdi Ould Erchid. Et pour cause, le maire de Laâyoune était en perpétuel conflit avec Khalil Dkhil qu’il accusait de favoriser les siens. Et pourtant les deux hommes sont issus de la même tribu, les Rguibates mais ils ne font pas partie de la même faction.

Le clan l’ex-wali est traditionnellement puissante et riche, aussi bien au Sahara sous contrôle marocain que dans les camps de Tindouf.  Celui du maire, par contre, est pauvre et inférieure en nombre. Sa richesse et son ascension sociale et politique est récente. Il les doit surtout au patriarche de la famille, Khalihenna Ould Erchid, l’actuel président du CORCAS (Conseil royal pour les affaires sahariennes) et plusieurs fois ministres sous le règne de Hassan II. Il avait occupé, également, la mairie de Laâyoune avant de la «confier» à son frère. Khalihenna Ould Erchid était d’ailleurs présent à cette fameuse cérémonie.

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