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Interview

Lotfi Chelbat s'exprime sur le conseil supérieur des Marocains du monde

Lotfi Chelbat, natif du Maroc, a élu domicile en Belgique, plus précisément à Bruxelles, depuis environ deux décennies où il dirige un cabinet d’expertise comptable. Il s’exprime sur la création d une instance dédiée aux MRE, sur l’exercice d une citoyenneté plurielle,… et sur son acte de candidature.
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Lotfi Chelbat s'exprime sur le conseil supérieur des Marocains du monde
Lotfi Chelbat s'exprime sur le conseil supérieur des Marocains du monde
- Yabiladi : Le Roi Mohammed VI a annoncé la création d’un conseil Supérieur dédié aux Marocains du monde. Qu’en pensez-vous ?
- Lotfi Chelbat : L’initiative royale est excellente, mais surtout bienvenue. En effet, la communauté marocaine en Belgique, comme toute communauté de Marocains du monde, cherche à maintenir, tisser et consolider ses liens avec le Maroc. L’identité marocaine relayée par plusieurs générations successives doit rester au cœur des démarches à l’égard des marocains à l’étranger.

- Selon vous, cette initiative sera-t-elle en mesure de répondre aux exigences de cette communauté ?
- Elle sera effectivement en mesure de répondre aux exigences de cette communauté, mais la question est de savoir quels seront les moyens qu’on lui accordera. Sur la forme, la nouvelle instance est prometteuse, mais sur le fond il me semble important de prendre en compte l’étendue des spécificités de chaque communauté par rapport à une autre. Les Marocains de Belgique n’ont pas les mêmes priorités ou encore les mêmes modes de vie que ceux qui résident en France.

- On évoque souvent une nationalité double, une double culture, une appartenance plurielle, une citoyenneté universelle. Quelle lecture faites-vous de l’exercice de la citoyenneté des MRE ?
- La citoyenneté est affaire de droits et de devoirs. Aujourd’hui alors qu’on évoque de plus en plus régulièrement le concept de citoyenneté universelle il paraît nécessaire de ne pas cantonner les Marocains à une citoyenneté territoriale. Citoyenneté et identité sont des concepts différents, mais pas antagonistes. Un Marocain résidant à l’étranger doit pouvoir concilier ses apports identitaires avec la nécessité d’être un bon citoyen dans son pays d’accueil.

- Etes-vous intéressé pour siéger au sein du futur Conseil ?
- Oui, je serais ravi de servir ma communauté ici en Belgique. J’ai passé plus de 20 années en Belgique et j’en ai tiré une grande connaissance de cette communauté marocaine, de ses déboires, ses difficultés et surtout ses aspirations.

- Le Chef de l’Etat a demandé que le lancement du Conseil se fasse sous la forme d’une expérience pilote ? Partagez-vous ce choix ?
- Je partage ce choix car les nominations à ce Conseil pour un mandat limité dans le temps assurent une réelle transparence, mais surtout engagent la responsabilité des futurs dirigeants qui devront rendre des comptes et faire leurs preuves s’ils veulent être reconduits dans leur fonction. La compétence doit rester au cœur du processus de nomination.

- Et enfin, la diaspora marocaine installée en Belgique se montre-t-elle attentive et sensible à cette initiative ?
- Une des spécificités de la communauté marocaine en Belgique, c’est qu’elle a réussi à s’imposer économiquement, mais surtout politiquement. En effet, le système politique Belge de vote, obligatoire aux élections, a imposé une culture démocratique à cette communauté et il a surtout encouragé ses membres à assumer des fonctions électives. C’est pourquoi les Marocains de Belgique auraient préféré un mode de sélection électif pour ce Conseil, mais cela n’enlève en rien à la légitimité de cette instance qui correspond aux attentes de cette communauté à la recherche du plus de liens possibles avec son pays d’origine.

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