Maroc : Chabat et Lachgar officialisent leur alliance contre Benkirane

La coordination entre l’USFP et l’Istiqlal progresse. Les deux formations promettent une farouche opposition au gouvernement Benkirane. Une commission composée de dix membres, cinq de chaque côté, présidée par Younès Moujahid et son pendant au PI, Abdellah Bekkali, travaille sur «la préparation d’une plateforme commune, devant réunir les principales initiatives» à «même de faire face aux choix impopulaires du gouvernement», annonce un communiqué du comité exécutif des amis de Hamid Chabat.

Les Istiqlaliens se disent convaincu de l’importance de l’alliance avec les socialistes et louent, mêmes, ses avantages. «Par le passé, l’action commune a toujours joué un rôle déterminant dans la réalisation d’importants acquis dans le processus de consolidation du choix démocratique, élargir le champ des libertés et l’exécution de plusieurs chantiers de réforme dans les secteurs économique, politique, social et culturel», lit-on dans le texte de la direction du parti de la Balance. La plateforme promise devrait voir le jour dans «les trois prochains mois», précise la même source.

Lachgar et Chabat seront-ils à la hauteur de Bouabid et Boucetta ?

Les deux chefs de l’USFP et de l’Istiqlal en coordonnant leurs actions tentent de la placer en tant que suite logique  de l’alliance des deux partis durant les années 80 et 90 du siècle dernier, marquée par la présentation par les Istiqlaliens et les USFPeistes, lors des législatives de 1997, de candidats uniques dans plusieurs circonscriptions.

Toutefois, la cible de l’entente entre Chabat et Benkirane est le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, alors que pour Abderrahim Bouabid, et plus tard Abderrahman Youssoufi, du côté de l’USFP, et M’Hamed Boucetta, c’était le roi Hassan II. Les trois leaders voulaient arracher le maximum d’acquis démocratiques à la monarchie. Le jeu était très clair entre un monarque qui souhaitait instaurer une démocratie dosée et une opposition, qui ne remettait plus en question sa légitimité, mais réclamait une accélération des réformes.

Des USFPeites contre le rapprochement avec Chabat

Avec l’accession du roi Mohammed VI au trône, la Rose et la Balance continuaient leur coordination. Sous la direction d'El Yazghi et El Fassi, elle avait pris une nouvelle forme, avec notamment la présentation, en 2006, du Mémorandum commun sur le Sahara.

Actuellement, plusieurs membres de l’USFP ne sont pas d’accord avec le rapprochement avec Chabat. Le courant d’Ahmed Zaidi s’oppose à une telle perspective. Mais Driss Lachgar a un autre agenda, des priorités et surtout des engagements. Pour mémoire, au lendemain de son «élection» au poste de  premier secrétaire, à l’issue du 9^ème congrès tenu en décembre 2012, Lachgar et Chabat se sont réunis à l’occasion d’un dîner à Rabat. C’était bien avant que le patron de l’Istiqlal ne claque la porte du gouvernement Benkirane.