Menu

Grand Angle

Immigration : Plusieurs centaines de Subsahariens raflés au nord du Maroc

Hier, mardi 24 juillet, la police et les militaires marocains ont raflés des centaines d’hommes et de femmes subsahariens dans les villes du nord du pays pour les expulser. Hommes, femmes enceintes, enfants et blessés ont été indifféremment embarqués dans des bus à destination d’Oujda. Un Congolais de 40 ans, grièvement blessé est peut être mort après avoir été propulsé hors d'un bus lancé à pleine vitesse.

Publié
Le quartier de Boukhalef, à Tanger, compte beaucoup de Subsahariens. Hier matin, il a été vidé d'une grande partie de ses habitants. /DR
Temps de lecture: 4'

«Ce genre de chose est monnaie courante, mais hier c’était vraiment exceptionnel : ils ont cassé toutes les maisons des Africains», raconte Mohamadou*, encore sous le choc, alors que son épouse gémit derrière lui. «Les policiers ont frappé ma femme et depuis ce matin elle n’arrête pas de vomir, elle est sous le choc», explique-t-il. Hier, mercredi 24 juillet, à l’aube, la police marocaine a effectué des rafles dans les quartiers où habitent les Subsahariens à Tanger, mais aussi «Nador, El Hoceima, Taourirt et Ksar El Kebir», précise Saïd Tbel, membre de l’AMDH. Selon Mohamadou, 700 personnes ont été interpelées dans le seul quartier de Boukhalef à Tanger.

Mohamadou raconte que les policiers ont défoncé sa porte et lui ont demandé de se lever, avec sa femme, immédiatement «en donnant un coup de pied dans le lit», se rappelle-t-il. Les hommes voulaient inspecter la chambre et leur ont demandé d’aller au salon. «Je leur ai dit de me dire ce qu’ils cherchaient et que je leur donnerai, mais ils n’ont pas voulu. Ils nous ont frappé et nous ont tirés dans le salon pendant qu’ils fouillaient la chambre. Ils ont trouvé la cachette où l’on plaçait nos objets de valeurs et notre argent, ils ont tout pris, même l’alliance de ma femme», dit-il excédé. Sans demander s’ils étaient en situation régulière, ils les ont obligés à descendre dans la rue. Là, le couple a découvert des dizaines d’habitants du quartier expulsés eux aussi par la force et prêts à être emmenés par la police.

«Il est passé par la fenêtre»

L’opération était vaste et bien organisée. «Des bus attendaient les gens en bas de leurs quartiers. Tous le monde était embarqué : les femmes, les enfants, les blessés», ajoute Aminata Tagni, chargée de suivi juridique au GADEM, association de défense des droits des migrants. «Quand on a compris que le bus ne nous emmenait pas au commissariat, mais que nous allions à Oujda, alors nous nous sommes énervés violemment. Il y avait des femmes enceintes et deux petites jumelles. La police et les militaires ont arrêté le bus, on est sorti, on se battait contre les militaires. Ils nous ont frappé et certains ont pu s’échapper», raconte Haïdara*. La jeune femme a profité de la bagarre pour s’enfuir avec d’autres. «Nous étions dans un petit village, on se savait pas où l’on était», explique-t-elle. Puis, ils ont pu héler un taxi et sont finalement revenu à Tanger.

Prévenus dès le début des rafles les associations ont pu intervenir dans certains cas. «Près de Fès, Nous avons fait descendre les femmes et les 3 mineurs de l’un des bus en provenance de Tanger et à destination d’Oujda», précise Saïd Tbel. De la même façon, un groupe de 14 Congolais et de Sénégalais, interpelé à Tanger a été emmené en bus banalisé en direction d’Oujda. «Ils nous ont frappé pour nous faire entrer dans le bus», indique Moussa*, l’un des Congolais. Pendant le trajet, les immigrés furieux se révoltent et des coups sont échangés avec les policiers. «Pendant la bagarre, sur l’autoroute au niveau d’Asilah, un policier est venu à côté d’un Congolais et l’a poussé, il est passé par la fenêtre et il est tombé sur la route alors que le bus roulait à pleine vitesse !», raconte-t-il. Le conducteur ne voulait pas s’arrêté «mais on s’est mis à crier et un Sénégalais a glissé son pied sur le frein. Nous avons vu notre frère : du sang lui sortait des oreilles, des yeux de la bouche.»

Finalement, ce Congolais, 40 ans, père de deux enfants, détenteur d’une carte de résidence en règle, habitant à Rabat, est transporté à l’hôpital Mohammed V de Rabat en ambulance et ses compagnons prennent la fuite. Moussa et ses amis ont pu le voir aujourd’hui, dans un état critique aux soins intensifs mais ne sont pas sûrs de croire les médecins, ils pensent que l’homme est mort. Selon Moussa, il était venu à Tanger pour aider un ami malade et sans argent, il avait prévu de repartir à Rabat, hier, le jour du drame.

Représailles ?

«Nous ne savons pas encore pourquoi le ministère de l’Intérieur a subitement décidé cette vaste opération d’arrestation, mais il est facile de faire le lien avec les centaines de migrants Subsahariens qui ont tenté de franchir la frontière de Mélilia, en début de semaine», note Aminata Tagni. Hier, déjà, le secrétaire d’Etat espagnol à l’Intérieur, Francisco Martinez, a annoncé des investissements immédiats sur les frontières de Sebta et Mélilia pour résister aux tentatives de passages massives des migrants. Il a affirmé nécessaire «d'agir avec une grande prudence, en attaquant le phénomène de la traite des êtres humains en étroite coopération avec le Maroc.» Les rafles sont-elles la réponse par anticipation du Maroc à l’appel de l’Espagne à une collaboration toujours plus intense en la matière ?

«Nous souffrons trop. Il y a des gens qui sont en train de fuir Tanger, soupire Mohamadou. Je suis un père de famille, est-ce qu’ils vont me frapper comme un enfant ? Est-ce que je vais pleurer devant ma fille ?» «Nous acceptons que les migrants en situation irrégulière soit expulsés, mais pas de cette façon. Il faut respecter le droit : chacun d’eux doit passer devant le procureur qui prendra une décision. Il est impossible de les renvoyer à la frontière par bus entier», assure Saïd Tbel. «Nous acceptons que l’on fouille nos maisons. S’ils trouvent des moteurs, des rames ou des zodiacs, alors, oui, ils peuvent les emporter, mais ils ne peuvent pas nous voler notre argent, ils ne peuvent pas nous frapper. Les Marocains en Afrique Subsaharienne sont respectés !», s’indigne Mohamadou.

* les noms ont été changés

Tu sais lire
Auteur : HamzaEHA
Date : le 26 juillet 2013 à 11h32
Ou as tu lu que les africains etaient proprietaire ?

Pour les bus, y etait tu pour mettre en cause les temoignages ?

Pourquoi t'attaquer aux journalistes ? Ils relatent l'information, ils ne sont pas l'information, comdamne les auteurs des faits pas le messager !

Toi tu es du style a tuer le facteur qui t'emmene une facture c'est ça ?

Mort de rire... Arrierisme mental
Hahahaha
Auteur : HamzaEHA
Date : le 26 juillet 2013 à 11h26
Porter plainte parce qu'un journaliste relate des faits ?

On est si parfait que ça nous les marocains ? Non mais tu te croit ou ? Dans un etat de droit pu les droits de l'homme sont respectés ?

On est assez grand pour se salir nous mêmes, corruption, "fils de", violeurs impunis, detournement de biens immobiliers, detournement d'heritage, ...

Porte plainte contre toi même ce sera plus efficace !

Mentalité de merde... Au moins ton message prouve une seule chose : tu salit le maroc et les marocains.

Il n'y a que la verité qui blesse.

Allez, laisse pousser ta barbe, abuse de ta bonne et coupe internet idiot.
Hypocrisie
Auteur : HamzaEHA
Date : le 26 juillet 2013 à 11h21
Un marocain en situation irreguliere en europe se fait expliser, c'est un scandale...

Le racisme primaire, la discrimination raciale, la violence policiere s'applique au maroc : c'est normal !

Donc un marocain a plus de valeur de part le monde qu'un autre être humain, et le seul droit qui s'applique est son seul desir...

Demandons a nos amis europeens de faire comme nous, expulser sans jugement ni autre regle tous les marocains, meme en situation reguliere, en les frappant, inclus les malades, les femmes enceintes, les bébés, les personnes agées !

C'est vrai on est tellement parfait que ça devrait être normal !

Ce que notre pays a fait s'appelle de la déportation, comme ce que les nazis ont fait en 40 avec les roms, les "non ariens", ce sont des méthodes ignobles et indignes du 21eme siecle.

Mais c'est vrai qu'en période de ramadan c'est normal, ce ne sont pas des musulmans apres tout donc ils n'ont aucuns droit !

Mais ou sont les principes mêmes de notre religion ??? Sommes nous des bêtes, des nazis ou simplement des arriérés mentaux ???

J'opte pour la derniere possibilité, notre mentalité le démontre...
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Auteur : coleredu59
Date : le 26 juillet 2013 à 11h17
il est interdit de squatter des appartements ou immeubles. il y a violation de la propriété!!
Reste a apporter des preuves. il ne suffit pas d'accuser a tort !!!!!!!!!!!!!!!!!
Dans leurs situations , l'Europe devrait financer leurs retours !!!!!!!!!!!
Une plainte sera déposée
Auteur : Said0ooo
Date : le 26 juillet 2013 à 11h17
Dès aujourd'hui, une plainte sera déposée auprès du Procureur du Roi à Tanger, afin de mettre fin à cette mascarade journalistique, qui a un seul but c'est de salir le Maroc et les Marocains.
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com