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Grand Angle

Le Maroc lance la chasse aux immigrés clandestins, enfin de manière très courtoise pour les Européens

L’an dernier, le Maroc exigeait aux demandeurs de titre de séjour de fournir un casier judiciaire et un certificat médical. Cette année, le ministère de l’Intérieur recommande, dans des termes très courtois, aux Européens ayant dépassé les trois mois de séjour accordés aux touristes de régulariser leur situation.

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Mohand Laenser, ministre de l'Intérieur sera "ferme" sur l'immigration clandestine des Européens /DR
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La crise qui sévit en Europe a contraint de nombreux Européens à jeter l’ancre au Maroc. Un phénomène qui, apparemment, commence à inquiéter le gouvernement Benkirane. Vendredi 14 juin, le ministère de l’Intérieur publie un communiqué dans lequel il dit avoir «constaté que de plus en plus de ressortissants de pays européens, espagnols, français et autres, qui visitent ou séjournent au Royaume du Maroc, y occupent, à titre temporaire ou permanent, des emplois ou y créent des entreprises».  

Contrairement aux Subsahariens, le département de Mohand Laenser s’adresse à ces sans papiers d’un autre genre dans des termes très courtois. Preuve en est la suite du texte : «fidèle à sa tradition de pays hospitalier, ouvert et accueillant, le Maroc se réjouit de cette nouvelle marque de confiance dans sa politique de développement (…) il leur est recommandé de remplir auprès des services concernés, les formalités relatives à leur séjour et à leurs occupations professionnelles».

Difficile de contrôler les Européens

A l’exception de diffuser un communiqué, force est de constater que le ministère de l’Intérieur n’a pas les moyens de contrôler le séjour de ces immigrés en provenance du Vieux continent, une seule journée passée à Sebta ou à Mélilla et le problème de la résidence au Maroc est réglé. De nouveau l’employé est considéré comme un touriste pendant une durée de trois mois. La méthode rencontre un franc succès auprès de certains patrons marocains qui n’hésitent pas à l’utiliser pour échapper à la régularisation de leurs salariés français ou espagnols et à payer les cotisations à la CNSS.

Cette recommandation du département Laenser aux Européens de régulariser leurs situations au Maroc intervient, une année, après la publication dans le bulletin officiel du 13 janvier 2012 de nouvelles dispositions pour les demandeurs de carte de séjour. Un arrêté du ministère de l’Intérieur exigeait d’eux de fournir un casier judiciaire et un certificat médical. A ces mesures, s’ajoute le paiement de 100 dh en espèce, le timbre du même montant n’est plus demandé.

Environ 6000 étrangers travaillent légalement au Maroc

Le 1er janvier dernier, le groupe parlementaire du PJD interpellait, lors de la séance des questions hebdomadaires, le ministre de l’Emploi, Abdelouahed Souhail, sur le nombre des Européens qui travaillent légalement au Maroc. Dans sa réponse, il a tenu à préciser que les recrutements de ces profils obéissent à une procédure juridique bien définie dans laquelle l’autorisation de l’ANAPEC (Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences) y est indispensable. Souhail a précisé que se sont pas moins de 5800 étrangers, y compris les Européens, qui travaillent légalement dans le royaume. Un chiffre bien en deçà des réalités du terrain.

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