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Grand Angle

Maroc Télécom : Un match entre Oredoo et Etisalat, MTN forfait ?

Le qatari Ooredoo et l’émirati Etisalat viennent de déposer des offres fermes pour le rachat des parts de Vivendi dans Maroc Telecom. Le sud-africain MTN ne s'est pas encore manifesté, mais cette étape marque le dernier tournant dans le processus de cession. L'avis de Rabat reste cependant de mise.

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Les opérateurs de télécommunications Ooredoo et Etissalat ont chacun annoncé mercredi qu'ils avaient déposé une offre contraignante pour acquérir les 53% de participation de Vivendi dans le capital de Maroc Telecom, rapporte Les Echos. Aucun des deux opérateurs ne donne cependant des précisions concernant le montant de son offre. Ooredoo précise qu’il a obtenu le financement nécessaire pour son offre auprès d’un consortium de banques, dont JP Morgan, HSBC, Qatar National Bank, Citigroup ou encore Barclays. Selon les informations récemment relayées par la presse internationale, le groupe qatari aurait levé auprès de ces banques un emprunt global de 12 milliards de dollars.

Etisalat, quant à lui, signale que son dépôt d’offre fait suite à un audit des actifs de Maroc Telecom. L’achat des parts se fera grâce à un financement externe, un accord ayant été trouvé avec des banques locales et internationales. Le montant global avoisinerait les 8 milliards de dollars. Cependant, les ambitions de l’opérateur émirati ne s’arrêtent pas aux 53% mis en vente par Vivendi. Il envisage également une offre contraignante destinée aux actionnaires minoritaires d’IAM. Ce qui pourrait le conduire à détenir plus de 53% du capital du leader marocain des télécoms, en cas de victoire. 

Offres examinées dans le meilleur intérêt de Vivendi et IAM

Dans un bref communiqué rendu public mercredi soir, Vivendi a confirmé la réception des offres des deux acquéreurs potentiels, sans toutefois les citer de manière explicite. «Le Groupe va examiner ces propositions dans les prochaines semaines, dans le meilleur intérêt des actionnaires de Vivendi et de Maroc Telecom», ajoute le communiqué.

Il faut dire que chacun des candidats s’intéresse à Maroc Telecom pour des raisons stratégiques. Grâce à son expansion africaine, le leader marocain des télécoms est une porte pour ces opérateurs qui veulent à tout prix s’arracher le continent. Etisalat, par exemple, se dit «convaincu que Maroc Telecom s’intègrerait parfaitement à sa stratégie d’expansion internationale et compléterait son portefeuille d’actifs en Afrique de l’Ouest». 

Par ailleurs, la participation de Vivendi dans Maroc Telecom étant estimée à 5,9 milliards de dollars, la dernière offre attendue est celle de MTN. Le Sud-africain, qui s’est glissé à la dernière minute dans la course au tour de table d’IAM serait prêt à débourser jusqu’à 7,97 milliards de dollars. Comme quoi chacun des candidats a les moyens de sa politique, même si du côté de MTN, le silence pourraît être synonyme d'un éventuel forfait, laissant les Qataris et les Emiratis face à face.

Seulement, Rabat n’a pas encore dit son dernier mot dans cette affaire. Il est vrai que le groupe devra statuer lors de son assemblée générale prévu dans les prohains jours, mais son choix devrait être approuvé par l'Etat marocain, second actionnaire de Maroc Telecom. D’après les rapports de la presse internationale depuis plusieurs mois, le gouvernement chérifien serait réticent à Ooredoo. Et ce, pour des motifs d’ordre politique. Malgré tout, l’opérateur n’a cessé de faire preuve de beaucoup d’assurance. Un match au sommet à suivre dans les prochaines semaines. 

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