Jamel Debbouze : « Que l’on soit musulman, juif ou catholique, on a le devoir de bien vivre ensemble »

Après Abidjan, Jamel Debbouze était, mardi, de passage à Dakar, où il a fait découvrir son dernier spectacle «Tout sur Jamel» au public sénégalais. Occasion pour l’humoriste franco-marocain de revenir sur son parcours, son enfance, son mariage également. Dans un entretien accordé au journal sénégalais Le Quotidien, Jamel livre également des explications sur le soutien qu’il a apporté, en juin 2011, aux homosexuels, à travers la signature d’une charte pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité.

«Je ne suis pas homosexuel»

«Honnêtement, je suis en empathie avec toutes les choses qui existent. Je ne suis pas homosexuel. Et j’ai le sentiment que les gens qui le sont vivent très mal cette époque. Je ne peux pas être… A chacun ses choix, je respecte les choix de tout le monde. Donc, il faut respecter les miens. Il faut respecter mon espace vital. Et je respecte le tien. Si tu existes, je suis obligé de faire avec toi. Il faut que l’on vive en parfaite harmonie», a confié l’humoriste avant de poursuivre : «Que l’on soit musulman, juif ou catholique, Hindou, Bouddhiste, hétérosexuel ou non, on a le devoir de bien vivre ensemble. C’est cela la politique. Les artistes doivent contribuer à cela…»

Interrogé sur sa rencontre, puis son mariage avec Melissa Theuriau, Jamel a avoué qu’il y avait, à l’époque, de la contradiction dans l’air. «Ma femme est française. Cela a été un choc des cultures dans ma propre famille. Dans ma famille à moi et à elle, cela a été nouveau. Alors qu’on est en 2013. C’est pourquoi j’ai voulu en faire un spectacle. Oui, je suis contradictoire. Mais en même temps, on vit dans un monde tellement contradictoire qu’on est obligé de faire avec», a-t-il expliqué.

Coup de foudre en Espagne

Pour ceux qui ne le savaient pas encore, c’est en Espagne que Jamel Debbouze est tombé pour la première fois sous le charme de son épouse. «Ça s’est passé très bizarrement. C’était en Espagne. J’étais sur l’avant dernier acte de la scène Astérix. Je devais faire un petit passage avec Zinedine Zidane, alors que ma future femme était venue pour faire un reportage. C’était bizarre, on était pas du tout voué à se rencontrer. On s’est vus mais sur le coup on s’est rien dit. Par la suite, on s’est revus une deuxième fois. On a échangé. Elle est magnifique», raconte Jamel. Et de poursuivre : «C’est vrai que j’étais sous son charme. Au-delà de sa beauté, elle m’a touché par son intelligence. Et surtout ce que les gens ne savent pas, elle est très drôle». 

Celui qui est également acteur et producteur s’est également livré sur son enfance passée en France. «Elle  a commencé à Barbès, là où je suis né à rue Boissière. On a passé là-bas huit années formidables. Après, on est arrivé à Trappes où mon père a eu la chance qu’on lui accorde un petit crédit. Il achète un petit pavillon classé HLM. J’étais en face de la famille Kébé, Andjim, Sy, Ballajou etc. On a grandi comme ça entre immigrés du continent africain, entre nous. A rire, à échanger les plats pendant l’Aïd El-fitr ou L’Kbir. A vivre tant bien que mal. On a aussi joué au foot», a-t-il confié.

Après Abidjan et Dakar, Jamel Debbouze partira à la conquête du public américain. Cinq dates sont, en effet, prévues aux Etats-Unis, en l’occurrence, à Boston, San Francisco, Los Angeles, New York et Miami.  Occasion pour la diaspora marocaine également de rencontrer l’humoriste.