Corse : Un ouvrier agricole marocain abattu à son domicile

Taib Adaime, travailleur agricole marocain, en situation régulière, a été abattu au fusil à pompe, samedi 23 février, à son domicile en Haute-Corse, rapporte Le Parisien. La commune où s’est produit l’assassinat, Prunelli di Fium’Orbu, est située dans l’est de l’Ile de beauté. Connue pour ses plaines agricoles, vignes, champs d’agrumes ou de maïs, elle voit travailler de nombreux Maghrébins dans des fermes, où ils habitent également.

Des ouvriers agricoles isolés pris pour cible

Agé de 48 ans, Taib Adaime dinait tranquillement avec son frère, lui aussi ouvrier agricole dans la ferme où ils travaillent, lorsque des individus cagoulés ont soudainement fait irruption dans la maison pour leur voler de l’argent. Le braquage a mal tourné. Alors que le frère de Taib était roué de coups de crosse, Taib Adaim a reçu, lui, une balle en pleine poitrine. Il est décédé, ensuite, de sa blessure.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Bastia pour tenter de retrouver les coupables de l'assassinat. Elle est suivie de près par le collectif anti-raciste corse Ava Basta. «Il semblerait que ce soit des malfrats qui prennent pour cible des travailleurs agricoles maghrébins isolés. Ils pénètrent dans leurs maisons pour leur voler de l’argent en les menaçant. Un moyen d’arrondir leurs fins de mois», explique Noelle Vincensini, fondatrice d’Ava Basta, contactée par Yabiladi.

Pas une affaire de grand banditisme

D’après la police, ces malfrats ont déjà fait pas mal de petits braquages dernièrement, comptant parmi leurs victimes des travailleurs maghrébins. Cependant, ces derniers ne portent jamais plainte de peur de représailles, surtout que la région de la commune Prunelli di Fium’Orbu est une région réputée pour ses crimes et assassinats entre Corses.

«Dans le cas de la mort du travailleur agricole marocain, d’après les premiers éléments de l'enquête, il ne s’agirait pas d’une affaire de grand banditisme car les grands bandits ne s’attaquent pas à de petits ouvriers agricoles avec peu de ressources. Les malfrats qui l'ont tué ne seraient pas de gros trafiquants. Ils n’agissent qu’en menant de petites frappes», ajoute-t-elle.

Taib Adaim a-t-il été également victime d’un crime raciste, camouflé en braquage ? Noelle Vincensini s’est posée la question, mais ne peut y répondre. «On ne sait pas encore. Il faut être très prudent et attendre les conclusions de l’enquête. On se sait pas encore qui sont ces individus. Néanmoins, l’enquête policière avance assez vite», tient-elle à insister. D’après le site corse Corsica Infurmazione, après avoir tiré sur Taib Adaim, les braqueurs ont ensuite pris la fuite, sans voler aucun argent. Quant au Marocain tué, il était inconnu des services de police.