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Grand Angle

Slate Afrique : Ali Amar renvoyé pour plagiat ou parce qu’il dérange ?

Ali Amar, journaliste marocain auteur de plusieurs livres attaquant le pouvoir royal marocain, a été renvoyé de Slate Afrique en décembre, sans autre forme de procès. Le journaliste estime avoir été renvoyé parce qu’il a effrayé d’éventuels partenaires commerciaux marocains. Pour la direction, Ali Amar s’est rendu coupable de plagiat.

Publié
/DR Demainonline
Temps de lecture: 3'

Le journaliste marocain Ali Amar, célèbre pour son opposition au régime et au pouvoir marocain, auteur des livres «Paris-Marrakech: Luxe, pouvoir et réseaux» avec son confrère Jean Pierre Tuquoi, spécialiste du monde arabe et «Mohammed VI : Le grand malentendu. Dix ans de règne dans l’ombre de Hassan II» a été renvoyé de Slate Afrique en décembre, révèle Demainonline. Bien sûr, lorsqu’une telle figure de l’opposition au roi, centre du pouvoir au Maroc, quitte précipitamment une rédaction, il plane toujours le doute que quelque raisons politiques en soient à l’origine. Cette fois ne fera pas exception.

«Personne ne m’a réellement prévenu de mon renvoi, mais une source légale, m’a fait suivre un mail insultant à mon égard envoyé par Eric Leser à la hiérarchie de Slate. A partir de là, en janvier, je n’ai plus réussi à voir publier mes articles», explique Ali Amar. A aucun moment, raconte le journaliste qui travaillait à Slate Afrique depuis début 2011, il n’a été officiellement prévenu de la rupture de son contrat de correspondant pigiste pour le Maroc.

«Ali Amar nous aura coûté très cher»

Le mail en question, lapidaire : «Ali Amar ne travaille plus pour Slate. Ce type est un escroc et nous aura coûté très cher en faisant fuir tous les partenaires marocains avec qui nous avons discuté. On aurait dû prendre cette décision plus tôt». «J’ai fait connaître Slate Afrique au Maroc et le pays est effectivement le deuxième en terme d’audience ; j’ai plutôt fait gagner de l’audience à Slate Afrique», se défend, aujourd’hui le journaliste marocain. Selon lui, l’enjeu est ailleurs : des prospections au Maroc effectuées par la direction pour réaliser des partenariats commerciaux. «Ce sont des raisons politiques qui ont commandé mon départ», estime Ali Amar, comme l’indique la référence aux «partenaires marocains» du mail.

Contacté, Eric Leser, directeur général de Slate.fr, conteste cette version des faits. Il reconnait avoir contacté Pierre Cherrueau pour mettre fin à la collaboration de Ali Amar par mail. Ce mail, commence, selon lui, de la même façon, mais ne fait aucune référence à ces «partenaires marocains». «Ali Amar ne travaille plus pour Slate. Ce type est un escroc. On aurait dû prendre cette décision plus tôt», aurait-il écrit. «Par la suite je ne m’en suis plus occupé, c’était à Pierre Cherrueau de l’annoncer à Ali Amar», estime-t-il.

Faute professionnelle : plagiat

Aucune raison politique n’est derrière le renvoi d’Ali Amar, selon Eric Leser. «Je n’ai jamais été au Maroc, ni en négociation avec d’éventuels partenaires marocains, si ce n’est Geomédia, effectivement, mais c’était il y a deux ans et cela ne s’est jamais concrétisé», raconte-t-il. La vraie raison est, selon lui, professionnelle. «J’ai pris cette décision après avoir appris, une nouvelle fois, qu’il avait été auteur d’un plagiat», accuse le directeur général de Slate.fr.

En cause, un article sur la fiscalité au Maroc envoyé par Ali Amar à la rédaction de Slate Afrique qui aurait été repris de son ouvrage, coécrit avec Jean Pierre Turquoi, «Paris-Marrakech: Luxe, pouvoir et réseaux», sans que la référence soit citée. «C’était la quatrième ou cinquième fois que l’on avait des problèmes de plagiat avec lui», indique-t-il.

Conflit ouvert

Ali Amar est stupéfait et scandalisé par ces accusations : «j’ai effectivement envoyé un article sur la fiscalité dont plusieurs informations étaient effectivement reprises de mon livre, mais je l’avais bien précisé en note de bas de page, explique-t-il, comme à chaque fois que cela m'arrive. D’ailleurs, je ne vois pas comment on peut m’accuser de plagier mon propre livre !» Pour Ali Amar, Eric Leser cherche n’importe quel argument pour justifier sa décision. «Auprès de Demainonline, il a prétendu que j’avais plagié un article de Jaouad Mdidech, journaliste à la Vie Eco, alors que c’est Jaouad Mdidech lui-même qui a proposé le même article à la Vie Eco et à Slate Afrique», raconte Ali Amar.

A l’heure actuelle, le journaliste marocain et la direction de Slate Afrique sont en conflit. Ali Amar prévoit de porter plainte contre son ancien patron, d'autant qu'il n’a pas été payé pour plusieurs de ses articles. «Il y a aujourd’hui trois ou quatre personnes avec lesquelles nous sommes en conflit et avec qui nous négocions, explique Eric Leser, dont Ali Amar». Si le fondateur de Slate.fr reconnaît que Slate Afrique est «dans un grand ménage», il nie les difficultés financières avancées par certains journaux. «Nous sommes en pleine préparation d’une nouvelle formule pour le mois de mars», annonce le directeur général.

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Auteur : cheikhManba
Date : le 19 février 2013 à 14h22
Un ennemi en moins ! :)
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Auteur : Anassss
Date : le 19 février 2013 à 12h34
Il est tout près du Mégaphone, c'est normal qu'il n'entende pas ce qu'on lui dit.
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