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Grand Angle

Les Marocains plus soucieux des dérèglements climatiques depuis le séisme d’Al Haouz

Depuis le tremblement de terre du 8 septembre 2023, les Marocains sont plus nombreux à se préoccupper des questions liées aux dérèglements climatiques, selon une enquête d'Arab Barometer. Détails.

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Au Maroc, les habitants sont de plus en plus nombreux à se préoccuper des dérèglements climatiques. Cette prise de conscience s'est observées davantage après le séisme du 8 septembre 2023, ayant fait près de 3 000 morts et plus de 5000 blessés. Les citoyens veulent que le gouvernement multiplie les efforts pour remédier aux conséquences de ces changements, selon une récente enquête d'Arab Barometer.

En chiffres, 8 sur 10 sondés ont exprimé leur souhait que le gouvernement s'attaque à la question des dérèglements climatiques. Cette tendance illustre les résultats d'une série d'enquêtes de terrain, réalisées entre décembre 2023 et janvier 2024 auprès de 2 400 personnes. Parmis les aspects de cette problématiques, le stress hydrique reste une préoccupation majeure. En effet, l'enquête révèle que le manque de ressources en eau (24%), la contamination de l'eau potable (11%) ou la pollution de ces ressources vitales (5%) restent les plus grands défis environnementaux du Maroc.

L'enquête a également porté sur d'autres sujets, tels que les libertés civiles et les droits des femmes. Dans ce sens, les résultats suggèrent une légère baisse des opinions positives sur la capacité des femmes à diriger l'éxecutif, malgré un fort soutien pour réserver des sièges aux députées parlementaires (71%) et aux femmes ministres (70%). De même, près des trois quarts des sondés (73%) pensent que la présence féminine dans les postes dirigeants en politique est utile pour promouvoir les droits des femmes.

En matière d'emploi, près des deux tiers des interrogés (64%) disent que les hommes et les femmes devraient avoir des opportunités d'emploi à égalité. Il voient aussi de nombreux obstacles à l'accès des femmes au marché du travail. Les défis les plus fréquemment cités dans ce sens sont liés au manque d'opportunités (17%), aux bas salaires (14%), aux préjugés sexistes (13%) et au manque de solutions de garde d'enfants (12%).

Dans le même registre, les participants à cette enquête reconnaissent que les femmes continuent d'être ciblée par le harcèlement (79%). Selon 65% des répondants, le phénomène est fréquent dans l'espace publique, mais aussi sur le lieu de travail.

70% ont confiance en la société civile

En ce qui concerne les libertés civiles, Arab Barometer constate que la majorité des répondants (58%) disent que la liberté d'expression est très ou modérément garantie. Plus de la moitié (57%) croient également que la liberté de rassemblement est très ou modérément garantie, soit une hausse de 12% par rapport à 2022 (45%).

Cependant, de nombreux sondés restent préoccupés par les restrictions sur la liberté d'expression en ligne, en particulier la censure et le blocage par le gouvernement (54%), les gouvernements étrangers (51%) ainsi que les plateformes et réseaux sociaux (53%). Sur la scène politique, le soutien à la normalisation avec Israël a par ailleurs considérablement diminué, notamment en raison de la guerre d'Israël contre la bande de Gaza.

Au niveau local, 33% des répondants ont exprimé leur confiance dans le gouvernement marocain et 30% en Aziz Akhannouch. La confiance dans d'autres institutions est à 38% pour le pParlement, 49% pour les autorités régionales, 74% pour le système judiciaire et 70% pour les organisations de la société civile. Les sondés ont également souligné que les subventions en éducation et en soins de santé devraient être les priorités des dépenses publiques.

Sur le plan économique, 4 répondants sur 10 (39%) voient l'écart entre les riches et les pauvres se creuser. Concernant les plus grands défis auxquels le pays est confronté, les participants à l'enquête placent l'économie en premier (22%), suivie de la corruption (20%), des services publics (18%) et des dérèglements climatiques (14%). Par ailleurs, près des deux tiers (63%) disent avoir manqué de nourriture avant de percevoir leur salaire mensuel. Ce pourcentage a considérablement augmenté depuis 2022, où il a été à 36%.

Dans un registre lié, les mesures gouvernementales pour améliorer l'économie ne font pas l'unanimité. Les actions les plus fréquemment mentionnées sont la croissance économique (28%), la création d'emplois (20%), la réforme de l'éducation (14%) et l'augmentation des salaires (11%).

Près d'un tiers (35%) disent quant à eux vouloir émigrer, le facteurs économiques étant cité dans 45% des réponses. Cette réponse est venue principalement chez les hommes de moins de 30 ans ayant eu fait un cursus universitaire. Plus de la moitié des migrants potentiels (53%) se sont dit prêt à le faire même en étant sans papiers.

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