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La prison d’Aïn Borja et le Comité de soutien à Soulaimane Raïssouni réagissent à la grève de la faim

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Le journaliste Soulaimane Raïssouni / DR
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L’administration de la prison locale Aïn Borja a rapporté, samedi, que la grève de la faim du journaliste Soulaimane Raïssouni, condamné à cinq ans de prison, était «sans lien avec les conditions de sa détention, mais intervient plutôt à l’instigation de parties étrangères». Selon la direction pénitentiaire, «les raisons avancées au sujet de la grève de la faim entamée par l’individu en question se rapportent au contrôle de ses correspondances par l’administration pénitentiaire. Or, le contrôle des lettres émises et reçues par les détenus est conforme à la loi régissant les prisons».

Dans une mise au point, l’administration indique avoir consulté le contenu de la correspondance adressée par le détenu à «une partie étrangère». Elle aurait «constaté qu’elle contenait des propos injurieux et diffamatoires, ainsi que de fausses informations». La lettre a été saisie et soumise aux autorités judiciaires compétentes.

Concernant la grève de la faim annoncée, le Comité de soutien aux détenus d’opinion et aux victimes de violations de la liberté d’expression au Maroc a exprimé samedi sa solidarité avec le journaliste, tout en faisant part de son inquiétude. Dans un communiqué, il dit avoir relevé un non respect de «nombreux droits fondamentaux, notamment la destruction de ses livres et de ses lettres, ainsi que le manuscrit de son projet d’ouvrage».

Le dernier fait en date ayant décidé le journaliste à entamer sa grève de la faim, selon le comité de soutien, est «l’interception d’une correspondance de sa part, en réponse à une lettre qu’il a reçue de l’écrivain et romancier ukrainien Andreï Kourkov, dans le cadre de la campagne de soutien aux auteurs détenus, lancée par PEN International».

Le comité exprime par ailleurs son inquiétude, surtout que la santé du journaliste est encore affectée par sa précédente grève de la faim qui a duré 122 jours. Dans ce sens, la coordination associative dit tenir la direction de la prison «responsable de la vie du journaliste et des conséquences de cette nouvelle grève ouverte sur sa santé». Par ailleurs, elle renouvelle ses appels à mettre fin aux usages pointés.

Dans ce même sens, le comité a appelé Raïssouni à «suspendre immédiatement et urgemment» sa grève de la faim, afin de «préserver sa santé et sa vie, de pouvoir retrouver ses proches et exercer son métier», une fois remis en liberté.

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