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Grand Angle

Maroc : Plus de 1 million de marocains bénéficient directement du transfert en devise des MRE

Si la baisse des transferts en devise des ressortissants marocains résidents a (pratiquement) toujours été en croissance, la tendance du «jour» est inversée. Assiste-t-on aux prémisses d’un cycle de…décroissance ? La question se pose avec acuité pour le Maroc.
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Ainsi, Mohamed Belqziz, directeur général adjoint à la Banque Centrale Populaire (BCP) a tenu à exprimer son point de vue sur le sujet. «La crise n’épargne ni les économies ni les personnes. Du coup, les MRE sont directement impactés par la crise financière qui se transforme en véritable crise sociale. Lorsque l’on a conscience de l’intérêt du transfert des MRE pour l’économie nationale, on est en droit d’être interpellé», dit-il.

Face à cette «menace», la BCP a décidé de lancer une étude qualitative sur le profil et le comportement des membres de cette communauté afin de mieux anticiper et appréhender l’avenir. Que met en perspective l’étude d’opinion ?

Sur un échantillon de 1100 MRE, tous résidents en France, pays qui abrite le plus grand nombre de MRE (environ 1 million de MRE et 1er population en matière de transferts avec 42%), âgés entre 18 et 40 ans, à savoir la 2ème génération. 5 groupes de personnes ont été dégagés.

Les «bi culturels» qui se revendiquent comme tel et qui représente 58% des sondés. Les «mutants» (15,5 %), avec le discours «je m’intègre là où je suis sans aucune difficulté». Les conservateurs (10%), arrivés en France après l’âge de 16 ans et qui se revendiquent «Marocains avant tout». Les «assimilés» (8,1 %) qui se considèrent «comme des européens avant tout». Et enfin, les «fragiles» (8%) qui ont la particularité de ne pas avoir «choisir» de…camp.

Dès lors, comment construire des projections sur la base de ces résultats ? «Plusieurs hypothèses ont été envisagées sous la forme de scénarios. Nous sommes conscients de la problématique et il parait urgent que l’Etat agisse. En effet, le faible rayonnement culturel du Maroc à l’international, l’absence de politique publique ciblée et incitatrice à l’investissement et l’offre de produits bancaires classique constituent des handicaps pour un rapprochement des MRE avec leur terre d’origine. C’est particulièrement râlant car une large majorité des MRE expriment un attachement culturel pour le Maroc», indique Mohamed Belqziz.

Faut-il être inquiet ? Certainement. D’autant plus que les MRE de 2ème et de 3ème génération qui vivent en Europe se sentent de plus en plus…européens», poursuit Belqziz. Du coup, c’est la structure économique nationale qui est mise à nu. Il faut savoir qu’au 31 décembre 2008, 113 milliards de dirhams, soit plus de 27% des dépôts dans les banques marocaines, proviennent des transferts en devise des MRE.

Si l’impact des transferts sur l’économie est particulièrement difficile à mesurer en matière de création de valeur, il n’en reste pas moins que la contribution des MRE du point de vue social est considérable. «Plus de 1 million de marocains bénéficient de l’aide directe par le biais des transferts en devise. C’est autant de personnes qui échappent à des situations de survie», indique-t-on du côté de la direction de la Fondation Hassan II. A quand la sortie de…crise ?

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