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Grand Angle

Compétitivité des talents : Le Maroc peut mieux faire à l’échelle mondiale

Le Talent Competitiveness Index 2023 a placé le Maroc au 99e rang sur 134 pays, classés des plus aux moins attractifs pour les talents à travers le monde. Cet indice de compétitivité mesure l’attrait des Etats et leur capacité à pérenniser les compétences qu’ils accueillent, dans un contexte global où la prochaine décennie verra la concurrence s’intensifier dans ces domaines.

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Enregistrant un recul de trois places par rapport à l’année précédente, le Maroc est désormais classé 99e sur 134 pays dans le l’Indice de compétitivité des talents (Talent Competitiveness Index) en 2023, avec 31,53 points sur 100. Intitulée «Quelle différence dix ans font - et à quoi s’attendre pour la prochaine décennie», cette dixième édition du rapport propose une analyse comparative, qui renseigne sur la manière dont les pays et les villes se développent, attirent et retiennent les talents.

Outil de référence permettant de comprendre la situation mondiale de la compétitivité des talents et d’«élaborer des stratégies pour stimuler leur économie», cet index publié par l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD) et l’Institut de leadership du capital humain (HCLI) propose aussi des prévision pour les années à venir. Au niveau arabe, le Maroc se classe au 11e rang, derrière les Emirats arabes unis (22e au monde), le Qatar (35e), Bahreïn (44e), l’Arabie saoudite (48e), le Sultanat d’Oman (59e), le Koweït (63e), la Jordanie (70e), le Liban (77e), l’Egypte (88e) et la Tunisie (92e). Dans la région, le Maroc est suivi de l’Algérie, classée au 102e rang global.

Ce classement s’appuie sur plusieurs indicateurs, où le Maroc est au 119e rang mondial au niveau de l’indice de l’éducation formelle. Au niveau de celui des compétences professionnelles et techniques, il occupe la 117e place, tandis qu’il est 90e dans les connaissances et les capacités, 78e dans le champ réglementaire, 122e dans le climat des affaires, 96e en matière d’ouverture externe et 117e dans l’indice d’ouverture interne.

Au niveau mondial, la Suisse, Singapour et les Etats-Unis ont conservé respectivement leur position au top 3, tandis que 17 pays européens ont dominé le top 25, incluant aussi l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, les Emirats arabes unis, la Corée du Sud et Israël. Les dernières positions incluent surtout des pays d’Afrique, à savoir l’Angola (130e), le Mozambique (131e), l’Ethiopie (132e), le Congo (133e) et le Tchad (133e).

La compétitivité des talents façonnera l’avenir des villes à travers le monde

Sur la base des sous-paramètres étudiés, l’indice global mesure ainsi la capacité des pays à attirer, retenir et développer les talents internationaux, tout en identifiant la capacité des régions à offrir des opportunités attrayantes dans divers secteurs. A ce titre, cette édition spéciale pour la décennie de la publication fait savoir qu’un grand nombre des plus grandes économies émergentes sont parmi celles ayant amélioré leurs indicateurs sur cette période, comme en témoignent les exemples notables de la Chine, de l’Indonésie, du Mexique ou encore du Brésil.

Cette édition porte particulièrement six messages clés pour l’avenir, concernant la prochaine décennie (2023 - 2033). Elle souligne que la compétitivité des talents va s’intensifier et «gagnera encore plus en importance en tant qu’élément essentiel de la compétitivité, de l’innovation et du soft power géopolitique des nations, des villes et des organisations». «A mesure que les incertitudes et les tensions internationales continueront de s’accumuler – dans les domaines du commerce, des investissements, de la politique et de la diplomatie – les guerres de talents vont s’intensifier», ajoute la même source.

Dans ce sens, les auteur prévoient que «le monde du travail va encore se transformer, sous l’effet de l’évolution des attentes des jeunes générations, des nouveaux modèles économiques et des technologies émergentes comme l’intelligence artificielle». Par ailleurs, les villes et les régions seront «pionnières en matière de nouvelles stratégies en matière de talents et d’innovation», la qualité de vie et la durabilité étant «des atouts essentiels» pour les régions qui souhaitent devenir des pôles de talents.

Pour ce faire, les auteurs de l’analyse soulignent que «des politiques mondiales axées sur les talents seront cruciales pour prévenir les tensions, exploiter le potentiel humain et technologique pour un monde meilleur, plus durable et plus égalitaire». Dans ce contexte, les compétences et l’éducation resteront «des outils essentiels pour permettre aux travailleurs d’apporter une contribution significative à leurs économies et à leurs sociétés».

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