Bruxelles : Déjà condamné en France, Salah Abdeslam échappe à la perpétuité

Condamné à vingt ans de prison en 2018 pour des faits connexes aux attentats de Bruxelles, Salah Abdeslam a échappé à la perpétuité incompressible, à rebours des réquisitions du parquet. Vendredi soir, la cour d’assises a condamné huit accusés pour le double attentat terroriste du 22 mars 2016 à l’aéroport de Zaventem et à la station de métro Maelbeek. Salah Abdeslam a été reconnu coupable, sans pour autant être condamné à une nouvelle peine de prison à vie, qu’il purge déjà en France dans le cadre du procès des attentats du 13 novembre 2015.

Lors des plaidoiries, les avocats de la défense se sont dits décidés à saisir la Cour de cassation, si la peine maximale avait été retenue à nouveau, comme à Paris. Le journal Le Monde a rapporté que la cour belge avait considéré la participation du terroriste à la préparation des attentats de Bruxelles comme une infraction connexe à la fusillade survenue une semaine plus tôt, faisant 35 morts. Les juges invoquent une «manifestation continue de la même intention délictueuse».

Peu avant la fin de sa «remise temporaire» pour sa comparution devant le tribunal de Bruxelles, Salah Abdeslam a été débouté de son retour définitif en Belgique. Le terroriste a soutenu vouloir faire interdire son retour en France où il serait, selon lui, privé de réinsertion, ajoutant que rester en Belgique le laisserait à proximité de sa famille. La chambre des référés du tribunal de première instance francophone de Bruxelles a fait savoir que «la détention en France de Salah Abdeslam ne paraît pas, vu la proximité géographique de ce pays notamment, empêcher qu’il y bénéficie du soutien de ses proches, ni qu’il puisse y préparer un projet de réinsertion sociale».

Egalement condamné à la perpétuité en France, Mohamed Abrini a écopé de trente ans de réclusion dans le cadre du procès des attentats de Bruxelles. Les autres accusés ont été condamnés à des peines allant de dix ans de prison jusqu’à la prison à vie.