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Europe : Les poussières de sable du Sahara accélèrent la fonte de la neige [Etude]

Publié
Effets d'un nuage de sable du Sahara dans les Pyrénées / Ph. Borja Delgado
Temps de lecture: 2'

Des chercheurs en France ont établi un lien entre la vitesse de la fonte des neiges en Europe et les dépôts de poussières de sable du Sahara, après analyse de plusieurs échantillons prélevés dans les Pyrénées et dans les Alpes. Menée depuis plus d’un an par plusieurs laboratoires, dont le CNRS et le Centre national de la recherche météorologique (CNRM), grâce à une campagne participative, cette étude publiée en juillet dernier dans la revue Earth System Science Data permet désormais de mesurer les effets de ces particules sur le manteau neigeux.

Ces poussières proviennent notamment des mouvements massifs de l’air qui les transporte, donnant lieu parfois à des phénomènes naturels de ciel orangé. En se posant sur les hauteurs glaciales enneigées, ces particules laissent une couleur ocre, celle du sable saharien. D’ailleurs, le document note une corrélation entre le degré de la fonte des neiges et la trajectoire des nuages poussiéreux. Les données montrent notamment que les Pyrénées ont connu une fonte plus importante, vu la masse de poussières et la taille des particules (21,2 g/m²) plus considérables que dans les Alpes (4,5 g/m²).

Cette recherche étudie particulièrement les effets de l’un des épisodes de ce phénomène, observé en février 2021. Pour ce faire, les scientifiques ont eu recours aux riverains, pour reccueillir le plus grand nombre d’échantillons de neige orangée. Les 152 issus de 70 sites de collecte ont permis d’analyser exhaustivement la masse de poussières, la taille des particules et la composition chimique de ces derniers. Il en ressort notamment que plus la masse est importante, plus la neige prend une couleur foncée et plus la fonte est rapide, en raison de la forte teneur en fer contenue dans les particules. C’est d’ailleurs cette concentration qui leur donne leur teinte orange.

L’étude explique en effet qu’une fois déposée sur la neige, la poussière saharienne modifie l’abondance et la diversité microbienne. Plus les surfaces enneignées sont assombries, plus elles fondent rapidement, «entraînant un ruissellement précoce des eaux de fonte et une exposition du sol nu à l’atmosphère», indiquent les chercheurs. Malgré le caractère occasionnel de ce phénomène, un seul épisode «peut avoir un impact majeur sur la durée du manteau neigeux», ajoute-t-ils.

La même source rappelle que le dépôt de poussière saharienne survenu en mars 2018 en Europe de l’Est a entraîné «un raccourcissement de la durée de la couverture neigeuse de 12 à 30 jours». Ainsi, «un tel effet dépend fortement de la masse de poussière déposée et des propriétés optiques de la poussière».

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