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Grand Angle

Diaspo #292 : Mohamed Abbaoui, grand nom dans le monde des affaires dans le Golfe

Mohamed Abbaoui a su se faire un nom dans le monde des affaires dans les pays du Golfe. Riche de plusieurs années d’expérience aux Emirats, il est désormais installé en Arabie saoudite, où il travaille pour l’un des plus grands groupes ayant des succursales dans plusieurs pays.

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Mohamed Abbaoui
Temps de lecture: 4'

Mohamed Abbaoui occupe le poste de directeur financier de Majd Food Company (famille Al-Hokair) en Arabie saoudite, après avoir acquis de l’expérience dans le monde de la gestion, de la finance et des affaires, durant plus de deux décennies dans plusieurs pays. Natif de Rabat le 30 septembre 1971, il porusuit sa scolarité à l'école publique jusqu’en 1990, où il a obtenu un baccalauréat spécialisé en comptabilité, au lycée Les Orangers.

Le jeune bachelier a intégré ensuite l’Université Mohammed V pour des études en économie et un cursus à l’Institut spécialisé des techniques appliquées (ISTA). Après deux ans de 1993 à 1995, il a obtenu son diplôme en comptabilité, tout en étant major de sa promotion. Un an plus tard, il obtient une licence en sciences économiques. Afin de renforcer ses connaissances, il multiplie les expériences.

En 1997, lors d’une formation au sein du groupe Yacoub Al-Mansour, il lit le rapport d’un bureau d’audit international, KPMG, ce qui le décide à y postuler pour une formation. En 1998, sa demande est acceptée et il signe son premier contrat professionnel. Décidé à développer ses capacités, il s’inscrit dans un master en administration des affaires à l’Université de Bordeaux, en France.

Un parcours croisé entre le Maroc et l’étranger

Mohamed Abbaoui confie à Yabiladi que cette décision a constitué un tournant dans son parcours. «L’intégralité de mon salaire était allouée à mes études et mon père m’aidait financièrement aussi. Cette formation était coûteuse, mais elle m’à ouvert plusieurs portes», se rappelle-t-il. Diplômé en master, Mohamed continue de travailler pour le bureau d’études. En 2000, il est envoyé à Paris dans le cadre d’un programme d’échange d’expériences, où il fait partie d’une équipe travaillant sur un grand projet pour une entreprise française, dans le but de créer une nouvelle banque.

Après avoir fondé une famille, il décide de quitter son poste pour revenir au Maroc, où sa première fille Marwa, naît en 2002. Mohamed est recruté par Bank Al-Maghrib, où il travaillera sur de grands projets pendant trois ans, notamment sur les offres conformes à la finance islamique et l’audit des comptes bancaires.

Jusqu’ici, les choses vont bon train pour le père de famille, autant sur le plan professionnel que personnel. Mais le décès de son père en 2006 bouleverse sa vie. «Mon père était un ami proche pour moi. Je ne pouvais pas continuer à travailler. J’ai demandé un congé sans solde, ce qui m’a été refusé, puis j’ai accepté une offre d’emploi aux Emirats», se souvient-il. «L’immigration n’a jamais fait partie de mes projets, car mon travail à Bank Al-Maghrib était plaisant, mais la perte de mon père m’a poussé à changer d’atmosphère. J’ai rejoint le groupe Chalhoub en tant qu’analyste financier, avec un salaire inférieur à celui que je touchais à Bank Al-Maghrib», nous confie encore le MRE.

Habitué à l’univers francophone, il est appelé cette fois-ci à évoluer dans un monde professionnel plutôt francophone. Compte tenu de son expérience, au bout de 3 mois, il est promu directeur financier du groupe, actif dans le domaine des parfums, de l’habillement de luxe et de la décoration, dont les ventes dépassent le milliard de dollars. «J’ai fait partie de l’équipe financière qui supervise le groupe jusqu’en 2016. La nature de mes missions a fait que j'ai voyagé dans de nombreux pays d’Asie, d’Europe et d’Afrique», se rappelle-t-il.

Du Maroc à l’Arabie saoudite avec la finance comme fil d’Ariane

A partir de 2016, le cadre financier ressent en revanche que l’entreprise n’avait plus rien à lui offrir, en termes d’évolution de carrière. Il reçoit par ailleurs une offre de la part d’une grande entreprise saoudienne, ce qui le décide à tenter une nouvelle aventure. «Le succès exige de l’aventure et nécessite de sortir de sa zone de confort», nous confie-t-il. C’est alors que la même année, il s’installe à Riyad avec sa famille.

Mohamed Abbaoui travaille avec l’une des plus grandes entreprises, Fawaz Al-Hokair Fashion Company, appelée désormais Senomy. Au sein de cette entreprise cotée en bourse, il est directeur financier et accompagne l’institution dans ses meilleures phases. Le groupe possède plus de 2 000 magasins dans 100 centres commerciaux, à travers 14 pays. Grâce à son travail efficace, il remporte le prix du meilleur directeur financier d’Arabie saoudite en 2018. En 2019, il a remporté avec son équipe la meilleure mise en œuvre stratégique dans le secteur privé.

«Mon expérience avec l’entreprise a été merveilleuse. Cela m’a donné l’occasion d’avoir comme interlocuteurs des grands établissements de crédit, ainsi que la presse internationale, dont Bloomberg, Reuters et Argaam qui m’ont souvent sollicité pour apporter des éclairages et des analyses d’ordre financier.»

Mohamed Abbaoui

Toujours en 2019, Mohamed est confronté cette fois-ci au décès sa mère, ce qui le décide à retourner au Maroc. Il reste cependant dans la même entreprise. En 2020, il est ainsi nommé directeur général des opérations au Maroc, dans le domaine de l’habillement, chaussures et accessoires.

«J’avais l’intention de m’installer au Maroc, après 17 ans passés à l’étranger. J’ai toujours eu envie de revenir au pays», a-t-il souligné auprès de Yabiladi. Mais en novembre 2022, le groupe lui demande de rejoindre le siège en Arabie saoudite, pour l’aider à percer dans un nouveau domaine : la gastronomie haut de gamme. Il se voit attribuer le poste de directeur financier. Mais cette fois-ci, Mohamed se réinstalle seul, ses quatre enfants et son épouse sont restés au Maroc. Ils devraient cependant le rejoindre prochainement.

Concernant son lien avec le Maroc, le cadre financier a exprimé sa volonté forte d’aider le pays. «Certains m’ont conseillé de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier, mais je ne considère pas le Maroc comme un panier. Tout ce que j’ai pu réaliser pour moi-même et pour mes proches, je le dois au Maroc : j’ai fait toutes mes études à l’école publique», a-t-il insisté.

Avant de prendre sa retraite, Mohamed Abbaoui aspire ainsi à se rendre utile au pays à travers ses compétences acquises au fil des décennies. Il espère notamment les mettre au service d’agences gouvernementale marocaines, dans le domaine social ou financier.

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