Le site d’actualité Lakome.com croit savoir que c’est le chargé d’affaire de la chancellerie du royaume dans la capitale française qui aurait notifié cette décision, par un e-mail et sans fournir de justification, à la partie organisatrice de la conférence : l’association Maroc Développement, dirigée par Omar El Mourabet qui n’est autre que le représentant du PJD dans l’hexagone et également membre du CCME.
Ce nom a fait la Une de l’actualité marocaine à l’occasion du 7ème congrès de la Lampe tenu en juillet à Rabat. C’est lui qui était à l’origine de la présence très controversée du franco-israélien, Ofer Bronchtein, le président du Forum international pour la paix et ancien conseiller du premier ministre Yitzhak Rabin, à la messe des islamistes. L’ONG Maroc Développement comptait organiser le 24 cette conférence pour la commémoration de la victoire, il y a un an, du PJD aux législatives anticipées du 25 novembre 2011. Outre la présence de Aziz Rebbah, Abdellatif Maâzouz, le ministre délégué chargé des MRE, qui se trouve actuellement en France, et Rachid Talbi Alami, le président du groupe parlementaire du RNI (opposition) devaient participer à la conférence.
Le précédent de Tanger
Cet incident n’est pas sans rappeler l’interdiction des autorités de Tanger, le 1er septembre, d'une manifestation de la jeunesse du PJD à la Place des Nations en présence du chef du gouvernement et secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane. Pour mémoire, le ministère de l’Intérieur justifiait, dans un communiqué, une telle mesure, par le respect du «principe d'impartialité et garantit l'égalité des chances» et par le souci que l’autorisation du meeting «pourrait être considérée par les partis politiques en lice dans la même circonscription comme un appui apporté par les autorités locales à un parti politique déterminé».
A l’époque, Tanger avait rendez-vous le 4 octobre avec des élections partielles. La décision des autorités de la capitale du Détroit, était plus au moins, «défendable», sachant qu’elle a été saluée par des sections de partis en lice pour ce scrutin. Reste à savoir si cette nouvelle interdiction de l’activité de l’association Maroc développement, proche du PJD, a obéi aux mêmes considérations politiques que celle de Tanger.
En attendant une réponse du ministère des Affaires étrangères sur cette affaire, il est utile de rappeler que cette ONG n’est pas à sa première activité politique en France sur des sujets nationaux. Un tour sur internet nous a appris qu’elle avait organisé, en mars 2010, une conférence sur le thème «le projet marocain de régionalisation : défis et perspectives» ayant connu la participation, entre autres, de Driss Lachgar (USFP) et Lahcen Daoudi (PJD). Elle n’avait pas souffert d'interdiction puisqu'elle s'était tenue à la Maison des Mines de Paris et non à la Maison du Maroc.