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Grand Angle

Maroc : Le bras de fer entre le maire d’Imouzzer et le gouverneur de Sefrou devant la justice

Le maire d’Imouzzer, Mustapha Lakhsem, est poursuivi par le gouverneur de Sefrou, Omar Touimi Benjelloun pour diffamation, suite à des déclarations faites par l’ancien MRE et ex-champion du monde de full-contact et de kickboxing, sur les dysfonctionnements et le blocage de projets dans sa ville.

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Mustapha Lakhsem, maire d’Imouzzer, est poursuivi en état de liberté provisoire pour diffamation par le gouverneur de Sefrou. / DR
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Le tribunal de première instance de Sefrou a reporté au 4 juin la première audience dans l'affaire opposant le gouverneur de Sefrou au maire d’Imouzzer. Omar Touimi Benjelloun, représentant de l’autorité centrale, poursuit en effet pour diffamation Mustapha Lakhsem, ex-MRE et ancien-champion du monde de full-contact et de kickboxing.

Ce mercredi, le parquet a décidé d'annuler la caution fixée à 50 000 dirhams après sa décision de poursuivre l'élu en état de liberté provisoire. La question de la caution avait soulevé un tollé sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ayant exprimé leur solidarité avec Mustapha Lakhsem, après avoir annoncé qu’il ne la paiera pas et qu’il préfère «la prison». Dans une déclaration à la presse, Maître Mohamed El Hellaoui, avocat de la défense, a expliqué que le report de l'examen de cette affaire intervient pour donner une occasion à son client d'apporter les preuves nécessaires aux accusations portées à l'encontre du gouverneur de Sefrou. 

Mardi, le Mouvement populaire a réagi à cette affaire, en exprimant sa «solidarité» avec son élu et membre du conseil national du parti et en assurant «suivre les développements du dossier». «Le parti exprime sa fierté envers Mustafa Lakhsem, l'une des compétences dynamiques des Marocains du monde qui est connue pour sa sincère jalousie patriotique, et son adhésion aux constantes de la patrie», assure le MP.

Tout en exprimant «sa position ferme et sa pleine confiance dans l'indépendance et le caractère sacré du pouvoir judiciaire», la formation politique a insisté sur la nécessité de permettre au maire d’Imouzzer de «bénéficier d’un procès équitable dans lequel les garanties de la défense sont remplies et de bénéficier de tout le soutien juridique et moral nécessaire dans une telle situation».  

Aux origines des inimitiés entre le gouverneur et le maire

Le bras de fer entre le gouverneur de Sefrou et le maire d’Imouzzer date de plusieurs mois. Selon plusieurs sources médiatiques tout a commencé avec une lettre adressée par Mustapha Lakhsem au ministre de l’Intérieur, appelant à l’audit de plusieurs projets dans la ville. Une missive qui envenimera la relation entre les deux parties.

Pour riposter, le gouverneur demande à son tour au ministère de l’Intérieur de lancer la procédure de dissolution du conseil de la commune et révoquer son président. Car, entre-temps, le blocage de plusieurs projets provoquera une situation inédite au sein du conseil communal, au point que le maire perdra sa majorité. Il était d’ailleurs incapable d’approuver plusieurs propositions, face au niet d’une opposition majoritaire.

Il y a quelques jours, le maire d’Imouzzer a fait des déclarations à la presse sur la situation de sa ville et les projets bloqués. Il a ainsi accusé les autorités locales d’être responsables des dysfonctionnements que connaissent certains projets, dénonçant des pressions qu’il aurait subies émanant de certains responsables pour octroyer des marchés à des sociétés spécifiques.

Des accusations qui lui ont donc valu une plainte pour diffamation, déposée «à titre personnel» par le gouverneur de Sefrou et un Caïd, ont affirmé des sources du ministère de l’Intérieur, ajoutant que celui-ci «n’est pas partie» de cette affaire.

Article modifié le 05/04/2023 à 16h25

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