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Grand Angle

Maroc : Les quotas de pêche du thon rouge se décideront à Agadir

Les quotas de pêche du thon rouge en Méditerranée et dans l’Atlantique, pour les deux prochaines années, seront fixés cette semaine à Agadir où l’ICCAT tiendra une session extraordinaire. Malgré le rétablissement des stocks de cette espèce dont la survie a longtemps été menacée par la surpêche, les ONG restent sur leur garde.  

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La Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (ICCAT), organisation intergouvernementale qui compte actuellement 48 membres dont le Maroc, tiendra cette semaine une réunion extraordinaire durant laquelle elle décidera des nouveaux quotas de pêche du thon rouge pour les deux prochaines années. La réunion, qui s’ouvre ce lundi 12 novembre pour se poursuivre jusqu’au lundi prochain, sera abritée par la ville d’Agadir, dans le sud du Maroc.

Selon le dernier rapport des scientifiques de l’ICCAT, publié début octobre, les stocks de thon rouge, longtemps victime de surexploitation, sont aujourd’hui en voie de rétablissement. Une bonne nouvelle en perspective qui n’empêche pas toutefois le comité scientifique de la commission de rester sur ses gardes. Il recommande, en effet, le maintien des quotas en vigueur actuellement, à savoir 12 900 tonnes pour la Méditerranée et 1 750 tonnes pour l'Atlantique ouest.

Les ONG dans la prudence

Les ONG sensibles à la question de la protection du thon rouge ont également choisi de rester prudentes. «Nous nous réjouissons des signes positifs de récupération des stocks, qui montrent que le plan de gestion du thon rouge est efficace», affirme Elise Pêtre, chargée du projet pêche durable au World Wide Fund (WWF) France, citée par 20minutes.fr. «Cependant les données ne sont pas complètes et on ne sait pas si cette reconstitution est importante. Nous préconisons donc de maintenir les quotas à 12 900 tonnes par an», explique-t-elle.

«Les scientifiques de la Cicta ont clairement recommandé de ne pas relever les quotas pour permettre de rétablir durablement les stocks au cours des dix prochaines années», rappelle pour sa part  Sergi Tudela, responsable pêche au WWF, interrogé par l’AFP. Pour lui, malgré les efforts déployés pour réduire la capacité de pêche, «il y a toujours trop de bateaux pour trop peu de poissons pour avoir une pêche durable».

Outre WWF, l’ONG américaine Pew Environnement Group s’est également prononcé pour le maintien des quotas actuels. «Si les données sont exactes, on aurait une récupération plus rapide que prévu», a souligné Rémi Parmentier, expert à Pew Environnement. «Mais les auteurs de l'avis disent qu'il y a tellement d'incertitudes sur la solidité des données que ce n'est pas le moment de baisser la garde», précise-t-il.

La pêche illégale pointée du doigt

Selon Pew, qui s’appuie sur une étude de l'Université de Barcelone évaluant à «112 000 tonnes la différence entre les prises de thon rouge et les quantités présentes sur le marché entre 2005 et 2011», la pêche illégale met également en péril la survie de cette espèce. «Les gouvernements doivent vraiment faire des efforts au sujet de la pêche illicite», estime Susan Lieberman, chef de la délégation du Pew devant participer cette semaine à la réunion d’Agadir.  

«Il faut renforcer les contrôles et mettre en place un nouveau système électronique de relevé des captures, qui trace le poisson, de sa sortie de l'eau à son séjour en ferme d'engraissement, jusqu'au marché japonais», ajoute-t-elle avant de poursuivre : «ce système doit être effectif pour la prochaine saison de pêche en 2013, nous veillerons à ce que les Etats ne le repoussent pas encore».

Au Maroc, la pêche au thon rouge a connu une baisse significative l’année dernière. «En 2011, les captures du thon rouge ont atteint 1 237 tonnes, soit une diminution de 22% par rapport à 2010», indique un rapport du Comité permanent pour la recherche et les statistiques relevant  de l’ICCAT,  rapporte la MAP lundi. Selon le document, cette baisse est principalement due à «la réduction des prises des palangriers et à l’interdiction des filets maillants dérivants» dits les FMD.

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