L’Italie, pays où le taux de chômage connait actuellement une hausse sans précédent, accueille actuellement plus de 5 millions d’immigrés en situation régulière. Selon un nouveau rapport sur l’immigration, publié mardi 30 octobre par l’organisation humanitaire catholique Caritas Internationalis présente dans 198 pays et territoires, le nombre des étrangers établis légalement dans la péninsule a atteint, en 2011, 5 043 000, soit 43 000 de plus qu’en 2010, note la MAP.
Selon les constats de Caritas, le pourcentage des immigrés légaux en Italie, par rapport à la population totale, est en hausse. Il est, en effet, passé de 7,5% en 2010, à 8,2% en 2011. La majorité d’entre eux, précise le même document, proviennent d’Europe (50,8%), d’Afrique (22,1%), d'Asie (18,8%) et d'Amérique (8,3 %). Qu’en est-t-il alors des Marocains ?
506 000 immigrés marocains
Les immigrés marocains, résidant légalement en Italie, représentent en effet la deuxième communauté étrangère du pays. Selon les chiffres de l’organisation caritative, ils sont près de 506 000 à y être installés. La première position est occupée par les Roumains, estimés à un million, alors que les Albanais, estimés à quelques 11 000 personnes, arrivent en troisième place. Ces chiffres rejoignent à peu près ceux du ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger qui estiment leur nombre à 486 558, selon des chiffres rendus public en juin 2012.
Près de 90% des immigrés travailleurs sont ouvriers
Toujours selon le rapport de Caritas, 63% des immigrés en Italie résident dans le nord du pays, tandis que 23,8 % sont établis au centre et 12,8% au sud. 2,5 millions d’entre eux, soit près de la moitié, disposent d’un travail. Ce chiffre représente le dixième du taux d’emploi global du pays, qui observe actuellement une augmentation de son taux chômage.
S’il y a bien des immigrés qui échappent aux préjudices de la crise économique, la majorité d’entre eux occupent des emplois «dans les échelles les plus basses du marché du travail». 83 à 93% parmi eux travaillent en effet dans le secteur ouvrier, affirme le rapport.
Un taux de chômage sans précédent
Depuis le déclenchement de la crise en Italie, plusieurs Marocains ont perdu leur emploi. «Durant les deux dernières années, ce ne sont pas moins de 13% des travailleurs marocains en Italie à avoir décidé de rentrer au pays sous l'effet de la crise», indiquait en mai dernier l'Association nationale outre frontières (Anolf), qui défend le droit des migrants et dont le président est de nationalité marocaine. «Les Marocains rentrés au pays l'ont fait en grande partie de façon temporaire en attendant une amélioration de la situation du marché du travail en Italie», expliquait-il à la MAP.
Aujourd’hui, la situation n’est pas prête de s’améliorer. Selon l'Institut national des statistiques (Istat), en septembre, le taux de chômage en Italie s’est établi à 10,8% au sein de la population active, a fait savoir mercredi l’AFP. Ce taux, en hausse de 0,2 point par rapport au mois d’août, est le plus élevé depuis janvier 2004, «date à laquelle l'Istat a commencé à publier des statistiques mensuelles sur cet indicateur».