Dans les prochains jours, le président des Etats-Unis, Joe Biden signera la Loi sur l'autorisation de la défense nationale (NDAA) pour l’année fiscale 2023. Le texte, qui finance le département de la Défense et définit les politiques de sécurité américaine, est doté d’un budget estimé à 858 milliards de dollars.
L’adoption du projet de la NDAA a fait l’objet d’un accord entre les démocrates et les républicains au Sénat et à la Chambre des représentants. Une entente scellée par un communiqué entre les leaders des deux grands partis. Parmi les signataires du document, consulté par Yabiladi, il y a le sénateur James Inhofe, président de la Commission de la Défense au Sénat, et grand défenseur des positions du Polisario aux Etats-Unis. Suite à cet accord, la Chambre basse a adopté, jeudi, la copie convenue de la NDAA avec une forte majorité bipartisane (350 députés). Le Sénat devra la valider aussi.
Le texte, de plus de 700 pages, a consacré de longs paragraphes aux menaces pesant sur la sécurité des Etats-Unis, notamment en provenance de la Russie, la Chine et l’Iran, et appelé au renforcement de la coopération militaire aves les «alliés africains». Washington accueille, d'ailleurs ce mardi, un sommet Etats-Unis-Afrique.
Absence de restrictions à la coopération avec le Maroc
Contrairement à la Loi sur l'autorisation de la défense nationale (NDAA) pour l’année fiscale 2022, la copie 2023 n’intègre pas de restrictions à la coopération militaire et sécuritaire avec le Maroc. Pour rappel, le document signé, fin décembre de l’année dernière par le président Biden, avait conditionné les aides et le financement militaire octroyés à Rabat à son engagement à «rechercher une solution politique mutuellement acceptable au Sahara occidental».
Les parlementaires pro-Polisario, menés alors par Inhofe, avaient réussi à exiger du Département de la Défense de ne réserver aucun fonds pour soutenir la participation des forces militaires du Maroc à tout exercice multilatéral administré par le Département de la Défense, à moins que le Secrétaire (de défense) ne détermine, en consultation avec le Secrétaire d'État, Antony Blinken, que le royaume est disposé à négocier avec le Polisario.
Par ailleurs, la proposition signée par le sénateur James Inhofe de transférer la prochaine édition de l’exercice militaire «African Lion», loin du Maroc, n’a pas eu droit de cité dans le nouveau projet de la NDAA. Il avait justifié, en juin dernier, sa requête par les supposés «obstacles» dressés par le royaume en vue de parvenir à un règlement du dossier du Sahara.
Pour mémoire, l’armée des Etats-Unis a annoncé, en octobre, l’organisation au Maroc de l’exercice militaire, du 15 mai au 18 juin 2023 mai. Le Djibouti, le Ghana, le Sénégal et la Tunisie accueilleront aussi des séquences des manœuvres, qui verront la participation de plus de 10 000 personnes appartenant à 20 pays de l'OTAN et d’Israël. Une annonce qui a coïncidé avec l’arrivée au Maroc du général du Corps des Marines des Etats-Unis et chef du Commandement américain pour l'Afrique (AFRICOM), Michael Langley.
En novembre, l’inspecteur général des Forces armées royales, le général Belkhir El Farouk a effectué une visite aux Etats-Unis, marquée par ses entretiens avec le vice-président des chefs d'état-major interarmées, l'amiral Christopher W. Grady. L’échange entre les deux parties a porté sur «la coopération en matière de sécurité, le renforcement de la préparation militaire et d'autres points d'intérêt mutuel», indiquait un communiqué du Pentagone. «Les Etats-Unis et le Maroc partagent une relation militaire bilatérale solide qui contribue à la stabilité et à la sécurité de l'Afrique du Nord», ajoutait la même source.
Contrairement à l’année dernière, les médias du Polisario et de l’Algérie ont passé sous silence l’examen par les deux Chambres du Parlement du budget 2023 du département de la Défense des Etats-Unis.