Menu

Grand Angle  

FIFM 2022 : Tilda Swinton «enchantée» par son retour qui célèbre le cinéma comme à la maison

Le retour de la grande actrice écossaise Tilda Swinton au Maroc a été célébré en grande pompe, en clôture du 19e Festival international du film de Marrakech (du 11 au 19 novembre), où un hommage lui a été consacré. Auprès de Yabiladi, elle revient sur plus de trente ans de carrière cinématographique.

Publié
Tilda Swinton lors de l'hommage qui lui a été rendu, en clôture du FIFM 2022 / Ph. FIFM
Temps de lecture: 3'

Sur 36 ans de cinéma et de rôles aussi variés que marquants dans le septième art, l’actrice écossaise Tilda Swinton fascine plusieurs générations de cinéphiles et de cinéastes. Entre films notables, téléfilms et séries, elle a joué pas moins de 86 rôles. Son riche palmarès en dit long sur une artiste multi-primée et récompensée à chaque étape de sa carrière, à travers laquelle elle aura marqué l’Histoire de la cinématographie, depuis la seconde moitié du XXe siècle.

Des grands événements où elle a pris part à travers le monde, celle que le réalisateur suédois Ruben Östlund surnomme «la David Bowie du cinéma» a un lien particulier avec le Festival international du film de Marrakech (FIFM), auquel elle a été invitée du 11 au 19 novembre 2022 pour présenter le film «The Eternal Daughter», sa toute dernière collaboration avec Joanna Hogg. En clôture, cette 19e édition a été l’occasion de rendre un vibrant hommage à Tilda Swinton, pour l’ensemble de ce parcours surhumain.

Tilda Swinton lors de l'hommage qui lui a été rendu, en clôture du FIFM 2022 / Ph. FIFMTilda Swinton lors de l'hommage qui lui a été rendu, en clôture du FIFM 2022 / Ph. FIFM

Une fascination pour les personnages changeants

Avant de monter sur scène pour recevoir l’Etoile d’Or, elle s’est confiée sur ce retour à la grand-messe cinématographique, qui met Marrakech sous les projecteurs, le temps d’un festival. En 2019, l’actrice y a pris part en tant que présidente du jury. Après une parenthèse en raison de la crise sanitaire de 2020, elle a exprimé son «enchantement» de revenir au FIFM pour l’hommage qui lui est rendu.

«Revenir ici est une expérience merveilleuse. J’admire ce festival, qui est très spécial pour moi. Il y a tant de réalisateurs émergents, issus de régions du monde où le cinéma est émergent aussi, notamment des autres pays d’Afrique. Ces formes d’expression et de création novatrices sont représentées ici de manière inédite.»

Tilda Swinton

De «Caravaggio», réalisé par Derek Jarman en 1986, à «The Killer» de David Fincher où elle est à l’affiche en 2022, en passant par «We need to talk about Kevin» de Lynne Ramsay (2011) et «The Human Voice» de Pedro Almodóvar (2020), Tilda Swinton a cumulé les rôles, des plus dramatiques aux extravagants, tous incarnés avec la même grâce et le naturel déconcertant. Pour cause, l’actrice a aimé tous les personnages que les réalisateurs lui ont attribués, au point où elle indique à Yabiladi qu’il lui est difficile de définir les contours ce qu’elle pourrait considérer comme le ou les personnages coup de cœur de sa carrière. «Il ne m’est pas facile de choisir, c’est comme si l’on demandait à une maman de désigner son préféré parmi ses enfants», s’est-elle exclamée avec amusement.

Tilda Swinton lors de l'hommage qui lui a été rendu, en clôture du FIFM 2022 / Ph. FIFMTilda Swinton lors de l'hommage qui lui a été rendu, en clôture du FIFM 2022 / Ph. FIFM

«Avec la multitude des rôles, sur des années, je réalise maintenant que je suis intéressée, généralement, par incarner les transformations dans les vies des gens, comment les personnes changent au fur et à mesure de leur vécu. J’aime beaucoup les histoires qui font le portrait des gens constamment confrontés à un précipice, lequel les force à changer de cap et à se transformer. Je suis fascinée par ces narratifs.»

Tilda Swinton

Le cinéma comme expression artistique de la différence

C’est pour toutes ses transformations qu’elle a réussies sur le grand écran, de manière époustouflante, que la 19e édition du FIFM lui a décerné l’Etoile d’or, en récompense à l’ensemble de sa carrière. Récemment primé à Cannes pour son film «Sans filtre», Ruben Östlund a présenté ce prix, tout en faisant un clin d’œil à Tilda Swinton pour qu’il rejoigne le cercle des réalisateurs avec lesquels elle a collaboré.

Longuement ovationnée lors de cette cérémonie de clôture pour son hommage, Tilda Swinton a fait part de sa reconnaissance aussi bien au FIFM qu’aux cinéastes qui l’ont mise en avant dans leurs films. «Le cinéma nous montre qui nous sommes, dans notre grande diversité. Il reflète nos désirs, nos échecs, nos triomphes et nos rêves. Vive le cinéma. Vive la différence», a-t-elle déclaré, lors de son discours.

La surprise de cet hommage a été la présence de Honor Swinton Byrne, fille de Tilda avec qui elle a partagé l’affiche de «The Souvenir» Part I & Part II de Joanna Hogg, et qui a remis l’Etoile d’Or à sa mère. Cet hommage a fait partie des moments marquants de cette édition du FIFM, qui a primé également James Gray, Farida Benlyazid et Ranveer Singh pour l’ensemble de leur carrière.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com