Pérou : Le gouvernement gêné par les questions sur l’annulation d’un don marocain d’engrais

Comme prévu, le ministre péruvien des Affaires étrangères a comparu, hier soir, devant la plénière de la Chambre des représentants. La reconnaissance par le président, Pedro Castillo, de la «RASD» a occupé la majeure partie des questions des députés adressées au chef de la diplomatie, rapportent des médias hispanophones.

«Le Pérou a décidé de reprendre ses relations avec la République arabe sahraouie afin de revenir à la position historique de notre pays. Le Pérou soutient les peuples qui luttent pour exercer le droit à l’autodétermination. Cela fait partie de notre tradition diplomatique», a expliqué César Landa. Il a estimé aussi que «le Royaume du Maroc manque de preuves pour revendiquer le Sahara occidental».

Le chef de la diplomatie a souligné que «la République sahraouie délivre des passeports reconnus en Amérique latine. Il n'est pas vrai qu'aucun pays ne reconnait leur passeport. La RASD fait partie de l'Union africaine».

Au lendemain du rétablissement des relations avec la «RASD», acté le 15 septembre, la direction de l'immigration au Pérou a, dans une note, ordonné à tous ses agents opérant dans les ports et les aéroports de reconnaitre les passeports délivrés par le Polisario. 

Le ministre des Affaires étrangères, visiblement agacé par les nombreuses questions des députés de l'opposition de droite et d'extrême droite sur ce sujet, a tenté de clore la discussion, affirmant que «le traitement de la politique étrangère relève de la compétence exclusive du gouvernement. Il n'y a pas de mandat constitutionnel autorisant le Parlement à diriger la politique étrangère de l'Etat péruvien».

Quant à l’annulation par le Maroc de 50 mille tonnes d’engrais promis au Pérou, suite à sa reconnaissance de la «RASD», César Landa a indiqué que l’opération n’était que l’œuvre d’un seul fonctionnaire péruvien, ajoutant que son homologue marocain n’a pas confirmé l’envoi. Et de renvoyer la balle dans le camp de son collègue au gouvernement chargé du Développement agricole pour «fournir plus d'informations» aux députés.

En effet, le 26 août, une correspondance entre l’ancien ministre péruvien du Développement agricole, Andrés Alencastre, et son ex-collègue aux Affaires étrangères, Miguel Rodriguez Mackay, a fait état du don marocain. La lettre, consultée par Yabiladi, portait sur la communication «dans les plus brefs délais» à la partie marocaine des «détails des caractéristiques techniques des engrais» sollicités par le Pérou afin d’accélérer la réception de l’offre promise par le royaume.