Près de quatre mois se sont écoulés depuis l’abolition de la circulaire Guéant, qui limitait l’accès au marché du travail aux jeunes diplômés étrangers. Aujourd’hui, malgré la mise en place d’une nouvelle circulaire signée Manuel Valls, des centaines de ces diplômés ne parviennent toujours pas à décrocher un changement de statut. C’est ce qu’a indiqué le Collectif du 31 mai hier, mardi 2 octobre, au lendemain d’une rencontre entre le ministre de l’Intérieur et 12 syndicats et associations de défense des travailleurs et étudiants sans papiers.
«Il reste des centaines de cas qui n’ont pas obtenu d’issues favorables malgré l’adoption d’une nouvelle circulaire» interministérielle, a déclaré à l’AFP Camelia, porte-parole du collectif, estimant que cela est principalement dû à la mauvaise volonté de certaines préfectures.
Selon elle, Manuel Valls a reconnu, lors cette rencontre, «l’existence de dysfonctionnements, notamment sur la délivrance de récépissés par les préfectures, sur la longueur du traitement des dossiers». «Il s’est engagé à donner de nouvelles instructions aux préfets par forme écrite», a-t-elle ajouté. L’information n’a, toutefois, pas encore été officiellement confirmée par le ministère de l’Intérieur.
Le collectif fait le bilan
Quelques heures après avoir rencontré Manuel Valls, le Collectif du 31 mai diffusait un communiqué dans lequel il présentait un bilan de l’application de la nouvelle circulaire.
«Riche des témoignages des diplômés étrangers engagés dans la procédure de changement de statut d'étudiants à salariés, le Collectif du 31 mai a fait le constat que la circulaire n'était pas appliquée de façon homogène dans toutes les préfectures : si certaines délivrent des récépissés autorisant à travailler, d'autres ne le font pas. De la même manière, les délais de dépôt puis d'instruction des dossiers varient sensiblement d'une préfecture à l'autre», déplore le collectif.
Pour rappel, la très controversée circulaire dite Guéant demandait aux préfets d’instruire «avec rigueur» et d’exercer un «contrôle approfondi» des demandes de changement de statut d'étudiant à salarié. Avec l’arrivée du gouvernement socialiste au pouvoir, le texte a été rapidement abrogé, comme l’avait promis François Hollande lors de la campagne présidentielle. Une nouvelle circulaire voyait ainsi le jour, début juin, demandant aux préfectures de «faciliter les démarches des étudiants et d’apporter une réponse rapide à leur demande de changement de statut».