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Grand Angle  

Drame migratoire à Nador : Le Maroc accuse l’Algérie et pointe son «laxisme délibéré»

Dans une note adressée aux médias ibériques, l’ambassade du Maroc a dénoncé «l’extrême violence» des migrants ayant voulu franchir la frontière séparant le Maroc à Melilla, pointant au passage le «laxisme délibéré» de l’Algérie dans le contrôle de ses frontières avec le Maroc».

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Photo d'illustration. / DR
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Le Maroc a affirmé, lundi, qu’il «déplore le drame» survenu vendredi dernier à Nador, lorsque des dizaines de migrants subsahariens ont perdu la vie après avoir été repoussés par les forces de l’ordre marocaines alors qu’ils tentaient d’entrer à Melilla. Dans une note relayée par la presse ibérique, l’ambassade du Maroc en Espagne a ainsi expliqué que «les assaillants ont infiltré la frontière algérienne, profitant du laxisme délibéré du pays dans le contrôle de ses frontières avec le Maroc».

Le jour des faits, les migrants se sont dirigés «non vers la clôture classique» qui sépare le pays de la ville de Melilla, mais vers le «poste barrio-chino», qui dispose de «quatre couloirs étroits», poursuit la même source, expliquant que «l’afflux massif d’attaquants dans ces couloirs étroits» aurait «causé une avalanche». «L’extrême violence des assaillants et la stratégie de l’assaut», affirme l’ambassade du Maroc en Espagne, «dénote un sens aigu de l’organisation, une progression planifiée et une structure hiérarchique de dirigeants aguerris et entraînés avec des profils de miliciens expérimentés dans les zones de conflit», indique l’ambassade du royaume à Madrid.

La note envoyée par l’ambassade marocaine comprend plusieurs photos montrant des bâtons, des couteaux et des crochets. Les migrants arrêtés ont expliqué qu’ils voulaient utiliser ce matériel pour escalader la clôture et non pas pour attaquer les gendarmes. Le Maroc estime, par ailleurs, que ses forces ont agi avec un «haut sens du contrôle et du professionnalisme».

Une version qui rejoint les informations du gouvernement espagnol

L’ambassade a également pointé la «dangerosité et violence des réseaux de trafic qui sont prêts à prendre tous les risques dans la négation totale du caractère sacré de la vie des personnes». Elle rappelle qu’au cours des cinq dernières années, le Maroc a démantelé 5 000 réseaux de trafic d’êtres humains, 256 d’entre elles en 2021 et une centaine en 2022, et a empêché 360 000 tentatives de migration irrégulière depuis 2017.

Le Maroc a enfin souligné son intention de poursuivre sa lutte «impitoyable et implacable» contre les réseaux de traite des êtres humains et de renforcer la coopération avec ses partenaires, dont l’Espagne.

La presse espagnole rappelle que selon les informations dont dispose le gouvernement espagnol, c’est au cours d’une vague d’environ 2 000 personnes se dirigeant vers la barrière frontalière que près de 500 d’entre eux se sont rassemblées pour tenter de pénétrer sur le territoire espagnol. «Ils ont voulu entrer par une porte que l’un des migrants avait réussi à ouvrir, et il y a eu une avalanche qui a tué une vingtaine d’entre eux par asphyxie ou par écrasement lorsque les rangées de derrière ont poussé les rangées de devant et aussi quand un groupe qui escaladait vers le toit du centre de contrôle est tombé sur ceux d’en dessous», ajoute-t-on.

Le Maroc fait état de 23 morts et 76 blessés parmi les migrants, tandis que des ONG recensent au moins 37 morts.

A rappeler que l’Algérie et le Polisario se sont emparés de ce drame pour fustiger la politique migratoire du Maroc. 

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