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Interview

L’avenir des énergies renouvelables au Maroc présenté par Tarik Hanane [Interview]

Le directeur du développement de l’Agence marocaine pour l'énergie durable (Masen), Tarik Hanane, s’est confié au micro de Yabiladi après une table ronde nommée «clean energy, fueling a renewable future» à l’Expo Dubaï 2020 pour présenter les opportunités au Maroc et partager l’exemple du royaume en la matière.

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Tarik Hanane. / DR
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Où en sont aujourd’hui la politique et les projets marocains d’énergie renouvelable, notamment en rapport avec l’objectif 2030 ?

Nous sommes réunis dans ce magnifique pavillon Maroc pour présenter l’expérience marocaine en termes d’énergie renouvelable, puisque nous sommes un des leaders à la fois au niveau continental et aussi à l’échelle internationale. Depuis la mise en œuvre de la stratégie du royaume en 2009 avec des objectifs clairs chiffrés, nous avons plus de 4 000 mégawatts (MW) d’énergie renouvelable opérationnelle, à la fois solaire, éolien et hydraulique soit plus de 35% du mix électrique national.

Avec l’objectif de 52% à 2030, nous sommes tout à fait confiants quant à notre capacité à l’atteindre, voire le dépasser grâce justement aux projets déjà en cours, soit en construction, soit en phase de bouclage financier et qui devraient être mis en service assez prochainement.

Aujourd’hui nous souhaitons aller au-delà d’une simple introduction massive des énergies renouvelables, mais avoir derrière une vraie décarbonation de l’économie à travers l’utilisation du potentiel renouvelable marocain pour adresser d’autres secteurs que le réseau électrique, notamment le secteur de l’industrie, agricole, du transport. Aujourd’hui parmi des vecteurs qui se positionnent comme les secteurs potentiels il y a la production de l’hydrogène vert et ça peut représenter un positionnement intéressant de notre pays dans la production de cette denrée à laquelle beaucoup d’opérateurs s’intéressent aujourd’hui.

Concernant le stockage et les stations de transfert d’énergie par pompage, il y a cette volonté de stocker l’énergie solaire dans laquelle le Maroc a fait des choix en matière de technologie. Où en est-on ? Se dirige-t-on vers plus de stockage de cette énergie ?

Justement, nous avons cet objectif d’introduction massif des énergies renouvelables et pour l’accompagner, nous avons besoin de développer les moyens soit de production flexible, soit de stockage, soit d’interconnexion pour pouvoir atténuer et dépasser cette intermittence.

Là-dessus le Maroc, que ce soit l’Office national de l'électricité ou Masen, nous travaillons sur ce mix et parmi les moyens de stockage, il y a en effet la station de transfert d’énergie par pompage (Step) dont la première a été mise en service en 2006 à Afourer. Une autre Step est en cours de construction et qui sera mise en service dans un ou deux ans à Abdelmoumen. Il y a également la capacité de stockage en sel fondu avec 510 MW opérationnel à Ouarzazate, soit entre 3 à 7 heures de stockages selon le besoin.

Dans le futur d’autres Steps sont prévus avec une capacité additionnelle de 700 MW et également à moyen terme le stockage par batterie qui devient intéressant avec la baisse des coûts.

Vous avez évoqué l’interconnexion, on a vu un projet de liaison avec la Grande-Bretagne, avez-vous des détails sur ce projet ?

Il y a plusieurs développeurs qui s’intéressent au Maroc avec l’export, mais aussi l’hydrogène avec des projets gigantesques en dizaine de milliers de MW. Aujourd’hui théoriquement et techniquement, tous ces projets sont faisables et intéressants. Avec ces capacités gigantesques il faut du temps pour les développer et parmi les développeurs effectivement l’un d’eux s’intéresse à transporter l’électricité sur une grande distance. Pour la mise en œuvre, un temps est nécessaire, mais nous sommes confiants que ce genre de projets verra le jour.

L’idée du projet désert tech n’est pas abandonné et il y aurait la possibilité que d’autres pays puissent utiliser l’énergie produite au Maroc notamment en Europe ?

L’électricité aujourd’hui grâce aux interconnexions devient une commodité qui est échangée. Là où c’est intéressant de la produire elle sera produite, et là où il y a une demande elle sera consommée et avec ce flux qui va de la production à la consommation il se trouve que nous avons d’excellentes richesses en termes de renouvelable solaire qui nous positionne dans une place de production de choix.

Article modifié le 12/10/2021 à 12h36

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