Le Biladi, le Marrakech et le Bni Nsar, bloqués dans le port de Sète depuis janvier, devraient être déplacés pour permettre la reprise des liaisons vers le Maroc, a annoncé l’Etablissement public Sète-Port Sud de France, gestionnaire du port, dans un communiqué rendu public mardi. Décision prise lors d’un conseil d'administration extraordinaire tenu lundi dernier, rapporte AFP. En effet, dès le 28 mai prochain, comme l’a signifié Marc Chevallier, président du port, au journal d'information économique La Lettre M, la compagnie italienne Grandi Navi Veloci assurera les lignes reliant Sète à Tanger et Nador. Pour rappel, celle-ci avait répondu à l’appel d’offre lancé par le ministère marocain de l’Equipement et des Transports lui permettant d’assurer la liaison pendant une année.
La priorité aux marins
Une fois la reprise de la ligne par GNV annoncée, les 200 marins de la Comarit, abandonnés à quai depuis plus de quatres mois, s’étaient totalement opposés à tout déplacement de leurs navires, ne souhaitant pas être encore plus oubliés qu’ils ne le sont déjà par leur employeur. Les dirigeants du port de Sète ont pu obtenir ce compromis en décidant «à l’unanimité de renoncer au caractère privilégié de la créance du port (130.000 euros à ce jour) au profit de la créance salariale des marins. Cette décision permettra aux marins de récupérer leurs salaires sur le produit de la vente des navires», indique le communiqué. Le port accepte ainsi de passer de «premier créancier à second créancier», afin notamment «d’apaiser la détresse des 200 marins», explique M. Chevallier.
L’arrêt des lignes n’a pas uniquement porté préjudice aux marins de la Comarit, mais aussi au port de Sète, puisque le trafic sur les lignes vers le Maroc génère «200 000 passagers». Au trimestre, le port enregistre ainsi une baisse de trafic de 6,38 %, passant à 888 005 T contre 948 472 au 1er trimestre 2011. Par ailleurs, Il n’y a pas que le port, précise M. Chevallier lors de son passage à la radio RTS. Pour lui, «les agents maritimes, les pilotes, les remorqueurs, […], les employés à la gare maritime et autour de ça, la ville de Sète, les commerçants, les bars les hôtels, les stations d’essences, tout ce qui vit autour du Maroc et autour de ce trafic de 200 000 passagers», sont négativement impactés. Les dirigeants du port de Sète considèrent qu’en cette saison estivale, la réouverture de la ligne Sète-Tanger-Nador est fondamentale pour l'économie portuaire et régionale. Et c’est la Comarit qui ne pourra pas en profiter, car c’est pendant cette période que l’armateur marocain réalisait la plus grosse part de son chiffre d’affaires.