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Grand Angle

Condamnation du rappeur « El 7a9ed » : La société civile continue la mobilisation

Vendredi 11 Mai, Mouad Belghouat, alias «El 7a9ed», a été finalement condamné à un an de prison ferme pour «insultes à l’égard des autorités» et «outrage à un corps constitué». Le rappeur paie ainsi au prix fort la rançon de son impudence : celle de s’en être pris ouvertement aux autorités en publiant une vidéo parodique et dénonciatrice, "Kilab ed-Dowla". Depuis l’annonce de sa sentence, ONG de défense des droits de l’homme et société civile montent au créneau pour condamner ce cas de bafouage exemplaire du droit constitutionnel à la liberté d’expression. Compte-rendu. 

Publié
Vendredi 11 Mai, le rappeur contestataire El 7a9ed a été condamné à un an de prison ferme
Temps de lecture: 3'

Un an de prison ferme. C’est ce qu’il en coûtera au rappeur El 7a9ed pour s’en être pris verbalement aux services de la DGSN (Direction Générale de la Sûreté Nationale) au travers d’une vidéo-montage intitulée «Kilab ed-Dowla» («Les Chiens de l’Etat») dans laquelle il dénonce, entre autre, la corruption de la police et la servilité de l’entourage du Roi. C’est le  verdict qu’a rendu, vendredi dernier, le tribunal de première instance d’Ain Sebâa à Casablanca.

Prononcé en l’absence de ses avocats, qui avaient collégialement décidé de se retirer de ce pastiche de procès lors de l’audience du 7 mai, le verdict est tombé comme un couperet alors que s’ouvre dans moins d’une semaine les festivités musicales du festival Mawazine de Rabat, un festival censé promouvoir verbatim : « l’ouverture […] et la tolérance ».

Un procès expéditif où l’absence de preuves devient un motif de sentence

Faisant fi du témoignage du chanteur, ou de l’absence de preuves permettant d’établir factuellement sa participation à l’élaboration du vidéo-montage pour lequel il est inculpé,  le tribunal de la première instance d’Ain Sebâa a rendu son verdict au début du week-end dernier ; un verdict sans appel: en vertu de l’article 263, Mouad Belghouat est jugé coupable d’outrage «à l’encontre des représentants des forces de l’ordre dans l’exercice de leur fonction» dans l’intention de «salir leur honneur» et, en vertu de l’article 265, coupable «d’outrage à l’encontre d’un corps constitué».

Toutes les charges sont donc retenues contre lui. La cour a d’ailleurs rejeté toutes les motions visant à le faire libérer. Indignés, les avocats du chanteur ont donc fait savoir qu’ils iraient en appel.

Réactions : Human Rights Watch, AMDH et société civile montent au créneau

Evidemment, la sévère condamnation de Belghouat provoque de vives réactions, à commencer par celles des ONG de défense des droits de l’homme. Figure de proue de cette contestation, l’ONG américaine «Human Rights Watch», qui est montée au créneau dès le début de l’affaire. Sa présidente régionale (Nord Afrique et Moyen-Orient), Sarah Leah Whitson, relevait d’ailleurs dès samedi (soit au lendemain du procès) le paradoxe entre «le Maroc [qui] accueille prochainement un festival international de musique des plus célèbres et l’emprisonnement d’un de ses chanteurs» simplement parce que celui-ci a émis «des paroles et des images qui déplaisent aux autorités».

Ce paradoxe parait d’autant plus flagrant que la Nouvelle Constitution consacre le droit à la liberté d’expression (cf. article 25). Or, dans les faits, la mise en application de ce principe constitutionnel se heurte aux articles du code pénal sur lequel les Cours de Justice du royaume se basent pour déterminer leurs sentences.

C’est précisément «ce décalage entre les principes constitutionnels et leur mise en application» à retardement différé que déplore Mme Khadija Ryadi, la présidente de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH), contactée par nos soins. Selon la présidente de l'AMDH, ce décalage n'est d'ailleurs qu'un des dommages collatéraux «du manque d’indépendance de la justice» qui, rappelle-t-elle, «est lui aussi garanti par la Nouvelle Constitution».  Selon la susnommée, le fait que la justice soit placée sous le joug de l'exécutif est à l'origine de la tournure qu’a pris «l’Affaire Belghouat». Car de fait, si Belghouat est devenu «un prisonnier d’opinion» , c'est bel et bien parce qu' «il représente quelque chose de gênant pour le pouvoir en place», à savoir : «un activiste du mouvement du 20 Février», qui s’en «prend ouvertement» au makhzen, et qui, par le biais de sa musique, «touche et fédère les jeunes».

Il est vrai qu'en écrivant des textes engagés et dénonciateurs, la musique d'El 7a9ed parle aux jeunes, et ce, qu'ils soient issus de milieux populaires ou non. C'est pourquoi ils ont été très nombreux à se mobiliser pour lui, à lui venir en aide tout au long de son procès. Manifestant leur indignation dans la rue et sur la toile, les jeunes ont ainsi multiplié les appels de solidarité visant à faire libérer le rappeur contestataire. De nombreux groupes (sur Facebook : «Free Mouad ») et blogs militant pour que justice lui soit rendue ont émergé sur les réseaux sociaux et plus généralement sur la toile. Figure emblématique de la contestation populaire, la libération du jeune chanteur est d’ailleurs devenue un mantra collectif, si bien qu'une vidéo-pétition a été mise en ligne pour exhorter la justice marocaine à l'écrouer de ces charges. Dans cette vidéo, on voit des personnes du monde entier tenant une pancarte à la main sur laquelle est toujours inscrit le même message : «Liberté pour El7a9ed». Et la justice marocaine de leur répondre, par décision arbitraire interposée, d'attendre l'année prochaine. 

lire oui mais pas n'importe quoi
Auteur : ichiadmia
Date : le 16 mai 2012 à 03h24
un papi marocain disait y a pas de justice et aussito jeter en prison? si vous avez cru a cette histoire vous n'avez pas assez de cervelle et vous devez lire des articles qui vont t'apprendre le "critical thinking" je sais pas comment ca s'appelle en francais
si vous faites votre propre investigation dans cette hoistoire vous serz etonner d'apprendre que votre article a ete partial, le journal veut faire passr le message qu'il ya pas de justice au Maroc, alors en raconte cette histoire et je vous assure que si ce papi est au prison c'est pour d'autres raisons pas pour avoir dit qu'il ya pas de justice.
En plus au Maroc ya des lois et je vous assure que la justice est encore meilleur au Maroc
j'ai vu pas mal de citoyens insulter publiquement des fonctionaires si se passe dans mon pays d'accueil, on applle la police tout de suite et on doit payer une amende et parofois l'amende et la prison pour non respect d'un fonctionaire d'etat.
En plus vous dites ici que les juges sont corrompu est ce que vous avez des preuves pour supporter votre hypothese sinon c'est une accusation grave et c'est le malheur des marocains, d'une hypthese ils inventent une verite.
bien dit
Auteur : ichiadmia
Date : le 16 mai 2012 à 02h45
tres bien dit, j'ajoute simplement que la place d'un voyau est derriere les barreaux.
?
Auteur : Bento
Date : le 16 mai 2012 à 00h23
avoir des principes ce n'est jamais facile, maintenant si je te comprends bien, c'est parce-que il est médiocre qu'on doit le mettre en prison, y a mieux comme argumentation... et épargnes moi tes conseils, car depuis que tu as appelé a voter front de gauche, et supporter des ideaux complètement à l'inverse au Maroc, tu as perdu toute crédibilité, mais cela ne m'étonne pas au font, tu es juste comme cette espèce de marocains malheureusement encore trop nombreux qui sont à géométrie variable, où seul l'intérêt prime, et surtout ne s'attaquer qu'aux faibles.

Ce jeune rappeur, je le connaissait pas, le montage vidéo qu'il nie, pour lequel il a été condamné bien avant son procès et emprisonné comme si il s'agissait d'un assassin, violeur .... montre l'arbitraire de la justice vis à vis de lui, dans un cas pareil la présomption d'innocence doit primer, y a pas mort d'homme y a pas le moindre risque de fuite, les prisons sont surchargés...



!!!?
Auteur : azouz des bois
Date : le 15 mai 2012 à 23h54
Le confort t’es monté a la tête aux points d’aubier d’où tu viens je ne pense pas que tu as reçu une invitation « VIP »quelles sont tes raison d’être ici je me pose la question. Le changement viendra que de la critique, le silence tue. Tu me parle des lois tu aimerais être condamné par un juge corrompus et lui-même a corrompus pour s’acheté son titre si ça se trouve même son bac !je ne connais pas ce rappeur, j’ai jamais entendu une seule de ses chansons, le souci c‘est que personne n’a confiance dans la justice marocaine, pour un air de liberté on te casse les dents, la police marocaine des bourricots, pour cette phrase au Maroc c’est la prison assuré, j’ai lu un article ou un papi marocain de 80ans qui osé dire ya pas de justice il a était jeté en prison aussitôt.
Alors mon cher participant, tu es surement toléré, mais pas aimé dans ce pays autant que moi, ce n’est pas pour autant que tu ferais tes bagages et rentré dans le plus beau pays pour y manger des cailloux et des coups de pieds aux fesses ou au pire un séjour MIDNIGHT.
!
Auteur : participant
Date : le 15 mai 2012 à 23h08
bento , je te sens de plus en plus seul ici...
Seul contre tous . ;-)

Si ce jeune savait manier la langue , il aurait pu dire la meme chose autrement .... nass elRiwane tu connais ? la chanson Ya Jammal .. tu connais ?
Je te conseil de l'ecouter ... tu comprendras mieux la mediocrité de ce pseudo rapeur de pacotille

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