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Grand Angle

Covid-19 au Maroc : Le milieu scolaire montre un faible taux de positivité globale

Réalisée en janvier dernier sous la supervision du ministère de la Santé, une opération de dépistage des infections à la Covid-19 dans le milieu scolaire a indiqué un faible taux de positivité, qui atteint 2,4%. Mais d’une région à l’autre, ce taux connaît d’importants contrastes.

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Photo d'illustration / DR.
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Deux services relevant du ministère de la Santé se sont basés sur les résultats d’opérations de dépistage, menées en janvier dernier dans le milieu scolaire, afin de mieux connaître la situation épidémiologique concernant la propagation du nouveau coronavirus dans les écoles. Dans un rapport récemment publié, la Direction d’épidémiologie et de lutte contre les maladies (DELM) ainsi que le Centre national d’opérations d’urgence en santé publique (CNOUSP) indique que sur 31 611 élèves testés, 767 étaient positifs, soit un taux de 2,4%.

Si la faible valeur de positivité globale dans les établissements scolaires peut être rassurante, ce taux connaît des différences considérables, en fonction des régions. En effet, plus une région est touchée par la pandémie, plus cela implique une positivité élevée également dans les écoles. Ainsi, cette valeur peut atteindre le double, avec 4,8% à Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, ou baisser à 0,7%, comme c'est le cas à Marrakech-Safi.

Les variantes de la Covid-19 seraient pratiquement absentes chez les élèves

D’autres résultats indiquent que sur l’ensemble de ces cas positifs, cinq seulement sont des anciens malades. Par ailleurs, 2,6% des jeunes infectés sont symptomatiques, mais montrant «des signes bénins d’infection respiratoire aigüe et/ou des signes sensoriels». Aussi, 77,5% des covid+ ont fait partie d’un groupe de cas atteints au sein de leurs établissements scolaires.

Cela dit, «sur le total des 767 cas positifs, 458 (60%) ont été adressés à l’INH en vue d’un screening pour la détection des nouveaux variants par défaut d’amplification de la cible portant sur le gène S». Cette «analyse n’a révélé aucun nouveau variant», affirme le rapport, consulté par Yabiladi.

Par ailleurs, «153 (20%) échantillons émanant des régions de RSK, TTA, FM, MS et SM ont été séquencés, dont 30 réalisés au niveau de l’Hôpital d’instruction militaire de Marrakech, n’ont montré aucune mutation d’intérêt». Aussi, «trente-deux pour cent des échantillons (246), collectés majoritairement au niveau de la région de CS, sont en cours de séquençage».

Les élèves concernés par ces dépistages dans les collèges et les lycées sont répartis sur six régions parmi celles qui connaissent un nombre important d’infections globales au nouveau coronavirus, notamment à Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Fès-Meknès, Marrakech-Safi et Souss-Massa. L’analyse revêt une grande importance, puisqu’elle permet de connaître l’impact de l’émergence de nouvelles variantes de la Covid-19, susceptibles d’être fortement contagieuses chez les jeunes et les adolescents.

De ce fait, l’objectif de cette opération a été d’«estimer le niveau de circulation du SARS-CoV-2 chez la population des collégiens et lycéens, estimer la proportion des formes asymptomatiques parmi ces élèves, caractériser génétiquement les variants circulants chez cette même population» et «sensibiliser les élèves et leurs parents sur les mesures préventives à prendre face à la Covid-19».

Renforcer la sensibilisation pour prémunir le milieu scolaire de fortes infections

Dans ce rapport, les deux départements relevant du ministère de la Santé précisent que «la détection de ces cas (isolés ou clusters) au sein d’un établissement scolaire n’implique pas automatiquement que la chaîne de transmission s’est produite dans le cadre scolaire lui-même». C’est pourquoi, il reste «difficile de déterminer si la transmission s’est produite au sein de l’école ou en milieu communautaire». En revanche, «des chaînes de transmission peuvent se produire au sein de ces établissements, comme était le cas des clusters-classes identifiées» au cours de l’opération de dépistage.

Aussi, ce rapport souligne que les résultats de séquençage sont «concordants avec les données de circulation des nouveaux variants au sein de la population marocaine», d’autant plus que «les cas détectés au Maroc de ces variants étaient isolés ou montrant une faible circulation dans l’entourage». Il rappelle aussi que l’infection de l’enfant et l’adolescent «n’est pas rare, malgré qu’elle soit moins fréquente que l’adulte», d’où l’importance d’«une action rapide de re-sensibilisation des élèves et leurs parents sur la maladie et sur les mesures préventives».

Rappelant que «si les mesures de prévention sont bien appliquées, il est très peu probable que les établissements solaires constituent des environnements de propagation du virus plus favorables que les environnements professionnels ou de loisirs avec des densités de population similaires», les auteurs soulignent que l’utilité de fermetures des établissements scolaires reste un sujet de grand débat dans le monde et notamment au Maroc.

Dans ce sens, ils rappellent que «les fermetures d’écoles peuvent contribuer à une réduction de la transmission du SARS-CoV-2, mais l’évaluation de leur efficacité par rapport aux autres mesures est très difficile».

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