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Grand Angle

Accord Maroc-USA-Israël : Tel-Aviv veut rassurer Rabat

Deux jours après la décision américaine de suspendre temporairement des ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, Meir Ben Shabbat s’est entretenu téléphoniquement avec Nasser Bourita.

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Meir Ben Shabbat et Nasser Bourita à Rabat / Archive - MAP
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Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est entretenu avec le conseiller à la sécurité́ nationale d’Israël, Meir Ben Shabbat, ce vendredi au téléphone. «Les deux responsables ont convenu de mettre en place des groupes de travail qui s’attèleront à la conclusion d’accords de collaboration dans de nombreux domaines, notamment les investissements, l’agriculture, l’eau, l’environnement, le tourisme, la science, l’innovation et l’énergie», indique la MAP.

«Du fait de la pandémie de la Covid-19, ces groupes de travail se réuniront en ligne. Cependant, une délégation marocaine de haut niveau se rendra en Israël dès que possible, peut être en février, pour finaliser les termes de ces accords. Une délégation israélienne, menée par Ben Shabbat, est également attendue au Maroc durant le mois de février», précise la même source. Cette visite coincidera très probablement avec l’ouverture officielle du bureau de liaison à Rabat.

Rabat et Tel-Aviv ont repris leurs relations diplomatiques, le 10 décembre 2020. Depuis les échanges entre les ministres des deux gouvernements sont fréquents. Le roi Mohammed VI s’est entretenu aussi au téléphone, le 25 décembre, avec le Premier ministre Benyamin Netanyahu.

Tel-Aviv veut rassurer Rabat

Côté timing, cet entretien entre Nasser Bourita et Meir Ben Shabbat intervient dans une séquence politique marquée par deux événements phares sur les accord d'Abraham. Le samedi 23 janvier, il y a eu l’appel téléphonique entre Ben Shabbat et le nouveau conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Jake Sullivan. «Les deux parties ont discuté des possibilités de renforcer le partenariat au cours des prochains mois, notamment en s’appuyant sur le succès des accords de normalisation conclus par Israël avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc», soulignait la Maison blanche dans un communiqué.

Si cet appel a permis de rassurer les capitales arabes signataires d’accords avec Tel-Aviv, elles ont vite déchanté avec l’annonce, le 27 janvier, de la suspension des Etats-Unis de ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. Si le prétexte de la «guerre au Yémen» ou de «l'examen de routine» de ces contrats est avancé pour justifier la décision, il n’en demeure pas moins qu'elle a déçu et suscité des inquiétudes chez les quatre Etats arabes.

Pour le moment, l’administration Biden a soigneusement évité d’aborder la reconnaissance par Donald Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Mercredi, Antony Blinken a en effet esquivé une question sur ce sujet, lors de son point de presse du mercredi 27 janvier. En revanche, il s’est félicité du rétablissement de relations entre Israël tout en réaffirmant le droit de son département à examiner les engagements pris dans ces accords.

Au lendemain de la «suspension temporaire» de ventes d’armes à Riyad et Abou Dhabi, le Premier ministre israélien et son ministre de Défense ont minimisé l’impact de la mesure prise par Washington. «Cela ne les (accords) affectera pas, nous avons dépassé le point de non-retour (…)  Tout le monde a compris que c'était une étape historique et qu'il y a d'énormes avantages (…) Je pense que cela va aller de l'avant», a rassuré Benyamin Netanyahu. Malgré le fossé le séparant du chef du Likoud, Benny Gantz, vice Premier ministre et ministre de la Défense, a également estimé que la mesure américaine est sans incidence sur les accords d’Abraham, la qualifiant de simple procédure «routine».

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