L'affaire El Guerguerate a donné l'occasion à Pablo Iglesias, le 2e vice-président du gouvernement de coalition de gauche en Espagne, de manifester sa profonde amitié avec le Polisario. Prenant fait et cause pour les revendications de ses amis au Front, il a écrit, hier, sur son compte twitter que le Conseil de sécurité dans sa résolution adoptée le 13 janvier 1995 «réaffirme son engagement à organiser, sans plus tarder, un référendum libre, juste et impartial pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental…»
Depuis son entrée au gouvernement, le 13 janvier 2020, le chef de Podemos s’est gardé d’aborder les questions se rapportant à la politique marocaine. D’ailleurs, il n’a pas hésité en février de la même année à prendre ses distances avec la réunion de son camarade au parti et actuel secrétaire d’Etat aux droits sociaux, Nacho Alvarez, avec une délégation du Polisario. «C’est le ministère des Affaires étrangères qui détermine la position de l’Espagne sur le Sahara», avait-il souligné dans des déclarations à la presse ibérique.
Quelques semaines auparavant et en réponse à une question sur la décision du Maroc d’élargir ses frontières maritimes, il s’était dit convaincu que la cheffe de la diplomatie, Mme Arancha Gonsalez, «saura apporter la réponse la plus adéquate et la plus conforme au droit (…) Je n’ai pas le moindre doute que la ministre va faire son devoir de manière excellente».
Force est de constater qu’entre février à novembre, la position de Pablo Iglesias au sein de l’exécutif espagnol s’est nettement renforcée. La survie des socialistes de Pedro Sanchez au pouvoir dépend en grande partie de Podemos, il leurs garantit l’abstention voire même le soutien des indépendantistes en Catalogne et au Pays Basque. En témoigne l’approbation, la semaine dernière, de la formation basque Bildu, bras politique de l’organisation terroriste ETA, du projet de loi de finances 2021 grâce à une médiation du chef de Podemos.