Maroc : 581 000 emplois perdus entre les troisièmes trimestres de 2019 et de 2020

L’économie marocaine a perdu 581 000 postes d’emploi entre le troisième trimestre de 2019 et la même période de 2020, contre une création de 143 000 postes, une année auparavant, selon le Haut commissariat au Plan (HCP). Cette baisse est liée à une perte de 237 000 postes en milieu urbain et 344 000 dans le rural, précise le HCP dans une note d'information relative à la situation du marché du travail au T3-2020.

Par type d’emploi, 421 000 rémunérés ont été perdus, résultat d’une perte de 226 000 en milieu urbain et de 195 000 en milieu rural, relève la note. L’emploi non rémunéré a régressé de 160 000 postes, conséquence d'une perte de 149 000 en zones rurales et de 11 000 emplois en zones urbaines.

Entre le T3-2019 et la même période de 2020, le taux d’activité a baissé, au niveau national, de 44,9% à 43,5%, alors qu'il a baissé de 50,8% à 48,0% en milieu rural et de 41,7% à 41% en milieu urbain. L’écart entre hommes et femmes a atteint 52,1 points, avec des taux d’activité respectifs de 69,9% et de 17,8%.

De son côté, le taux d’emploi a baissé de 40,7% à 37,9% au niveau national, alors qu'il a connu une baisse de 2,1 points en milieu urbain et de 3,7 points en milieu rural, fait savoir le HCP. L'écart entre hommes et femmes a atteint 47,2 points avec des taux d'emploi respectifs de 61,9% et de 14,7%.

Le taux de chômage au niveau national s’est ainsi accru de 3,3 points, pour s'établir à 12,7% au troisième trimestre 2020. Il a enregistré une forte hausse aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain, passant respectivement de 4,5% à 6,8% et de 12,7% à 16,5%.

Le nombre de chômeurs a ainsi augmenté de 368 000 personnes entre le T3-2019 et T3-2020, passant de 1 114 000 à 1 482 000, ce qui correspond à une augmentation de 33%, relève le HCP.

Ce dernier explique cette hausse par une augmentation de 276 000 en milieu urbain et de 92 000 en milieu rural. Le taux de chômage a enregistré une forte hausse parmi les femmes, de 13,9% à 17,6% et parmi les hommes, de 8% à 11,4%. Par ailleurs, il a connu une forte augmentation parmi les jeunes de 15 à 24 ans (5,7 points), passant de 26,7% à 32,3%, souligne la même source. Pour sa part, le taux de chômage des diplômés a enregistré une hausse de 3,2 points, passant de 15,5% à 18,7%, ajoute le HCP.

Le volume du sous-emploi, dans ses deux composantes liées, respectivement au nombre d'heures travaillées et à l’insuffisance du revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé, est passé durant la même période, de 969 000 personnes à 1 182 000. De 481 000 à 627 000 dans les villes et de 488 000 à 556 000 à la campagne.

Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 9,1% à 11,6%, au niveau national, de 7,8% à 10,5% en milieu urbain et de 10,8% à 13,3% en milieu rural. Celui des hommes (13%) est deux fois plus élevé que celui des femmes (6,3%). Ill est de 10,7% en milieu urbain (contre 9,4% pour les femmes), alors qu’en milieu rural, il est presque six fois plus élevé parmi les hommes avec 16,3% que parmi les femmes (2,5%).