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Réaction de M. Benisti aux protestations contre son rapport

Suite à quelques manifestations de mouvements associatifs et la publication d'une dénonciation du rapport Bénisti notamment sur notre site : Yabiladi.com, le député du Val de Marne Jacques-Alain Bénisti réagit en publiant sur son site internet une mise au point que nous reprenons en l'état.

Pour lire l'article consacré à la stigmatisation des populations immigrées et de leur "patois" :
>>France : Un rapport parlementaire accable le "patois des immigrés"

Le pré rapport sur la prévention de la délinquance, remis le 16 novembre dernier à la demande du Ministre de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, a entraîné la mobilisation de plusieurs syndicats et mouvements associatifs agissant dans la mouvance libertaire et anarchiste dans la presse et sur Internet ainsi que par quelques manifestations sans grand succès. On n’en attendait pas moins de la part de ce ceux qui n’ont aucun intérêt à voir un gouvernement de droite s’atteler à régler au problème de la délinquance en France.

La précédente majorité, qui a fait la preuve de son inertie et de son laxisme dans sa politique sécuritaire, ne pouvait que réagir négativement aux propositions que le groupe parlementaire a formulé qui, bien que fermes pour certaines, seront sans nul doute beaucoup plus efficaces que les quatre derniers plans de préventions, tous avortés et classés sans suite.

Pour ce collectif national unitaire - qui réunit la CGT, FSU, SUD, le syndicat de la magistrature, la coordination des étudiants du travail social, le collectif des formateurs en travail social, la ligue des droits de l’homme, etc - il est préférable de laisser la situation telle qu’elle est aujourd’hui. Les préconisations du pré rapport osent faire, en effet, état d’une prise en charge, dès l’école maternelle, du jeune enfant qui présente des difficultés d’adaptation, de compréhension ou de comportement en collectivité. Que ces propositions soient contraires aux idéaux socialistes, qui préconisent plus le laisser aller ou la liberté pour chacun de se comporter comme bon lui semble, n’est pas étonnant.

Pour eux, le seul fait de s’occuper d’un jeune en difficulté, c’est le cataloguer aussitôt « délinquant dangereux » alors que le pré rapport suggère, bien au contraire, d’accorder une attention particulière et attentive à ces enfants grâce à la création d’une équipe médico-pédagogique qui l’entoura et décidera ou non de mettre en place un accompagnement spécifique.

Loin de vouloir stigmatiser ou caricaturer certaines catégories sociales, il s’agit bien, par ces propositions, d’aider l’enfant et sa famille à régler ses problèmes comportementaux dès les premiers signes de difficultés. Il s’agit aussi, par là, d’éviter à l’enfant de s’engager dans une courbe ascensionnelle qui peut, c’est vrai, conduire à terme dans la délinquance. Si, toutefois, les problèmes perdurent, la nomination d’un référent, pour toute la durée jugée nécessaire par l’équipe médico-pédagogique, est préconisée pour qu’un suivi rapproché et individualisé de l’intéressé soit opéré.

Les détracteurs du pré rapport font également des raccourcis rapides, assimilant le jeune en difficulté à un malade, sous prétexte qu’un médecin scolaire ou un pédopsychiatre lui apporte son aide par sa compétence professionnelle. Ils stigmatisent ainsi un peu plus l’intervention du groupe médico-pédagogique qui a vocation première d’assister le jeune et de régler rapidement et dans les meilleures conditions ses difficultés.

Quant aux amalgames honteux de ce collectif de détracteurs, sur la soi-disant stigmatisation des familles étrangères dans le rapport, c’est véritablement scandaleux. Le fait d’aider un jeune qui tend à se marginaliser parce qu’il a du mal à appréhender la langue française n’a rien de choquant. Inciter les parents à parler français lorsqu’ils sont en présence de leur enfant qui a des difficultés afin de l’aider à maîtriser la langue française n’a rien de scandaleux, bien au contraire. Essayer de faire croire que l’échec scolaire mène à la criminalisation est purement mensonger et totalement inventé.

Le pré rapport a simplement mis en avant le fait que l’échec scolaire est un des principaux facteurs de déviance qui, à terme, peut mener à la délinquance. C’est pourquoi il doit être pris en compte à sa juste valeur par un accompagnement et une aide personnalisée de l’élève en difficulté.

L’internat, contrairement à ce que dit ce collectif de détracteurs, doit être préconisé seulement lorsque toutes les autres solutions à la disposition de l’éducation nationale ont été épuisées et n’ont apportées aucunes améliorations. Toutes les expérimentations menées en internat ont, d’ailleurs, eu des résultats probants sur les jeunes pour les aider à revenir dans le droit chemin. Diaboliser cette forme d’éducation reste aux yeux de tous les professionnels une aberration.

S’il est vrai que le pré rapport suggère des mesures plus fermes (structures spécialisées ou centres fermés) lorsque les faits et délits du mineur ont atteint un niveau tel qu’il constitue une nuisance réelle - d’abord pour lui mais également pour l’ensemble de la communauté scolaire - il s’agit bien, par ces mesures, d’agir dans l’intérêt du jeune et de lui permettre de se réorienter en lui donnant les moyens de se réinsérer dans la société par l’enseignement des valeurs sociales fondamentales, de civisme et de respect d’autrui, et l’apprentissage d’un métier conforme à ses aptitudes.

Les parlementaires membres de cette commission ont pensé que ces mesures étaient préférables à l’incarcération et pouvaient donner une autre chance à ces jeunes qui, pour beaucoup, ont un potentiel non négligeable.

En tout état de cause, pour ce collectif de détracteurs, il est préférable de laisser ces jeunes dans l’indifférence, plonger dans une désocialisation irrémédiable et vers un avenir sans issue, qui créé de surcroît un climat de peur et une spirale infernale que nous connaissons bien dans certains quartiers dits sensibles.

Par contre, nos opposants ne disent pas un mot sur les conséquences de cette délinquance notamment pour leurs victimes. La détérioration des biens et des personnes, dans des milieux sociaux déjà défavorisés, ne suscite aucun intérêt de la part de ce collectif. Les atteintes à la dignité féminine, les nuisances nocturnes qui troublent la quiétude de quartiers entiers, les multiples vols ou incendies de véhicules, les violences en milieu scolaire, comme dernièrement à Aulnay sous Bois, n’ont jamais interpellé ce collectif. Il me semble qu’il est de notre devoir d’élu, d’entendre l’appel au secours de ces jeunes, qui installés désormais dans un système irrévocable de délinquance n’ont plu d’alternative que d’y rester. Ils regrettent tous qu’au moment ou ils ont dérapés, souvent très jeunes, on ne leur ait pas tendu la main.

Il semble que ce qui dérange le plus, soit qu’un gouvernement veuille enfin prendre ces problèmes à bras le corps et trouver des solutions à un problème grave de société. Les donneurs de leçon sur ces sujets sociaux, qui n’ont rien fait quand ils étaient au pouvoir, refusent toutes propositions constructives qui puissent apporter un changement positif. Tout porte à croire qu’ils craignent que ces réformes n’apportent des changements bénéfiques qui pourraient vider totalement de leur substance leur fonds de commerce et leurs idéaux militants.

Heureusement, les français ne sont pas dupes et se rendent maintenant compte de cet état de fait. Je souhaite, à cet égard, que certains journalistes qui ont complaisamment relayés le mouvement d’humeur de ce collectif, sans ouvrir de débat contradictoire avec les auteurs du rapport, s’en tiennent à une vision objective et pluraliste des faits.

Source : Site web du député du Val de Marne
http://www.jabenisti.com

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