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derb Korea...Casablanca
K
2 février 2010 00:01
Salam toufik94
Voilà ma réponse:
Non, absolument pas , il ne s'agit pas d'un extrait de récit ni d'une histoire ou sentiment.Il s'agit tout simplement de simple bribes puiseés de la belle époque.
b
2 février 2010 21:18
Citation
KRANKLE a écrit:
BRIBES
A Dar Al Baïda d'antan, la ligne de bus, reliant Aïn Chok à Derb Omar, en passant par Garage Allal, était électrique. Et électrique était notre joie à la vue du malheureux receveur , qui tentait avec rage ,de remettre les longues aiguilles en métal du bus à leur place, tout en s'excusant auprès des passagers et des passants que les aiguilles ont failli heurter en se décrochant

A Dar Al Baida, nous nous précipitions les nuits d'été, vers minuit de chaque samedi ,en direction de la Route de Médiouna et plus précisément à la hauteur de la station d'essence "Shell" sise juste en face de Derb Sadni , pour voir passer à bord de leurs voitures les feus Bouchaib Al Bidaoui , Al Kadmiri , Oumi Lharnounia , et le Maréchal kibbou, qui venaient juste de nous régaler par les ingrédients savoureuses, de chants et de sketchs durant toute une fantastique soirée artistique diffusée en direct , en noir et blanc et sans coupures depuis le studio de Ain Chok sur la seule chaine de TV qui excellait à l'époque .

A Dar Al Baida des sixties , les quartiers , rues : Sidi Allal El Kerouani , Jamaa Chleuh , Sidi Belyout , le Mellâh , la squala , Bousmara , Onawa , Jrane , Bousbire Lakdime , Botouile et Souk Aawa, étaient des endroits magiques pleins à craquer d'une nuée de savoir et de connaissance sans égale
.
A Dar Al Baida des années folles, les soi-disant insensés et vagabonds qui erraient à travers les ruelles de Derb Chorfa, n'étaient pas des fous à lier. Ils étaient quelque part ,des sages et des penseurs .Je cite parmi eux un certain sourd-muet nommé " Al Aidi Boulklab " un géant , haut de deux mètres avec le teint étrangement brun , vêtu d'une large foukia de couleur vert criard , avec de longues cheveux noirs huilés avec de la brillantine et soigneusement tressés descendants jusqu'à ses hanches . Et l'autre " Aarafa " de petite taille, avec le crâne rasé et le regard glacial , habillé jour et nuit, d'un seul burnous en laine noir , usé par les intempéries.

A Dar Al Baida la côtière, nous avions appris en groupe les ABC de la natation à la fontaine de Ain Chok et aux marécages de Laarissa (L'actuel Hay Al Amal) avant de se perfectionner à Mrizigua, puis aux plages des Ain Diab et Sbaa. Le prix du ticket de la piscine municipal (Mosquée Hassan II) était à l'époque faramineux et hors de portée de nos petites bourses (Argent de poche).

A Dar Al Baida la métropole, le théâtre municipal était énigmatique mais réellement théâtral. Par contre, les cabinets de toilette publiques situés à quelques pas étaient des vilains endroits à éviter surtout par nous les gosses, car ils étaient fréquentés le plus souvent par des ressortissants étrangers malintentionnés , de mœurs légères qui cherchaient à assouvir une certaine vilaine faim .
A suivre de très près…..

Salam FRANKLE,

Je suis un enfant des années cinquante,tout ce que tu as décrit fait partie de mon enfance et de ma jeunesse,le trolley-bus rouge qui traversait Derb Sultan,on l'appelait" Srak-zit",Quand à "Al Aidi" il s'installait à côté de notre maison, avec ses cheveux longs et noirs brillants, grâce à nos généreuses mamans pour l'huile d'olive,l'henna,Kronfel etc...il fumait,mais point sourd et muet,un '3issaoui'qui jouait L3aita, sauf erreur de ma part. Mais à Derb Sultan personne ne mourrait de faim ni de soif.

Quand "3ouinat Assaboun" notre lieu de pêche au filet et je l'ai déjà raconté...Derb Sultan est une ville dans la ville...j'étais nourrit de Tintin,du capitain Swing comme tant d'autres "wlad derb"...je n'ai jamais oublié,jamais...

cordialement,bara



Modifié 1 fois. Dernière modification le 02/02/10 22:13 par BARA222.
K
3 février 2010 02:53
Salam Bara222,
A te lire, j'ai la grande certitude que nous nous (toi, moi et les autres du même âge), chamaillons dans les mêmes coins des rues étroites de Derb Assaltane. La preuve en est, c'est que tu m'as bien rectifié le tir, en affirmant que l’Aidi était bel et bien un " Aissaoui " et non, un sourd- muet. Bravo, mon vieux, tu as tout à fait raison et je te lève mon chapeau. Mais comme tu le sais, une cinquantaine d'années, nous sépare de cette belle époque et il se peut que notre mémoire lourde de souvenirs nous trahit de temps en temps et comme disait le Grand Mec : " on n'oublie rien de rien, on s'habitue, c'est tout".
Néanmoins, certains petits détails restent figés dans nos souvenirs, tel que :
Le fameux jour de ma circoncision, je me suis enfoui et refugié sous une table du café-maure de si Abdallah, sise rue du Caire, juste à côté de la petite Gargote de Si Bouchaïb Moul al Houte qui servait, avec abondance et à bas prix des croustillantes et fraiches fritures de poissons. Mon évasion était de courte durée car un voisin ainé m'a attrapé et ramené à la maison pour subir ce rite musulman. Je me suis enfoui car ma mère, mes tantes et mes nos voisines avaient eu la maladresse de fredonner avec un air mélancolique juste à l'arrivée du "coiffeur " cet inoubliable chant ponctué par les pleurnicheries de ma mère : " Al Hajjam al Aar alik, .Rah oulidi bin idike" et rien qu'en entendant cette lamentation féminine, j'avais cru qu'on allait m'égorger. Si je me rappelle bien cet événement, c'est que j'ai subi, tard ,cette opération, car j'étais l'ainé et je devais attendre la croissance des mes petits frères pour y passer ensemble et à la même occasion..
La circoncision se fait de nos jours à la hâte et en catimini, à l'hôpital ou aux cliniques, sans foules, sans rites, sans henné, sans chevaux et surtout sans ce fameux chant nostalgique.
A propos. La rue 44 de Derb Chorfa relie la rue du Caire (à la hauteur de la boutique d'Al Bachir Moule Al Houte) et celle ou se trouve collège Al Jahid .Cette rue a vu naitre des anciens et valeureux résistants Bidaouis. L'une des maisons de cette rue, était à la longue, la cible des nombreuses descentes nocturnes et musclées des éléments des brigades spéciales de la police coloniale française.
P-S:Le Grand Mec n'est autre que le grand Jacques Brel
b
4 février 2010 19:49
Bonsoir KRANKLE,
Pour la mémoire de Derb Sultan,si tu pouvais préciser aux lecteurs de Derb Sultan où d'ailleurs et surtout pour ceux qui essaient d'établir une part de vérité sur nos Droubas...

Ancienne 3aouina ?

Souika?

Fatima Toumi ?

La rue du Caire ! impossible environ un Km ???? parce-que !




A l'époque , nous les " titis " ,débrouillards ,de la rue 44 de Derb Chorfa , nous l'appellions à haute voix " chfinja " , avant de prendre la poudre d'escampette ,à travers les ruelles avoisinantes , de peur , de subir , non ses réprimandes , mais les représailles de nos de nos pères qui respectaient jalousement et sans coditions cette personne .
Elle était vielle , âgée de 70 ans environ et de petite taille .Elle avait le dos courbé et marcahait à petits pas , un minuscule panier en osier à la main renfermant ses provisions procurées ,régulièrement et tôt le matin à la " souika ".

Les habits qu'elle portaient étaient étrangement et complètement de couleur noire ( mocassin - collants - longue jupe - foulard - petit sac et béret ).

Nous n'avions peur d'elle , mais cette femme nous intriguait nous les gamins .Elle n'avait pas de famille et ne parlait à personne sur la voie publique à l'exception des bouchers et des venduers des légumes, mais parfois , le soir , certains parmis nous recevaient des raclées par nos vieux ,pour nos insultes envers " chfinja " qui apparemment connaissait la famille et la demeure de chacun de nous les morveux de Derb Assaltane .

Eh oui , " chfinja "n'était seulement pas une femme seule , solitaire ,intriguante , très distinguée qui avait pris l'habitude de se coiffer d'un béret noir à la forme d'un beignet (sfanja), mais elle était une sage-femme qui a contribué à faire accoucher un nombre considérable des femmes du quartier car elle travaillait comme assistante de " fatima tami " , elle même infirmière-accoucheuse et dirigeait une sorte de maison de soins sise rue du Caire juste en face de l'ancienne "Aouina ".

En conséquence , " chfinja " était en quelque sorte la " dada " de plusieurs d'entre nous qui se régalaient de la taquiner.

Autre vérité et c'est le comble : "Chfinja" était une sainte juive marocaine , qui parlait , discutait , mangait ,dormait , se réveillait , se ravitaillait , enfin , vivait et surtout se plaignait de nous à nos pères à la marocaine .

avec mes amitiés....bara
K
5 février 2010 03:51
BRIBES ;
Pour la mémoire de Derb Assaltane et en réponse à Mr. Bra222:
La rue du Caire :
Elle relie l'ancienne Route de Médiouna (Bd. Med VI) et la place des Sraghna. Je n'ai jamais mesuré sa longueur et j'ai avancé hasardeusement qu'elle pourrait être 1 km (environ), ce qui veut dire qu'elle peut varier entre les 500,800 et mille mètres. Petit, elle me paraissait très longue .Quand on garde le souvenir d'un lieu, on le garde et on le décrit comme il était et est dans notre mémoire, enfin comme on le voyait, et non comme il l'est de nos jours.
L'ancienne Aaouina :
Elle était située à quelques mètres de l'ancien Garage de Jilali sis à l'intersection de la route de Médiouna et la rue du Caire. Si on part du ce garage vers Assaha, L'Aaouina était à une cinquantaine de mètres, coté droit et quand je dis Aaouina, je veux dire " Sakkaya " publique avec les 4robinets à manivelles dont le débit était arrêté chaque fin d'après-midi à 18h par un employé de la Baladia et réouvert par le même employé vers 6h du matin.
Autre chose ;
De l'Aaouina, toujours du coté droit et jusqu'à la première rue qui menait directement au four traditionnel (Farrane Al Boudali de Derb Attolba) s'étendaient les baraques d'une écurie( Kouri) qui abritaient les chevaux , les mules et les ânes des propriétaires de charrettes (Karwilas ) et de ce qu'on appelait à l'époque les " Karrous ", utilisés généralement pour le transport des marchandises légères ,et occasionnellement ,des cadeaux de la "Hdiya", derrière laquelle marchaient en fanfare le groupe folklorique des " Ghayatas".
Au début des années soixante, l'autorité a décidé de faire démolir les baraques de cette écurie à cause du manque de propreté et d'hygiène qui y sévissaient et des odeurs nauséabondes qu'elles dégageaient, qui ont été l'origine de la maladie d'Assalma qui a atteint plusieurs gamins qui avaient l'habitude de jouer le foot sur la voie publique à proximité des ces lieux.

Fatima Attami :
Pour ce qui est de cette dame, on l'appelait Mme Fatima Attami et non Toumi et elle gérait un de ces lieux des premiers soins et des opérations d'accouchement à la traditionnelle et au domicile. J'ignorais et j'ignore encore sa qualité dans le domaine de la médecine, mais elle était une bonne soignante et accoucheuse imméritée. J'ai appris plus tard qu'elle a déménagé à l'avenue 2 Mars pour ouvrir une petite clinique en la même matière (J'espère que l'un des ces descendants, intervienne, par le biais de ce forum, pour éclairer notre lanterne dans ce contexte).

LA SOUIKA:
Elle est en quelque sorte parallèle à la rue du Caire (du coté Derb Chorfa). .Elle s'étendait du Garage Al Abdi (Tourneur) à la librairie Annajah en face du 7eme arrondissement urbain. Elle abritait à l'époque tout un essaim de boutiques de bouchers, de marchands, (à prix raisonnables), de légumes et d'herboristes, etc.
Voilà, Mr. Bara222, j'espère avoir été un peu plus clair.
Je ne suis pas tout à fait précis, mais c'est de la narration de l'histoire ancienne, si j'ose dire. Alors, soyons ensemble et dans une certaine mesure, un peu indulgents les uns envers les autres , devant certains mais inévitables trous de mémoire et surtout vis-à-vis des innombrables fautes de frappe, qu'elles soient de style ou de grammaire.
Et comme disait le deuxième Grand Mec :
" Avec le temps ...
Avec le temps, va, tout s'en va…
On oublie le visage et on oublie la voix,
Le cœur quand ça bat plus, c'est pas peine d'aller chercher plus loin,
Faut laisser faire et c'est très bien.
" Avec le temps ...
Avec le temps, va, tout s'en va…
On oublie les passions et on oublie les voix…
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas tard, surtout ne prends pas froid
" Avec le temps ...
Avec le temps, va, tout s'en va…
……………………………………..
…………………………………….
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent seul, peut-être mais peinard.
Et l'ont se sent floué par les années perdues
Alors vraiment …. Avec le temps …."

Alors Mr. Bara 222 et compagnie.Soyons PEINARDS, et continuons notre petit:Danse: bon chemin ….
Cordialement
Je déclare, y persiste et signe, je m'appelle Krankle.
A suivre de très près ….Welcome
v
5 février 2010 16:07
bonjour a vs tous

A travers vos écrits ns sommes entrain de découvrir les petits secrets d une grande ville qui a vu naitre nos chers enfants.
merci pour cette balade au sein de ces ruelles que ns fréquentons chaque jour ss savoir leurs vraies identités.
on aimerais bien lire tout ca sur un bouquin signé wlad addar albayda
tres cordialement les bidawa
b
6 février 2010 02:13
Salam Krankle,
Avec le temps,j'aime toujours .Mes droubas ,mes ruelles sombres,étroites,pavées,mais chaleureuses,solidaires rouges et verts où verts et rouges avec le temps sans tram 33.

L'Aaouina,qui vient du mot Ain 'source', qui est en fonction du débit d'eau et à Derb Sultan j'en ai connu 4 : 1-- Derb Korea , la rue perpendiculaire à la rue 5 en partant de Sahat Sraghnas vers Sidi Maarouf ,juste avant L'Koudiya et le 7 arrondissement à main droite.
Une fontaine en fonte verte émaillée à un mètre de hauteur à manivelle...
2--Sahat Sraghnas,j'avais des photos en NB quand j'étais membre du centre culturel Français,hélas!
3--Derb Espagnol avant d'arriver au cinéma Malakiya...
4--Derb Carlotti après Kissariyat Al Haffari ,en allant vers la Route de Médiouna à gauche.

la liste reste ouverte...Sans Hérmitage qui fut pour nous gamins source d'eau et de Riyals avec les 3alagues 'les sangsues ' au souk Korea avec d'autres ingrédients...

à Derb Sultan,le cinéma de plein air à Derb Chorfa dans les années Soixante....

cordialement bara
K
6 février 2010 18:35
Bribes :
A lire les derniers pages de ce forum consacrées à Derb Assaltane, on a l'impression que les vétérans natifs de ce quartier ont déserté les lieux pour aller s'installer à la planète Mars.
Depuis le 7 janvier, seuls, Mme Charifa 20 et Mr. Bara222, persistent encore et incitent les autres à donner plus d'ampleur et d'animation aux souvenirs ayant rapport aux gens, endroits et événements qui ont marqué ce beau coin de la métropole.

Mr., bara222, Salam mon grand,
Je garde moi aussi et jalousement ma carte d'inscription au Centre Culturel Français sis Bd. Zerktouni des sixties.

" Hé, jeune homme, je suis désolée, mais, vous devez enlever votre manteau avant d'accéder à la grande salle, Je le garderai pour vous et vous le récupérerai à la sortie, je m'excuse, mais c'est le règlement "
C'est ainsi, que j'ai été toujours accueilli lors de ma visite hebdomadaire au C.C.F, les jours d'hiver, et ce de la part, d'une bonne vielle dame française qui dépassait largement les soixantaines et qui se tenait sereine comme un sphinx, derrière un joli bureau, placé juste à droite de l'entrée du centre.
Je m'exécutais sans objection et j'enlevais mon soi-disant manteau avant de lui monter ma carte d'inscription et d'entrer par la suite à la salle où régnait un silence de mort, brisé à intervalles irréguliers, par le bruit des pages de livres inlassablement tournées par des gens de tout âge avides de savoir .
A propos: L'habit que je portais en dessus de ma jaquette de cuir et mon pantalon en jeans (Lee ou Wrangler) et mes souliers larges en daim, n'était point un manteau. C'était une lourde " Djellaba " en laine, de couleur marron tissée au " Manjaj ".
Il était interdit à l'époque aux inscrits voulant accéder à la bibliothèque de porter ce genre de vêtements .les responsables du centre prétendaient que c'était un bon endroit pour camoufler un, deux, voir trois ouvrages non empruntés mais chipés du centre et ils avaient raison. (Tu vois ce que je veux dire Mr. Bara222. Al Faham Yafham )
Ma visite terminée, je récupérais mon (beau manteau), je sortais du centre pour reprendre ma bagnole garée à côté (une bicyclette bleue 650) et emprunter le premier tournant à droite du côté de l'église catholique qui mène en montant vers le palais royal avant de virer vers la Route Médiouna, en évitant biensûr les agents de police de la circulation postés au niveau de garage Allal car j'avais perdu le reçu de mon luxueux moyen de transport .Tu te rapelles , On n'avait pas de police d'assurance pour nos bicyclettes .Un simple reçu d'achat suffisait.
Pour ce qui est des bandes dessinés que nous nous régalions à lire, et à côté de tintin et capitaine swing que tu as cité : il y avait Zembla – Akim- Blec le rock, Tarzan etc….
P-S Je garde tjrs ma carte de transport scolaire en bus portant les lignes 20-6 et 36
cordialement
A suivre de très près
b
8 février 2010 22:39
Citation
KRANKLE a écrit:
Bribes :
A lire les derniers pages de ce forum consacrées à Derb Assaltane, on a l'impression que les vétérans natifs de ce quartier ont déserté les lieux pour aller s'installer à la planète Mars.
Depuis le 7 janvier, seuls, Mme Charifa 20 et Mr. Bara222, persistent encore et incitent les autres à donner plus d'ampleur et d'animation aux souvenirs ayant rapport aux gens, endroits et événements qui ont marqué ce beau coin de la métropole.

Mr., bara222, Salam mon grand,
Je garde moi aussi et jalousement ma carte d'inscription au Centre Culturel Français sis Bd. Zerktouni des sixties.

" Hé, jeune homme, je suis désolée, mais, vous devez enlever votre manteau avant d'accéder à la grande salle, Je le garderai pour vous et vous le récupérerai à la sortie, je m'excuse, mais c'est le règlement "
C'est ainsi, que j'ai été toujours accueilli lors de ma visite hebdomadaire au C.C.F, les jours d'hiver, et ce de la part, d'une bonne vielle dame française qui dépassait largement les soixantaines et qui se tenait sereine comme un sphinx, derrière un joli bureau, placé juste à droite de l'entrée du centre.
Je m'exécutais sans objection et j'enlevais mon soi-disant manteau avant de lui monter ma carte d'inscription et d'entrer par la suite à la salle où régnait un silence de mort, brisé à intervalles irréguliers, par le bruit des pages de livres inlassablement tournées par des gens de tout âge avides de savoir .
A propos: L'habit que je portais en dessus de ma jaquette de cuir et mon pantalon en jeans (Lee ou Wrangler) et mes souliers larges en daim, n'était point un manteau. C'était une lourde " Djellaba " en laine, de couleur marron tissée au " Manjaj ".
Il était interdit à l'époque aux inscrits voulant accéder à la bibliothèque de porter ce genre de vêtements .les responsables du centre prétendaient que c'était un bon endroit pour camoufler un, deux, voir trois ouvrages non empruntés mais chipés du centre et ils avaient raison. (Tu vois ce que je veux dire Mr. Bara222. Al Faham Yafham )
Ma visite terminée, je récupérais mon (beau manteau), je sortais du centre pour reprendre ma bagnole garée à côté (une bicyclette bleue 650) et emprunter le premier tournant à droite du côté de l'église catholique qui mène en montant vers le palais royal avant de virer vers la Route Médiouna, en évitant biensûr les agents de police de la circulation postés au niveau de garage Allal car j'avais perdu le reçu de mon luxueux moyen de transport .Tu te rapelles , On n'avait pas de police d'assurance pour nos bicyclettes .Un simple reçu d'achat suffisait.
Pour ce qui est des bandes dessinés que nous nous régalions à lire, et à côté de tintin et capitaine swing que tu as cité : il y avait Zembla – Akim- Blec le rock, Tarzan etc….
P-S Je garde tjrs ma carte de transport scolaire en bus portant les lignes 20-6 et 36
cordialement
A suivre de très près

Salam KRANKLE,
Avant d'arriver au CCF bd Zerktouni,j'ai passé quelques années au CCF à Ain-Borja des baraques militaires,mais quelle chaleur,un ancien militaire surement d'Indochine à l'accueil et deux Françaises, d'un âge mûre pour l'emprunt,le retour et le conseil,une table ronde en osier pour les magasines et périodiques,il faut dire qu'on était pas nombreux mais quelle gentillesse ...La j'ai apprit les différents plans de cinéma, tous les 15 jours une projection suivi d'un débat,Renoir,Cocteau etc ...et quand c'était la semaine du cinéma,une fois par an j'avais des entrées gratuites au Lynx...j'allais à pieds et même au Bd Zerktouni...

Je garde jalousement 3 cartes début des années 70 ,membre de la RTM ,moniteur des colonies de vacances et la RAM...

mes amitiés bara
K
12 février 2010 00:21
[[u]b]Bribes de notre guerre à nous[/u][/b]:
Notre guerre à nous, ne ressemblait point, à celle des boutons de Louis Pergaud, ni à l'autre qualifiée de feu de J-H Rosny.
Nous n'avions pas besoin de reconquérir la flamme pour rallumer le feu à l'effet de cuire la viande de nos gibiers et nous n'avions jamais perdus nos agrafes, même après certaines défaites.

Notre guerre à nous, n'était pas des étoiles et n'avait rien à voir avec la guerre de cent ans et ses terribles batailles.

S'ils étaient de notre époque, le général Robert E Lee et son éternel rival du même grade Ulysses S Grant, auraient été des apprentis de guerre, devant l'ampleur de Notre guerre à nous. Et Geronimo, l'apache, aurait apprécié nos stratégies et nos manœuvres.
Nous avions tous le même grade et durant Notre guerre à nous, ils n'y avaient pas de dégâts matériels ni pertes humaines.
Nous livrions des batailles acharnées, rangées, parfois de corps à corps, le dimanche matin pour récupérer une parcelle de terrain conquise le samedi après-midi par le camp hostile.
Nos présumés ennemis avaient le même âge et des motivations similaires.
Derb Sadni était notre état major et notre refuge en cas de retraite.
Le passage souterrain "AL Karroumia " était le lieu emprunté (le plus sûr) pour accéder silencieusement et par petits groupes, aux marécages de " Lalla Maäyza" (Hay Al Amal actuellement).
" Lalla Maäyza" : (des parcelles de champs cultivées par des ouvriers à la solde de Ben Msik où poussaient, la coriandre, le persil, les radis, les choux, les choux-fleurs et les artichauts), était le champ de bataille de Notre guerre à nous, nous les petits morveux des années soixante
Elle fût l'objet du conflit qui nous opposait avec Eux, eux les petits morveux des années soixante de Derb Al Kabir.
" Lalla Maäyza" fût le grand étang où nous péchions sans souci, ni péchés, les petits poissons rouges d'eau douce, les grenouilles et les têtards.
Elle était à nos yeux les jardins d'Eden et de même pour beaucoup d'oiseaux sédentaires et migrateurs. Elle fût, mieux encore, l'endroit de plusieurs petits terrains (Rouguiyate) pour exercer le sport (footing et football).
Aucun réalisateur marocain, n'a daigné jusqu'à présent, porter sur le grand écran Notre guerre à nous et pourtant elle était grandiose, joyeuse et pleine de clichés communs et mémorables.
Les jets de pierres à la main, les frondes et les minuscules gourdins, étaient les seules armes utilisées et autorisées par la communauté Derbsaltaniste de l'époque .

Ceux qui se sont baignés à " Lalla Maäyza" (ils sont nombreux), gardent toujours à la bouche, j'en suis sûr, ce goût nostalgique des algues douces de l'étang de " Lalla Maäyza" et cette senteur dégagée de la terre chaude soudainement trempée par les premiers averses bienfaisantes de l'automne.
A suivre de très près .
Cordialement.
K
12 février 2010 01:28
Bribes de notre guerre à nous:
Notre guerre à nous, ne ressemblait point, à celle des boutons de Louis Pergaud, ni à l'autre qualifiée de feu de J-H Rosny.
Nous n'avions pas besoin de reconquérir la flamme pour rallumer le feu à l'effet de cuire la viande de nos gibiers et nous n'avions jamais perdus nos agrafes même après certaines défaites.

Notre guerre à nous, n'était pas des étoiles et n'avait rien à voir avec la guerre de cent ans et ses terribles batailles.

S'ils étaient de notre époque, le général Robert E Lee et son éternel rival du même grade Ulysses S Grant, auraient été des apprentis de guerre, devant l'ampleur de Notre guerre à nous. Et Geronimo, l'apache, aurait apprécié nos stratégies et nos manœuvres.
Nous avions tous le même grade et durant Notre guerre à nous, ils n'y avaient pas de dégâts matériels ni pertes humaines.
Nous livrions des batailles acharnées, rangées, parfois de corps à corps, le dimanche matin pour récupérer une parcelle de terrain conquise le samedi après-midi par le camp hostile.
Nos présumés ennemis avaient le même âge et des motivations similaires.
Derb Sadni était notre état major et notre refuge en cas de retraite.
Le passage souterrain "AL Karroumia " était le lieu emprunté (le plus sûr) pour accéder silencieusement et par petits groupes, aux marécages de " Lalla Maäyza" (Hay Al Amal actuellement).
" Lalla Maäyza" : (des parcelles de champs cultivées par des ouvriers à la solde de Ben Msik où poussaient, la coriandre, le persil, les radis, les choux, les choux-fleurs et les artichauts), était le champ de bataille de Notre guerre à nous, nous les petits morveux des années soixante
Elle fût l'objet du conflit qui nous opposait avec Eux, eux les petits morveux des années soixante de Derb Al Kabir. " Lalla Maäyza" fût le grand étang où nous péchions sans souci, ni péchés, les petits poissons rouges d'eau douce, les grenouilles et les têtards. Elle était à nos yeux les jardins d'Eden et de même pour beaucoup d'oiseaux sédentaires et migrateurs. Elle fût, mieux encore, l'endroit de plusieurs petits terrains (Rouguiyate) pour exercer le sport (footing et football).
Aucun réalisateur marocain, n'a daigné jusqu'à présent, porter sur le grand écran Notre guerre à nous et pourtant elle était grandiose, joyeuse et pleine de clichés communs et mémorables.
Les jets de pierres à la main, les frondes et les minuscules gourdins, étaient les seules armes utilisées et autorisées par la communauté Derbsaltaniste de l'époque.

Ceux qui se sont baignés à " Lalla Maäyza" (ils sont nombreux), gardent toujours à la bouche, j'en suis sûr, ce goût nostalgique des algues douces de l'étang de " Lalla Maäyza" et cette senteur dégagée de la terre chaude soudainement trempée par les premiers averses bienfaisantes de l'automne.
A suivre de très près.
Cordialement.
K
19 février 2010 01:36
Bribes sur le chemin de l'école
C'était au temps où Miki, joli Miki et Mina, jolie Mina, ainsi que Miro, étaient des bons amis.
C'était au temps où le père de Mina avait une moto et une pipe.
C'était au temps où, Bichon, le petit âne, voulait aller dans la lune, sans amener avec lui, la pauvre petite chèvre de monsieur Seguin.
C'était au temps où, Souad était à la librairie (Al maktaba) et Youssouf aimait jouer le rôle de son père.
C'était au temps de kitaboun (livre), kouboun (verre) et katoutoun (poussin).
C'était au temps de baba, boubi, baboun et boubi bi babi.
C'était au temps où Ahmed Boukmakh et H. Tranchart nous enseignaient, par l'intermédiaire de nos instituteurs à l'école primaire, le meilleur moyen de bien lire et comprendre les langues arabe et française.
C'était au temps où les tables des classes étaient des pupitres, les pupitres contenaient des encriers et l'encre était bien noire, pour nous permettre, d'écrire lisiblement sur le blanc des pages de nos cahiers avec des plumes en métal.
C'était au temps où l'impératif du verbe lire (ikraä) était le titre et le symbole incontournable, de nos manuels en langue arabe.
C'était au temps où deux plus deux égalait bien quatre.
C'était au temps où le temps était bon temps

C'était au temps où le bon temps était notre temps, nous les écoliers de l'école mixte de koréa.de Casablanca.
v
19 février 2010 14:23
mmmmmmmmmmmerci de ns rappeler cette belle époque un chien qui sait lire balimako le petit noir qui n avait jamais vu l homme blanc esperontos va au marché souad fi almaktaba c est notre nostalgie notre petite enfance quelle belle époque l odeur des couvertures de cahiers l encre les encriers les plumes les tabliers tjrs tachés d encre notre petite peur nos punitons sur les bout des doigts au bon matin nos petites mains si glacées.....nos sendal chrayjmatte nos botte noirs hhhhhhhhhhhhh nos plastiques sur la tete nos capuchons dechirés tjrs par les poches......quand ns rentrons tout mouillée nos mamans ns gattent tellement ...on aimait bien se mouiller pr vivre ce moment sacrés allah allah 3la bnyti fazgatte!!!!!que de nostalgie..........
mmmmmmmmmmerci infiniment pr ce fameux retour ce beau souvenir qui berce notre petite enfance si pure et si innocente!



Modifié 1 fois. Dernière modification le 19/02/10 14:25 par charifa20.
v
19 février 2010 21:17
La mémoire (détruite) de Casablanca !

Après trois jours de pluie, les rayons de soleil ont percé les nuages noirs et illuminé les bâtiments de Casablanca. Les bâtiments et les trous béants. C’est devant un de ces trous, rue Sidi Belyout, en face de l’hôtel Royal Mansour, que l’association Casamémoire pour la sauvegarde du patrimoine architectural du XXème siècle a organisé mercredi matin un sit-in. Parce qu’avant le trou, il y avait un hôtel art déco des années 20. L’association l’avait identifié comme l’un des 45 immeubles de la ville à sauvegarder. L’hôtel a été démoli il y a deux mois.

Un autre immeuble, également sur la liste (établie par Casamémoire à la demande de la Wilaya) a été démoli la semaine dernière dans le quartier Gauthier. Les membres de Casamémoire protestent contre ces abattages sauvages. « Nous organisons ce sit-in pour interpeller les sympathisants de notre cause. Nous demandons le gel des démolitions, un inventaire du patrimoine et des zones à sauvegarder, ainsi qu’un véritable plan de protection afin d’instaurer des règles » déclare Laure Augereau, membre de l’association.

Ce matin-là, ils sont une cinquantaine à s’être déplacés, des architectes, journalistes, urbanistes, médecins, membres de l’association, mais également des sympathisants, têtes connues de Casablanca, Momo du Boulevard, Bechar El Mahfoudi de l’Association des créateurs de mode, Soumyia Jalal-Mikou de l’Association des designers du Maroc, le chanteur Barry. Ils posent devant la banderole. Tous profondément amoureux de Casablanca. D’ailleurs, chacun arbore l’autocollant « I Love Casa ». L’ambiance est plutôt détendue.

Pourtant, les membres de l’association sont inquiets. « Le plan d’aménagement urbain de la ville est en train d’être mis en place. Mais en attendant, c’est le flou juridique », déplore Aadel Essaadani. Nous avons constaté une accélération des démolitions depuis 4 ou 5 mois ». Inquiets car la ville laisse les promoteurs immobiliers détruire le patrimoine casablancais. « Cet ensemble art déco néoclassique est l’un des plus riches au monde. On ne trouve son équivalent qu’à Miami, Buenos Aires et Tel Aviv » précise Aadel Essaadani. L’objectif de l’association est de préserver des zones, car c’est l’ensemble urbain qui fait sens, et non un immeuble isolé.

Abderrahim Kassou, le président de Casamémoire est confiant : « Nous sommes pressés et optimistes. Pressés parce que le projet du tramway devrait voir le jour dans quatre ans dans le centre de Casablanca et qu’il faut instaurer des règles dès maintenant. Optimiste parce que de plus en plus de casablancais s’intéressent à leur patrimoine. Il y a beaucoup plus de monde au sit-in d’aujourd’hui qu’à celui que nous avions organisé il y a une dizaine d’années ». Et les médias, très présents pendant la manifestation, seront certainement le relais de ces dénonciations. Abderrahim Kassou insiste : « La sauvegarde du patrimoine n’est pas une contrainte. Les propriétaires devraient comprendre que rénover un bâtiment art déco peut lui donner une valeur commerciale plus importante ».

Casamémoire organisera, à l’occasion des journées du patrimoine, du 15 au 18 avril, des journées portes ouvertes des bâtiments administratifs de Casablanca (initiatives qui avait rencontré un grand succès l’année dernière), des conférences et un exposition, afin de poursuivre son travail de sensibilisation.

Marion Despouys

[casablanca.casawaves.com]

[casablanca.casawaves.com]
b
19 février 2010 22:18
Citation
KRANKLE a écrit:
Bribes sur le chemin de l'école
C'était au temps où Miki, joli Miki et Mina, jolie Mina, ainsi que Miro, étaient des bons amis.
C'était au temps où le père de Mina avait une moto et une pipe.
C'était au temps où, Bichon, le petit âne, voulait aller dans la lune, sans amener avec lui, la pauvre petite chèvre de monsieur Seguin.
C'était au temps où, Souad était à la librairie (Al maktaba) et Youssouf aimait jouer le rôle de son père.
C'était au temps de kitaboun (livre), kouboun (verre) et katoutoun (poussin).
C'était au temps de baba, boubi, baboun et boubi bi babi.
C'était au temps où Ahmed Boukmakh et H. Tranchart nous enseignaient, par l'intermédiaire de nos instituteurs à l'école primaire, le meilleur moyen de bien lire et comprendre les langues arabe et française.
C'était au temps où les tables des classes étaient des pupitres, les pupitres contenaient des encriers et l'encre était bien noire, pour nous permettre, d'écrire lisiblement sur le blanc des pages de nos cahiers avec des plumes en métal.
C'était au temps où l'impératif du verbe lire (ikraä) était le titre et le symbole incontournable, de nos manuels en langue arabe.
C'était au temps où deux plus deux égalait bien quatre.
C'était au temps où le temps était bon temps

C'était au temps où le bon temps était notre temps, nous les écoliers de l'école mixte de koréa.de Casablanca.

Faut dire Monsieur,que l'encrier de faïence blanche encastré à mon pupitre d'écolier,était gorgé d'encre violette avant chaque repas.

faut dire Monsieur, mes deux petits pieds sur les supports de la fourche d'un 700 ,devant mon père

qui pédalait avec "Gafnouhou 3alama Al Ghazal" et " Kiloubatra,ya ha da al houlmou" ,Rue Ait Yaflman

faut dire Monsieur,que les rues de Derb Sultan étaient une part de ma culture...

faut dire Monsieur, Al ijassatou (poire) bi riyaline , wa riyaloune bi ijassah...

faut dire Monsieur,que Tilawa avait une autre connotation à Derb Sultan.

C'était au temps du cinéma muet de Derb Chorfa....

cordialement
bara



Modifié 1 fois. Dernière modification le 20/02/10 10:14 par BARA222.
K
20 février 2010 03:40
Certes, la belle chanson populaire et typiquement marocaine, laisse toujours entendre que : " A Oulads Haddou, chacun à son propre cheval …..". Cependant nous les petits des années soixante ,on s'imaginait que chacun des Oulads Haddou avait son propre vélo , car , parmi ces gens fiers ,hospitaliers et dignes de respect , ils y avaient certains qui poussent l'hospitalité jusqu'à l'extrême pour se lever tôt chaque matin , se diriger à bicyclette vers Dar Al Baida et se regrouper plus précisément au milieu d'un terrain vague ,situé à quelque pas de la Route de Médiouna , avoisinant le terrain dénommé à l'époque " Al Harte" ( Collège Al Jahid actuellement).
Une fois bien installés, ils déficelaient leurs précieuses cargaisons et débouchaient leurs fameuses chakwas (peaux tannées des ovins confectionnées à la main en forme de récipients), pour mettre à la disposition de la foule des consommateurs qui les attendaient avec impatience, une multitude variée de lait, de petit lait, de beurre Al baldia (dans des bols en argile), des œufs et de Krinbouche.
Ces valeureux banlieusards n'étaient en aucune manière des mercantiles voraces, car les prix de leurs savoureuses denrées alimentaires étaient dérisoires. Ils cherchaient, à mon avis, la chaleur du contact quotidien avec leurs concitoyens et rien de plus.
La saveur différait d'une bicyclette à l'autre, mais la bonne et pure qualité était la seule condition et unique marque déposée, à tel point que, les jours du printemps, on pouvait sentir, en buvant leur petit lait, le goût de cette fleur des champs qu'on appelait communément " kalkaze ".
Les jours d'été, les vendeurs des figues de barbarie (Lhendi ou Karmousse nsara) envahissaient avec tumulte la même place et dérangeaient dans une certaine mesure nos laitiers, qui préféraient garder toujours une distance, les séparant d'eux, pour éviter les vilaines et fines épines qui tournoyaient en l'air et ne choisissaient que nos pupilles pour s'y refugier. Celles, collées à nos mains, on pouvait les déraciner avec un Mangach., et pourtant nous aidions volontiers ,les femmes à nettoyer les figues avec un petit balai en osier, moyennant un Rial ou deux , mais la plus part du temps sans rien recevoir en échange ,car on était peu nombreux à Derb Assaltane, on se connaissait bien les uns et les autres, même si on n'habitait pas le même quartier ." Allah yardi älik ya ould flane (ou) ya ould flana", nous suffisait largement et on en était fiers.
Qu'il s'agissait des vendeurs des dérivants de lait ou des figues de barbarie, la bonne entente y régnait, l'indulgence était monnaie courante, la camaraderie était de mise et TABIDAOUITE était omniprésente.
Le chien sait et saura toujours lire.
Esperantos va et ira toujours au marché et non à Marjane ou ailleurs
La 700 restera la plus rapide et gagnera un jour ,le tour de France, voir même le tour du monde et son conducteur sera médaillé en or sous l'ovation des millions de spectateurs/lecteurs qui fredonneront éternellement " Gafnouho alama al ghazal
cordialement
A suivre de très près.
b
22 février 2010 22:08
Citation
KRANKLE a écrit:
Certes, la belle chanson populaire et typiquement marocaine, laisse toujours entendre que : " A Oulads Haddou, chacun à son propre cheval …..". Cependant nous les petits des années soixante ,on s'imaginait que chacun des Oulads Haddou avait son propre vélo , car , parmi ces gens fiers ,hospitaliers et dignes de respect , ils y avaient certains qui poussent l'hospitalité jusqu'à l'extrême pour se lever tôt chaque matin , se diriger à bicyclette vers Dar Al Baida et se regrouper plus précisément au milieu d'un terrain vague ,situé à quelque pas de la Route de Médiouna , avoisinant le terrain dénommé à l'époque " Al Harte" ( Collège Al Jahid actuellement).
Une fois bien installés, ils déficelaient leurs précieuses cargaisons et débouchaient leurs fameuses chakwas (peaux tannées des ovins confectionnées à la main en forme de récipients), pour mettre à la disposition de la foule des consommateurs qui les attendaient avec impatience, une multitude variée de lait, de petit lait, de beurre Al baldia (dans des bols en argile), des œufs et de Krinbouche.
Ces valeureux banlieusards n'étaient en aucune manière des mercantiles voraces, car les prix de leurs savoureuses denrées alimentaires étaient dérisoires. Ils cherchaient, à mon avis, la chaleur du contact quotidien avec leurs concitoyens et rien de plus.
La saveur différait d'une bicyclette à l'autre, mais la bonne et pure qualité était la seule condition et unique marque déposée, à tel point que, les jours du printemps, on pouvait sentir, en buvant leur petit lait, le goût de cette fleur des champs qu'on appelait communément " kalkaze ".
Les jours d'été, les vendeurs des figues de barbarie (Lhendi ou Karmousse nsara) envahissaient avec tumulte la même place et dérangeaient dans une certaine mesure nos laitiers, qui préféraient garder toujours une distance, les séparant d'eux, pour éviter les vilaines et fines épines qui tournoyaient en l'air et ne choisissaient que nos pupilles pour s'y refugier. Celles, collées à nos mains, on pouvait les déraciner avec un Mangach., et pourtant nous aidions volontiers ,les femmes à nettoyer les figues avec un petit balai en osier, moyennant un Rial ou deux , mais la plus part du temps sans rien recevoir en échange ,car on était peu nombreux à Derb Assaltane, on se connaissait bien les uns et les autres, même si on n'habitait pas le même quartier ." Allah yardi älik ya ould flane (ou) ya ould flana", nous suffisait largement et on en était fiers.
Qu'il s'agissait des vendeurs des dérivants de lait ou des figues de barbarie, la bonne entente y régnait, l'indulgence était monnaie courante, la camaraderie était de mise et TABIDAOUITE était omniprésente.
Le chien sait et saura toujours lire.
Esperantos va et ira toujours au marché et non à Marjane ou ailleurs
La 700 restera la plus rapide et gagnera un jour ,le tour de France, voir même le tour du monde et son conducteur sera médaillé en or sous l'ovation des millions de spectateurs/lecteurs qui fredonneront éternellement " Gafnouho alama al ghazal
cordialement
A suivre de très près.

Salam KRANKLE,

En ce temps là, la radio c'était la rue puisque nous n'ont dispositions-pas, la dominante était la radio du Caire et non le tarabe Al Andaloussi ni les chants de Tassaout...

En ce temps là: La 700 nous servait de moyen de rapprochement,de transport , culture et de Gain pain...plus-tard mon Solex ne disposait plus de ....

En ce temps là, je soulevais les pierres entre l'Koréa et Ain-chock pour le plaisir de voir des scorpions...

En ce temps là Mssissi n'avait de secret pour personne à Sahat Sraghna...

En ce temps là Collège Al Jahid, notre cinéma muet " les 3 stooges,chaplin,...

En ce temps là c'était pour écoulaient leur marchandises,comme aujourd'hui mais d'une façon

différente...

En ce temps là ,la peur ...


cordialement
bara
b
23 février 2010 22:46
Citation
KRANKLE a écrit:
Bribes de notre guerre à nous:
Notre guerre à nous, ne ressemblait point, à celle des boutons de Louis Pergaud, ni à l'autre qualifiée de feu de J-H Rosny.
Nous n'avions pas besoin de reconquérir la flamme pour rallumer le feu à l'effet de cuire la viande de nos gibiers et nous n'avions jamais perdus nos agrafes même après certaines défaites.

Notre guerre à nous, n'était pas des étoiles et n'avait rien à voir avec la guerre de cent ans et ses terribles batailles.

S'ils étaient de notre époque, le général Robert E Lee et son éternel rival du même grade Ulysses S Grant, auraient été des apprentis de guerre, devant l'ampleur de Notre guerre à nous. Et Geronimo, l'apache, aurait apprécié nos stratégies et nos manœuvres.
Nous avions tous le même grade et durant Notre guerre à nous, ils n'y avaient pas de dégâts matériels ni pertes humaines.
Nous livrions des batailles acharnées, rangées, parfois de corps à corps, le dimanche matin pour récupérer une parcelle de terrain conquise le samedi après-midi par le camp hostile.
Nos présumés ennemis avaient le même âge et des motivations similaires.
Derb Sadni était notre état major et notre refuge en cas de retraite.
Le passage souterrain "AL Karroumia " était le lieu emprunté (le plus sûr) pour accéder silencieusement et par petits groupes, aux marécages de " Lalla Maäyza" (Hay Al Amal actuellement).
" Lalla Maäyza" : (des parcelles de champs cultivées par des ouvriers à la solde de Ben Msik où poussaient, la coriandre, le persil, les radis, les choux, les choux-fleurs et les artichauts), était le champ de bataille de Notre guerre à nous, nous les petits morveux des années soixante
Elle fût l'objet du conflit qui nous opposait avec Eux, eux les petits morveux des années soixante de Derb Al Kabir. " Lalla Maäyza" fût le grand étang où nous péchions sans souci, ni péchés, les petits poissons rouges d'eau douce, les grenouilles et les têtards. Elle était à nos yeux les jardins d'Eden et de même pour beaucoup d'oiseaux sédentaires et migrateurs. Elle fût, mieux encore, l'endroit de plusieurs petits terrains (Rouguiyate) pour exercer le sport (footing et football).
Aucun réalisateur marocain, n'a daigné jusqu'à présent, porter sur le grand écran Notre guerre à nous et pourtant elle était grandiose, joyeuse et pleine de clichés communs et mémorables.
Les jets de pierres à la main, les frondes et les minuscules gourdins, étaient les seules armes utilisées et autorisées par la communauté Derbsaltaniste de l'époque.

Ceux qui se sont baignés à " Lalla Maäyza" (ils sont nombreux), gardent toujours à la bouche, j'en suis sûr, ce goût nostalgique des algues douces de l'étang de " Lalla Maäyza" et cette senteur dégagée de la terre chaude soudainement trempée par les premiers averses bienfaisantes de l'automne.
A suivre de très près.
Cordialement.

Salam KRANKLE,

Triste sort,plutôt décision politique sans concertation,ni la "population",ni des amoureux de Derb Sultan,ni des écolos,Oh! pardon c'est un terme récent,hélas! personne ne s'y opposer à la fermeture de la source de Derb Sultan,or l'eau actuellement très rare dans les villes polluées.
Le lac de Derb Sultan, je n'ai pas dit Genève mais,(tout le monde y met du sien) ....

Donc on ne peut pas se plaindre,une source d'eau,un lac et puis chaque maison à Derb Sultan disposait d'un puit d'eau ....
b
27 février 2010 20:26
Mouhcine Ayouche: Enfant de l'école de la solidarité et de la fratèrnité celle de Derb Sultan,militant de gauche engagé,admirateur d'EL Gourch [www.telquel-online.com] ,vice président del'UNEM,un des fondateurs de l'OADP (Organisation de l'action démocratique et populaire),patron sur le tard.

[www.lavieeco.com]
b
23 mars 2010 18:58
Emission spécial MRE
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