France : Raz-de-marée du FN aux élections régionales

Un vague bleue marine a envahi la France ce dimanche à l'annonce des résultats du premier tour des élections régionales 2015. Même si les grands partis de France sont au coude-à-coude au niveau national, le FN a fait un score historique de 28,42% et vire en tête. Dans 6 des 13 nouvelles régions issues du nouveau découpage territorial français, le parti d’extrême droite est arrivé en tête en dépassant parfois les 40% dans certaines régionales.

Au tableau des résultats du premier tour, c’est dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, que le FN décroche son plus grand score. La liste menée par Marine Le Pen a remporté 40,64% des voix. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les urnes ont porté à la première place, sa nièce, Marion-Maréchal Le Pen avec 40,55% des suffrages. En Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine (Grand Est), Florian Philippot, le numéro 2 du FN, a créé la surprise en arrivant en tête avec 36,06% des voix.

Le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot domine au premier tour, la région de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées avec un score de 31,83% des suffrages exprimés. En Bourgogne-Franche-Comté, la liste de la frontiste Sophie Montel est arrivée première avec 31,48% des voix. Philippe Loiseau remporte quant à lui la 6^ème région pour le FN avec de 30,49% des suffrages obtenus en région Centre-Val de Loire.

Le PS et Les Républicains (LR) se partagent le reste des régions. Le PS est arrivé premier en Bretagne et en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. LR est ses alliés centristes (UDI, Modem) ont placé leurs listes en tête en Normandie, Ile-de-France, Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes. En Corse, une liste Divers Gauche a devancé un liste régionaliste et la liste LR.

LE PS se retire de 2 régions, LR maintient toutes ses listes

Dès l’annonce des résultats, les partis politiques français se sont penchés sur le second tour qui aura lieu dimanche et sur la stratégie à adopter. Le PS a décidé de retirer ses listes dans les régions Nord-Pas-de-Calais-Picardie et PACA pour faire barrage au FN. Dans le Grand-Est par contre, le parti de François Hollande doit faire avec l’obstination de Jean-Pierre Masseret. La tête de liste PS dans la région a annoncé qu’il ne se désisterait pas malgré les injonctions de l’état-major socialiste. L’optique d’une triangulaire en Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine doit surement ravir Florian Philippot.

Le parti Les Républicains quant à lui, a choisi de maintenir toutes ses listes en rejetant catégoriquement la possibilité de se retirer ou faire alliance avec le PS. Nicolas Sarkozy a expliqué son choix par un désir de constance politique, mais les primaires pour la présidentielle de 2017 à droite ne doivent pas être étrangères à sa décision.

Le Front national, surfant sur une bonne dynamique lors des dernières élections, a su profiter des crises migratoires et économiques ainsi que du contexte suscité par les attentats de Paris en janvier et en novembre pour s’imposer comme le premier parti de France. Marine Le Pen se positionne ainsi plus que jamais comme favorite pour le second tour de la présidentielle de 2017.