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Grand Angle

Affaire Mustapha Salma : Les mensonges du Polisario

Depuis l’annonce de la libération de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par le Polisario le 6 octobre dernier, rien n'a été fait. Personne n'a pu le voir, et il est toujours emprisonné. Lundi 18 octobre à Alger, Mohamed Salem Ould Salek, «ministre des Affaires étrangères» du Polisario a reconnu que le mouvement indépendantiste détient toujours le policier dissident. Les déclarations  de ce responsable ont confirmé le flagrant délit de mensonge du Polisario depuis l’arrestation de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud.

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Lors d’une conférence de presse à Alger, le «chef de la diplomatie» du Polisario a affirmé à l’AFP  que Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, arrêté le 21 septembre dernier, restera «sous surveillance» jusqu'à sa libération. Il a ajouté que le Polisario est «actuellement en contact avec le Haut commissariat pour les refugiés (HCR) pour savoir où il veut se rendre». On se demande pourquoi le Front Polisario se cache maintenant derrière le HCR dans cette affaire ?

Depuis sa conférence de presse historique du 9 août à Smara, Mustapha Salma a toujours clamé vouloir retourner à Tindouf pour sensibiliser les populations sahraouis au projet d’autonomie proposé par le Maroc. Il avait affirmé le 19 septembre, «je ne suis ni Marocain ni Algérien, mais un Sahraoui indépendant qui réclame le droit de défendre une opinion personnelle. L’indépendance n’est pas une solution réaliste. Si je défends l’autonomie, c’est pour le bien de mon peuple et l’avenir de mes enfants.». Les désirs de Mustapha Salma étaient donc très clairement exprimés. Etant un Sahraoui, et sa famille restée à Tindouf, il voulait non seulement la rejoindre dans les camps, mais aussi y exprimer ses idées.

Le «traitre» devenu «déserteur» aurait perdu son statut de réfugié

Lundi 18 octobre, au cours de ladite conférence de presse, Mohamed Salem Ould Salek a précisé selon l’agence de presse EFE, que l’ex-inspecteur de police a été arrêté non pas pour ses opinions, mais parce qu'il «a violé le règlement et déserté la police». Or, à l’issue du point de presse de Smara, Mustapha Salma a été considéré comme un «traitre» par la direction du Polisario. Brahim Ghali en personne, le représentant du Front à Alger, a confirmé à l’AFP que Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a – bien – été arrêté pour «espionnage au profit du Maroc». D'ailleurs dans sa dépêche sur la conférence de presse d’Alger, EFE ne s'y trompe pas en évoquant «la trahison et l'espionnage» comme motifs de l’arrestation de Mustapha Salma.  

Enfin pour finir, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que Mustapha Salma a perdu son «statut de refugié en Algérie» et n'est désormais plus reconnu comme policier sahraoui mais comme «un agent marocain». Voilà une affirmation qui interpelle.

Comment le Polisario peut-il choisir le statut de refugié d’une personne qui l’était déjà depuis trois décennies ? Comment peut-il décider à la place du HCR qui est pour l'instant seul habilité à statuer sur le statut de réfugié ? Sur le site du HCR on peut lire à ce propos que l'Algérie ne peut déterminer ce statut, car elle n'a pas encore mis en place de système d'asile global.

Qui le Polisario représente-t-il ?

Une autre question se pose, outre ce dépassement de compétences. Le Polisario a toujours scandé être le représentant de tous les Sahraouis et d'être leur seule voix légitime. Pourquoi par la voie de Salem Ould Salek, déciderait-il d’excommunier un Sahraoui qui pense différemment ?

Cette ambivalence du Polisario montre clairement que la différence entre Sahraoui et Marocain est très ténue. Pour le Polisario, elle semblerait être plus politique qu'ethnique. Il suffit d’une simple déclaration pour passer de l’un à un autre. Le Polisario apparaît ici clairement comme un usurpateur de la cause sahraoui.

Concept ou loi
Auteur : webmaster
Date : le 21 octobre 2010 à 12h35
Oui nous continuerons. Il y a d'ailleurs un article en préparation concernant le Maroc.

Pour le devoir de réserve ca dépend. Déjà il faut distinguer d'un concept plus ou moins flou en fonction des pays et du droit.
Parler de manière abstraite du devoir de réserve sans voir les textes de loi qui régissent un pays ca n'a pas grande valeur. Bon pour la "RASD" je pense que la tache sera difficile de définir un cadre juridique. :)

Donc en général cela dépend de ce que la loi du pays dit. Par exemple le devoir de réserve comme vous l'entendez est vrai pour l'armée en France. Un militaire doit fermer sa gueule. Beaucoup critique ce point car il est en contradiction avec la liberté d'expression de tout un chacun.
En dehors de l'armée le devoir de réserve est me semble-t-il beaucoup plus restreint et ne concerne que les éléments liés à la fonction de l'individu. Exemple : un douanière française d'origine maghrébine a révélé les agissements racistes de ses collègues. On l'a poursuivie il me semble en invoquant son devoir de réserve. Mais si elle était intervenu pour dire qu'elle voterait Communiste aux prochaines élections, personne ne lui aurait opposer un devoir de réserve.
Donc un policier en France par exemple peut très bien exprimé son avis sur l'Europe, la politique, la protection de l'environnement...
Après pour le Maroc et l'Algérie, je pense que c'est plus compliqué puisque nous ne sommes pas encore dans un Etat de droit. Mais on ne va tout de même pas se baser sur des lois iniques pour justifier une logique bancale. :)
oui
Auteur : Hassan H
Date : le 21 octobre 2010 à 12h23
en effet, et c'est tout à l'honneur de Yabiladi.com

Et j'espère que vous allez continuer dans cette voie en "grattant" les aspects mystérieux ou intéressants de cette affaire. Il n'y pas d'autre support marocain qui puisse le faire.

une petite question cependant : selon vous le devoir de reserve ne s'applique pas à cette affaire salma ? c'e n'est pourtant pas réservé aux militaires mais à tout fonctionnaire. :)
Consensus
Auteur : webmaster
Date : le 21 octobre 2010 à 10h52
Et bien finalement on est d'accord Hassan H.

L'article pointe les incohérences du Polisario :
- Hésitations sur les motifs de l'arrestation de Mustapha. D'ailleurs un policier n'est pas un déserteur puisqu'il n'est pas militaire.
- Abus d'autorité sur les camps de Tindouf et sur le statut de réfugié
- "Nationalité" sahraouie qui est "retirée" sur des principes politiques.

Ces incohérences donnent lieu à pas mal de questions nouvelles effectivement. Je ne pense pas qu'il y ait eu beaucoup d'articles dans la presse marocaine qui essaye d'analyser ces points comme nous le faisons. En général on se contente de reprendre les dépêches de la MAP pour dire que l'Association des pêcheurs au filet du Kazakhstan soutien Mustapha Salma.

Le Maroc aussi doit gérer ses incohérences et clarifier son discours. Nous avons eu l'occasion de pointer du doigt ses aspects il y a quelques semaines sur Yabiladi.com.
re
Auteur : Hassan H
Date : le 21 octobre 2010 à 10h38
Bonjour,

pour vous répondre

1. Oui, un demandeur d'asile fuie son territoire. Pareil pour un réfugié. Mustapha salma est il un réfugié ? ce statut de réfugié n'est pas figé pour l'éternité, il y a des conditions d'obtention et une période de validité en principe.

2. on en vient donc au point 2 : oui, vous avez raison, c'est parce que l'Algérie refuse de les recenser. Et j'espere que cette affaire salma permettra au moins cela. Mais vous comprenez que du coup techniquement les réfugiés sahraouis n'ont pas la carte du HCR et ne peuvent pas être considérés comme des réfugiés "classiques". d'où ma question : quelle est leur statut officiel ?

3. les visites familiales sont particulières car comme vous le dites elles sont organisées par les deux parties avec le HCR (et non la minurso).

Et là on en vient à un point très intéressant. vous avez tout à fait raison sur le fait que tindouf est géré par une organisation militaire et que les trois choses: :camps, "Etat", organisation imilitaire ne sont qu'une seule et même entité. je ne susi pas "dans la droite lignée de la propagande du Polisario" comme vous dites. C'est d'ailleurs vexant d'entendre ça :)
C'est pour ça que je vous disais précedemment (mais sans expliquer vous avez raison) que le statut deTindouf lui même pose problème. Cette situation est (je pense) unique au monde. Quelles régles à appliquer ? Le Polisario (ou l'algérie, ou la "RASD", c'est pareil), peut il interdir l'accès aux camps ? au regard de quelles lois ? statuts de réfugiés ? droit international ? sincerement c'est la question que je me pose et je n'ai pas encore la réponse claire.

et je pense d'ailleurs que c'était le but des services marocains derrière cette affaire salma : faire en sorte que le statut de tindouf soit éclairci sur la direction et la responsabilité juridique des camps, que les réfugiés soient enfin recencés officiellement, ce qui porterait un grave coup au polisario.
Un camp de réfugiés ce n'est pas un parti politique
Auteur : webmaster
Date : le 21 octobre 2010 à 02h29
1. Un demandeur d'asile est une personne qui fuit son territoire. Je ne comprend pas le distinguo que vous faites entre les deux.

2. Vous voulez dire que l'Algérie n'a pas laisser faire le HCR pour un recensement et ainsi inscrire les gens comme réfugiés. D'où la différence de chiffres entre le Polisario/Algérie et le HCR.

3. Intéressant ce que vous dites. Donc ceux qui viennent à Laayoune ou Dakhla dans le cadre des visites des familles organisées par la MINURSO ne devrait plus être réadmis à Tindouf ? Oui puisqu'ils ont pu venir en "territoire ennemi" sans être inquiété et repartir à leur aise.
Quid des centaines de milliers de sahraouis encore en territoire Marocains ? Sont-ils tous pro-marocains ?

Un camp de réfugiés ce n'est pas un parti politique. On ne demande pas aux gens si ils sont d'accord avec un tel ou un autre.
Vous êtes dans la droite lignée de la propagande du Polisario qui maintient le flou sur des choses qui sont pourtant clairement différentes : camps de réfugiés, pseudo Etat, et organisation militaire.
Ce sont 3 choses différentes mais pour Abdelaziz il faut que le monde soit convaincu que c'est un ensemble unique.
Le Polisario c'est l'Etat, les camps c'est le Polisario, les camps c'est l'Etat.

En général, le HCR gère les camps des réfugiés avec l'accord du pays hôte. Il administre, recense, apporte l'aide médicale et alimentaire aux réfugiés.
Sauf à Tindouf où c'est un peu plus compliqué car une organisation militaire aidée par le pays hôte veut gérer les camps... mais en demandant quand même l'aide matériel du HCR.
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