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faqir a écrit:
Assalam alaikoum
Ibn Taymiyya auquel il est fait référence ici ne réfute pas le soufisme, mais quelques modes de soufisme, tel la doctrine de l'« unicité de l'être », rapportée d'Ibn Arabi (sachant qu'une telle terminologie n'a pas été utilisée par Ibn Arabi lui-même), alors que le problème en fait concernerait une mal compréhension vis-à-vis d'une telle doctrine, dans un sens de panthéisme, d'assimilation, du Créateur à la création.
Pour mieux comprendre la pensée d'Ibn Arabi, et la pensée soufie en général, il faudrait situer cette pensée dans son cadre islamique, dans le cadre de l'islam, du dogme islamique, qu'Ibn Arabi a développée dans ses livres, et toute compréhension en dehors de ce cadre ne pouvant mener qu'à de faux résultats, et à une mauvaise compréhension. Ainsi dans son livre « al-Futûhât al-Makkiya », Ibn Arabi stipule :
لا يقول بالإتحاد إلا أهل الإلحاد
Une telle stipulation est en mesure de lever toute confusion possible due à une mal compréhension vis-à-vis de cette doctrine de l'unicité de l'être. Au lieu de parler d'un quelconque panthéisme, d'une quelconque assimilation, d'une identification de Dieu au monde, du Créateur à Sa création, il serait plus consistant de parler, dans ce cadre, d'une identification du Créateur en Sa création. Celle-ci étant un support de cette identification divine ; le Créateur, dans toute Sa transcendance, s'identifiant en Sa création, ce qui est exprimé dans le Coran par l'« istiwâ », la création étant le support de cet istiwâ divin, le Sujet s'identifiant en Son royaume. C'est une identification de majesté, de transcendance, englobant toute chose. Toute chose portant en elle l'empreinte de cette identification, de cet istiwâ, le relatif ne pouvant s'identifier en dehors de l'Absolu. On pourrait parler dans ce sens d'une sorte de réciprocité, l'Absolu s'identifiant en le relatif, tel l'illustre ce verset : « Là où vous vous tournez est la Face de Dieu ». La Face, l'Identification divine se reconnaissant en toute chose. Et le relatif s'identifiant en l'Absolu, et non en dehors de Lui, tel l'illustre ce verset : « Dieu est la Lumière des cieux et de la terre ». Rien, de ce qui est dans les cieux et dans la terre, du microcosme au macrocosme, ne pouvant s'identifier en dehors de cette Lumière, c'est en Elle et par Elle que tout s'identifie, que tout se reconnaît.
C'est dans le sens de cette identification de transcendance, et non d'assimilation, de tanzîh, et non de tashbîh, qu'on peut comprendre le sens d'une telle pensée, comme celle d'Ibn Arabi, comme par exemple quand il dit : « Dieu est l'essence (la réalité) de toute chose », dans le sens que c'est Lui qui a donné, et donne, sans cesse, à toute chose son essence, sa réalité, on ne peut concevoir de réalité en dehors de la Réalité divine. La considération de la transcendance ne devrait pas nous emmener à un mode de dualisme entre Dieu et le monde, entre le Créateur et Sa création, entre l'absolu et le relatif, entre le divin et l'humain, ce qui n'a pas de réalité. C'est un mode susceptible de nous limiter dans notre vision, dans notre perception et notre vécu des choses. Il s'agit de dépasser toute forme de limitation dans laquelle la pensée, notamment islamique, est susceptible de tomber, et c'est dans ce sens, de dépassement, qu'on peut situer la pensée soufie, comme une pensée tout en étant islamique, universelle, dépassement non des choses, non de notre condition humaine, en elle-même, mais de tout ce qui est susceptible de constituer une limitation pour nous, afin de retrouver le sens des choses, le sens de notre condition humaine, de retrouver, et de vivre, l'équilibre entre le rationnel et le spirituel, entre l'exotérique et l'ésotérique. Vivre la lettre dans son esprit, vivre la charî'a et la haqîqa comme un tout indissociable, retrouver le sens de la charî'a, le sens du message.
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rosiles a écrit:Citation
faqir a écrit:
Assalam alaikoum
Pour mieux comprendre la pensée d'Ibn Arabi, et la pensée soufie en général, il faudrait situer cette pensée dans son cadre islamique, dans le cadre de l'islam, du dogme islamique, qu'Ibn Arabi a développée dans ses livres, et toute compréhension en dehors de ce cadre ne pouvant mener qu'à de faux résultats, et à une mauvaise compréhension. Ainsi dans son livre « al-Futûhât al-Makkiya », Ibn Arabi stipule :
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Les savant sur ibn Arabi le maitre de l'egarement
As-Subki a dit :
وَمَنْ كَانَ مِنْ هَؤُلَاءِ الصُّوفِيَّةِ الْمُتَأَخِّرِينَ كَابْنِ عَرَبِيٍّ وَابْنِ سَبْعِينَ وَالْقُطْبِ الْقُونَوِيِّ وَالْعَفِيفِ التِّلْمِسَانِيِّ ، فَهَؤُلَاءِ ضُلَّالٌ جُهَّالٌ خَارِجُونَ عَنْ طَرِيقِ الْإِسْلَامِ فَضْلًا عَنْ الْعُلَمَاءِ
"Et ceux qui font partie de ces dernières générations de soufis, tels que Ibn ‘Arabi, Ibn Sab’iyn, Al-Qutb al-Qunawi, Al-‘Afif at-Tilmisani, et d'autres sont des égarés ignorants, qui sortent de la voie de l'Islam et sont exclus du groupe des savants."
Source : Mughnî al-Muhtâj, tome 11, page 170
L'Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalânî a dit :
وقد كنت سألت شيخنا الإمام سراح الدين البلقيني عن بن العربي فبادر الجواب بأنه كافر
"J'ai interrogé notre Sheykh Sirâj ad-Dîn Al-Balqînî sur Ibn el-‘Arabî (le soufi), il a alors prestement répondu : « C'est un Kâfir (un mécréant). »"
Source : Lisân Al-Mîzân, volume 4, page 318, numéro 902.
et d'autre