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Le parti du président Erdogan perd sa majorité absolue au Parlement turc
Le parti islamo-conservateur du président turc Recep Tayyip Erdogan a essuyé un sérieux revers dimanche aux élections législatives et perdu sa majorité absolue détenue depuis treize ans au Parlement.
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Premier "raté" électoral de l'AKP depuis 2002
Vainqueur de tous les scrutins depuis 2002, le parti AKP se présentait pour la première fois affaibli face aux électeurs, victime du déclin de l'économie et des critiques récurrentes sur la dérive autoritaire de son chef historique.
Ce premier "raté" électoral sonne comme une sévère défaite pour M. Erdogan, qui avait fait de ce scrutin un référendum autour de sa personne.
Premier ministre à poigne pendant onze ans, Recep Tayyip Erdogan a été élu haut-la-main président en août dernier et vise depuis la présidentialisation du régime et le renforcement de ses pouvoirs. Pour y parvenir son parti devrait totaliser au moins 330 sièges pour faire passer une réforme de la Constitution.
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Premier revers électoral pour Recep Erdogan
Si l’AKP arrive en tête, il perd la majorité au parlement . Et renvoie aux calendes grecques la réforme de la constitution.
C’est un échec de taille pour l’AKP. Si le parti islamo-conservateur remporte sans conteste les élections législatives turques, avec environ 41% des voix (résultats partiels), il perd en revanche sa majorité au Parlement turc. Une majorité qu’il détenait sans conteste depuis 2002. Vainqueur de toutes les élections depuis treize années, l’AKP comptera désormais autour de 260 députés dans l’hémicycle (contre 327 en 2011).
On est bien loin des 367 sièges tant espérés par le leader turc dans son désir de modifier la Constitution et faire adopter un régime présidentiel fort. Un projet auquel une majorité de Turcs ne se rallie pas. Un score qui contrecarre sérieusement les desseins du très contesté président Recep Tayyip Erdogan, qui s’était beaucoup investi personnellement dans la campagne pour transformer le scrutin en référendum sur sa personne.
Désormais, pour continuer à gouverner, le premier parti de Turquie devra sans nul doute former une coalition avec les ultranationalistes du MHP. Un parti d’extrême droite qui ressort renforcé de ces législatives avec un score d’environ 16,6%, soit 3,5 points de plus que lors du dernier scrutin.
Mais l’autre événement de ce dimanche de vote s’est joué dans le sud-est du pays. A Diyarbakir, capitale des régions kurdes de Turquie, la fête bat son plein. Concert de klaxons, feux d’artifice et tirs de fusil viennent célébrer le coup de force du parti prokurde HDP de Selahattin Demirtas.
La formation de gauche, militant pour les droits des minorités, a gagné son pari en dépassant le seuil de 10% imposé par la Constitution pour rentrer au Parlement. Avec 12,4% des votes (environ 78 députés), le HDP prive ainsi l’AKP d’un quatrième triomphe législatif et devient du coup la troisième force d’opposition après les sociaux-démocrates du CHP (25,2%) et les ultranationalistes MHP.
Une victoire que le HDP doit en partie aux soutiens des millions de Kurdes vivant dans l’ouest de la Turquie. A Istanbul, le parti remporte 12,4% des votes. Et non sans raison, l’AKP – qui remporte le scrutin sur la la ville - accuse un sérieux recul de ses voix avec 40,9% des suffrages (48,3 en 2011).
La campagne électorale du HDP a été marquée par de nombreuses violences à travers tout le pays. Vendredi, lors d’un meeting géant du parti à Diyarbakir, deux explosions, en plein cœur de la foule, ont fait 4 morts et des centaines de blessés selon un bilan provisoire.
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